Les trois grands tours ont quelque chose de particulier pour les favoris. Le Tour de France et le Tour d’Espagne bénéficient comme le Giro d’une belle brochette de stars.
Le Tour de France, la grande date des favoris
Nonobstant l’incertitude liée à la présence de Bernal, on connait quasiment tous les leaders qui seront présents au départ de Bilbao le 1er juillet prêts à contester la suprématie du duel attendu et annoncé entre Pogacar et Vingegaard.
Giro oblige, Pinot, Roglic et Thomas seront les trois grands absents d’une édition 2023 qui ne devrait pas se résumer à un duel entre les deux derniers vainqueurs. La nature du parcours, très montagneux, plaide pour un Tour très exigeant et donc plus indécis que jamais, où la moindre défaillance pourrait être rédhibitoire. Dans ce contexte inédit, les vrais grimpeurs seront forcément à la fête, à l’instar de Gaudu, Bardet, Yates, Carapaz, Meintjes, Mas, Hindley voire O’Connor, Champoussin et Martin, et surtout Bernal s’il parvient à redevenir le champion d’exception qu’il était avant son accident.
Ce ne devrait pas être en tout cas un Tour pour Van der Poel et Van Aert, à moins que les deux rivaux de l’hiver gèrent leur été sur les routes de France avec plus de pragmatisme que l’an passé, que le premier se révèle en montagne, ce qu’il n’a encore jamais fait, et que le second cible mieux ses priorités, auquel cas il pourrait constituer une alternative à son leader danois.
Les leaders annoncés
AG2R Citroën : O’Connor
Alpecin-Deceuninck : Van der Poel Movistar : Mas
Arkéa Samsic : Barguil
Astana Qazaqstan : Lutsenko Bahrain-Victorious : Landa, Bilbao
BORA-hansgrohe : Hindley Soudal-Quick Step : Alaphilippe TotalEnergies : Sagan
Cofidis : Martin
EF Education-EasyPost : Carapaz Groupama-FDJ : Gaudu
INEOS Grenadiers : Bernal (?),Pidcock Intermarché-Circus-Wanty : Meintjes
Jumbo-Visma : Vingegaard
DSM : Bardet
Jayco AlUla : Simon Yates
Trek-Segafredo : Pedersen
UAE Team Emirates : Pogacar
Israel-Premier Tech : Fulgsang
Lotto Dstny : Ewan
Uno-X Pro Cycling : Kristoff
Tour d’Espagne
Pour beaucoup de raisons, cette Vuelta 2023 très montagneuse (13 étapes de montagne) a de grandes chances d’être celle du petit prodige espagnol, Juan Ayuso. A moins que Pogacar s’invite à la fête?
« J’ai terminé 3ème en 2022, pourquoi ne pas rêver de gagner en 2023 ? » Conscient de ses possibilités, après son premier podium, Juan Ayuso aborde sa seconde Vuelta avec énormément de confiance et la certitude qu’UAE Team Emirates sera « à mes côtés pour non seulement continuer à grandir, mais aussi à obtenir des victoires. L’équipe va me soutenir pour tenter de faire mieux que 3ème ! »
L’exemple de précocité de son coéquipier, Pogacar, encourage l’Espagnol à redoubler d’ambition. Dans une Vuelta qui a encore accentué ses pourcentages en passant par les Pyrénées françaises (arrivée au sommet du Tourmalet le 8 septembre), sans savoir encore exactement la nature du plateau proposé.
En attendant que Bernal, Carapaz, Pinot, Roglic, Almeida ou Vlasov se décident, ou pas, à effectuer le doublé Giro ou Tour-Vuelta, on retrouvera le jeune belge Cian Uijtdebroeks (BORA), Enric Mas à la tête de Movistar et toujours aussi frustré de ses trois 2èmes places (2018, 2021 et 2022) et Carlos Rodriguez (INEOS) ou Christian Rodriguez (Arkéa Samsic), prêts à retarder la mise sur orbite d’un Ayuso qui sait pouvoir compter sur l’expérience de João Almeida, 5ème en 2022 et bien plus qu’un leader de rechange pour une formation émirati qui rêve d’un grand chelem en 2023 avec Almeida (Giro), Pogacar (Tour) et Ayuso (Vuelta).
Mais ce scénario pourrait voler en éclats si Remco Evenepoel revenait défendre son titre (après le Giro), et si d’aventure Pogacar décidait de se rendre en Espagne pour la première fois : « Je ne peux pas confirmer ma présence à 100%, déclarait-il en fin d’année, mais je serais heureux si cela se produisait. »