jeudi 28 mars 2024

David Gaudu : « Je vais être soutenu pendant le Tour ! »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Leader de la Groupama-FDJ, David Gaudu tentera de briller et de répondre à la confiance que son équipe place en lui sur la Grande Boucle. Une responsabilité qui n’est pas pour déplaire au Breton qui verra le Tour 2021 partir sur ses terres. De quoi le motiver encore plus.

Comment allez-vous avant de penser au Tour de France surtout que vous vous êtes fait peur avec une chute lors de votre préparation aux Canaries…

Je me suis remis. Tout va bien. Il y a eu une bonne gamelle lors du stage aux Canaries. C’était une chute à plus de 70 km/h. Le principal, c’est que je n’ai pas eu de casse et que j’ai pu reprendre normalement. Même si je n’ai pas pu faire le Tour du Finistère par précaution, ça ne m’a pas empêché de continuer ma préparation pour le Tour de France avec le Critérium.

Votre chute a-t-elle perturbé votre préparation du Tour ?

Aucune chute n’est anodine, que ce soit à l’entraînement ou en course. Après, j’ai quand même pu refaire des intensités sans gêne. J’ai pu avoir quelques sensations sur le Dauphiné. Donc les choses se mettent en place. L’objectif étant d’être en bonne condition pour le début du Tour de France.

Vous êtes-vous fait peur sur le coup ?

Il est vrai que j’ai eu une bonne frayeur. Je pense que ce sont plus mes coéquipiers qui ont eu peur pour moi, notamment Valentin (Madouas) qui a tout vu. Sur le coup, j’ai réussi à me relever et j’ai pu constater que rien n’était cassé. J’ai marché normalement. On a fait des examens de contrôle pour être sûr. Je savais le soir en rentrant à l’hôtel que c’était plus de peur que de mal. Aujourd’hui, je n’ai aucune séquelle. J’ai pu voir un ostéopathe.

David Gaudu veut cibler les premières étapes avant de voir plus loin

Le Critérium était-il un bon test justement pour se rassurer ?

Je ne pensais pas être un favori non plus (sourire). Je voulais monter en pression. J’ai pu reprendre les intensités. Les autres coureurs comme Geraint Thomas aussi ont pu faire de gros blocs de travail. J’ai pris les jours comme ils venaient. J’avançais à tâtons. J’ai pu me tester pour voir comment j’étais physiquement à quelques semaines du Tour.

Quels sont vos objectifs pour ce Tour de France ?

L’idée est de rester concentré sur les premières étapes et tenter de perdre le moins de temps possible. On fera les comptes au soir des premières étapes de montagne pour ensuite voir où l’on se situe au classement. J’ai déjà pu me mesurer à pas mal des coureurs qui seront présents sur le Tour lors du Dauphiné. C’était plutôt bien.

Contrairement à certains favoris, étaitce important d’enchaîner la compétition avant le Tour de France ?

Dans ma tête, c’était clair que je voulais être au Dauphiné. Je suis quelqu’un qui a besoin de courir et qui aime la course avant tout. En vue du Tour de France, je ne me voyais pas m’y présenter sans connaître une grande course World Tour avant.

Etes-vous content de vos différents stages en altitude cette année ?

Même si je n’ai pas pu faire certains spécifiques en fin de stage, la première partie m’a permis de bien travailler les fondamentaux. J’étais avec Valentin (Madouas) et Bruno (Armirail), c’était vraiment un bon groupe. On rigolait en dehors du vélo. Je pense qu’ils ont aussi bien travaillé de leur côté en fin de stage. Je suis content de mon stage. Ces dernières années, ce sont des stages qui m’ont plutôt bien réussi. J’espère que ce sera encore le cas cette année.

« On fera les comptes au soir des premières étapes de montagne »

Avez-vous pris le temps de repérer les étapes du Tour de France et notamment les Bretonnes ?

Je n’ai pas reconnu entièrement toutes les étapes. J’ai surtout reconnu certaines arrivées et notamment la Fosse-aux-Loups et le Mûr de Bretagne que je connais comme ma poche. Après, connaître les étapes, c’est bien, mais ça ne fait pas la course. Il va se passer énormément de choses. C’est vraiment les 20 ou 30 km qui seront importants. Et, sur les Bretonnes, je pense que je serai plutôt avantagé.

