vendredi 29 mars 2024

Cyclisme professionnel : jusqu’où peut-on repousser les limites humaines ?

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Tout au long de ces dernières années, le cyclisme professionnel a su se transformer pour sans cesse repousser la performance grâce à l’évolution du matériel et les innovations en matière d’entraînement.

Quand on prend un vélo du début du siècle et un plus récent, on peut constater que le cyclisme de haut niveau n’a eu de cesse de faire sa révolution. Et l’image est encore plus saisissante quand Pedro Delgado compare le vélo de sa victoire sur le Tour de France 1988 et celui de la Movistar cette année.

Quand les vitesses se passaient encore sur le cadre avec une molette, aujourd’hui, c’est sur le guidon, à la main de l’athlète. Sans parler du poids qui a vu un vélo passer de 20kg, en 1903, à moins de 7kg, en 2022, obligeant même l’UCI à fixer un poids minimum de 6,8 kg pour éviter aux fabricants de prendre des risques dans la structure des vélos et garantir la sécurité des cyclistes. Le carbone étant partout maintenant.

Tout comme l’aérodynamisme, même sur les coureurs. « Les textiles ont évolué, expliquait le sprinteur Rudy Barbier. On apporte une grande attention aux matériaux utilisés. On va privilégier les textiles aérodynamiques qui n’accrochent pas. Ils sont faits de matières et de manière à rendre la pénétration dans l’air plus facile au maximum.

Le casque et les lunettes vont avec. Les chaussures n’ont pas trop évolué même s’il y a des couvres chaussures sur les contre-lamontre ou même pendant les étapes. » La présentation des nouveaux vélos des grandes stars du peloton est devenue un évènement annuel. Comme la présentation des Formule 1.

La révolution du disque de frein dans le cyclisme professionnel

A la recherche de la vitesse, le sprinteur de l’équipe Israel-Premier Tech estime que le principal changement vient des disques de frein :

« On est tous passés aux disques de frein. J’avais du mal à y croire au départ, je pensais que c’était un coup de communication ou de marketing. Mais, à partir du moment où il y a eu un grand nombre de personnes qui l’avaient, c’était limite dangereux au départ. Il y avait des différences de freinage entre les patins et les disques. Ils freinaient plus tardivement. A côté, le patin freinait au même moment, mais ça accrochait moins. Il y a eu beaucoup de chutes à cause de ça. Maintenant, tout le monde est au disque. Les freinages sont plus précis et tardifs. Ça élève la vitesse moyenne des courses. L’avenir passera dans les tubes ou les chambres aérodynamiques. Ça va se démocratiser. Les constructeurs de vélos le font déjà. Ça va aller plus loin. Les moyennes sont très élevées. Le moindre gain est optimisé. »

Les entraînements sont aussi une nouvelle donne que l’on ne minimise pas dans les grandes équipes. Le nombre d’entraîneurs s’est démocratisé pour aider une performance personnalisée qui optimise l’entraînement et la récupération.

Les données sont sans cesse étudiées, grâce aux capteurs de puissance, pour voir une progression constante dans une saison. En huit ans, il y a eu une révolution au niveau des méthodes de travail.

Les stages en altitude sont devenus la norme pour y rechercher l’hypoxie et permettre une augmentation des globules rouges pour avoir un impact sur la performance au moment de repartir en compétition, grâce à l’amélioration de la capacité aérobie. A croire que le cyclisme n’a pas encore fini de repousser ses limites pour aller plus vite.

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