Est-ce une pression supplémentaire de voir partir le Tour de chez soi ?

Je ne pense pas que ce soit une pression. Bien au contraire. C’est un réel plaisir. Ça donne envie. On sait que l’on va être soutenu. On sait où l’on va poser nos roues. Nous connaissons les routes par cœur. On va rouler en course sur nos routes d’entraînement. Pour un coureur, il n’y a rien de mieux !

Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui les meilleurs grimpeurs français viennent de Bretagne ?

(Sourire) Je ne sais pas. Il y a une part de chance. Je sais que mes parents m’ont vite envoyé à la montagne. J’ai pu développer ces caractéristiques si particulières. En Bretagne, c’est difficile de trouver de longues bosses. Un effort de 45 minutes, c’est unique. Il faut chercher de la haute montagne pour cela.

Avez-vous digéré la première partie de saison qui s’était terminée avec votre podium sur Liège-Bastogne-Liège (3ème) ?

J’ai pu bien décompresser après Liège. Je suis allé dans le Sud de la France pour couper. Quand je suis remonté sur le vélo, ça m’a fait du bien. On m’en parle encore aujourd’hui avec notamment de belles victoires. Mais je suis focalisé sur la suite de la saison.

David Gaudu confirme son excellent début de saison

Avez-vous préféré votre victoire sur le Tour du Pays basque à Arrate devant Roglic ou le podium sur Liège ?

Un podium sur un Monument, ça reste quelque chose de particulier. Arrate reste un haut lieu du cyclisme et du Tour du Pays basque. Ça m’a donné énormément de confiance. J’ai encore plus les crocs pour atteindre un haut niveau et retrouver ces sensations uniques.

Le regard des autres dans le peloton a-t-il changé sur vous ?

C’est sûr que je ressens un peu plus de respect. Mais je ne fais pas vraiment attention. La course reste la course. Chacun court pour ses couleurs. Il faut savoir rester la tête sur les épaules. Il suffit de quelques kilomètres pour que ça devienne la guerre.

Le début de saison vous a-t-il fait basculer dans un rôle de leader maintenant ?

Il y avait déjà eu un déclic sur la Vuelta l’an passé. J’ai pris confiance dans mon mental et mon physique. J’ai passé un hiver très serein, très studieux et très heureux. Quand je suis arrivé sur les premières courses, tout s’est mis en route facilement. Je me suis vraiment senti bien sur mon vélo en acrochant de beaux résultats.

Etes-vous hermétique à la pression ?

Je ne ressens que la pression que je me mets sur les épaules. Je n’ai pas envie de me dire qu’autre chose peut me déstabiliser que moi-même. Mais j’en ai besoin pour être au top.

David Gaudu s’inspire de Pinot

Comment allez-vous aborder ce Tour dans la peau d’un leader ?

Ça reste qu’une course de trois semaines. J’ai la chance de partager ce rôle de co-leader avec Arnaud (Démare). J’espère qu’il mettra rapidement dans le mille sur les premières étapes de sprint. Après, je ferai tout pour prendre la suite en faisant tout pour que ça se passe bien.

Vous inspirez-vous de Thibaut Pinot dans ce rôle ?

En étant lieutenant de Thibaut sur le Tour 2019, ça m’a fait prendre conscience d’un rôle de leader et comment il était avec ses coéquipiers. J’ai compris comment il arrivait à construire ses équipes et comment il était arrivé à ce niveau.

Avez-vous travaillé le chrono pour cette édition 2021 ?

Nous faisons toujours en sorte de le bosser. On essaye de sortir le plus souvent possible et de le faire au maximum. On sait qu’il y aura toujours des chronos dans la saison. C’est toujours important de le faire à fond. J’aime bien l’exercice en plus.

Qu’est-ce qu’un Tour réussi pour David Gaudu ?

C’est compliqué à dire. Ce sera un Tour avec du monde au départ sur les routes en Bretagne. Et un Tour où j’aurais pu chercher un bon classement général et une victoire d’étape.

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