vendredi 13 décembre 2024

David Tebib : « Il faut moderniser le hand »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Elu à l’unanimité à la présidence de la Ligue Nationale, David Tebib était le seul candidat après la démission de Bruno Martini. Le président de Nîmes a du pain sur la planche ! Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.

Vous avez été élu président de la LNH dont vous assuriez l’intérim depuis fin janvier. Quels sont désormais vos axes de travail ?

Il est essentiel de continuer le travail en apportant un cadre comme je l’ai présenté à l’A.G. Il faut faire en sorte de retoucher, rénover, transformer nos compétitions de StarLigue et de ProLigue. Le deuxième point concerne la dimension économique des clubs. Il faut faire en sorte d’aller chercher, économiser, trouver de nouvelles ressources.

Le troisième point touche en particulier l’accompagnement des clubs, la médiatisation, pour mieux aller chercher de nouveaux publics, séduire, rajeunir nos fans. La FFH a commencé ce processus avec l’intelligence artificielle et avec les datas. On va travailler avec un nouvel opérateur et on va chercher à effectuer une autre façon de faire de la data. On doit être ambitieux mais humbles car la période est extrêmement troublée.

David Tebib assume sa double casquette

Que répondez-vous à ceux qui critiquent votre double casquette ?

J’ai été élu à 82%. Le bon sens l’a emporté. L’important est de travailler de manière collective. On le fait comme on l’a fait par le passé.

Un de vos grands chantiers consiste à repenser les formats de compétition des deux ligues professionnelles. Comment comptez-vous vous y prendre ?

Cela ne consistera peut-être pas à repenser les formats des deux ligues, mais on peut réfléchir déjà à tout ce qu’on peut améliorer dans nos compétitions. Un groupe de travail se réunit très régulièrement. L’idée est de faire un point lors de la première semaine de juin pour récolter le fruit de leur travail et commencer à faire des propositions. La question n’est pas seulement de penser à changer le format des compétitions.

Un exemple me vient à l’esprit. Peut-on imaginer aujourd’hui que toutes les tables soient équipées de buzzers pour les temps morts. Ce type d’élément moderniserait notre sport, nous permettrait d’être plus fluide, d’éviter certaines séquences que l’on a pu vivre. Donc ne peut-on pas réfléchir à ce type de transformations qui peuvent être ouvertes en termes de chantier, les synthétiser, les hiérarchiser pour les valider dans la perspective de la saison 2024/2025.

« Des playoffs ? Il faut faire des choix… »

Etes-vous favorable à un retour des playoffs ?

Je reste neutre dans mon rôle de président. Il faut surtout prendre en compte tous les éléments qui servent à créer et construire un calendrier. Aujourd’hui, les calendriers sont denses. Il faut inévitablement faire des choix. Si on parle de playoffs, il faudra passer immanquablement par une réflexion main dans la main avec la Fédération sur la Coupe de France.

Donc songer peut-être à un autre format de Coupe de France. A chaque fois qu’on veut modifier un aspect, cela a un impact sur un autre. Si la majorité de notre groupe de travail estime que c’est intéressant, on poursuivra la réflexion, mais cela aura des incidences sur d’autres aspects.

Comment comptez-vous aussi accroître la visibilité du championnat ?

la FFH doit être malin. On doit continuer les partenariats avec des supports. On peut aussi poursuivre d’autres collaborations avec d’autres outils. Il faudra être malicieux pour avoir une caisse de résonnance plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui. On a un diffuseur privilégié (BeIN Sports, Ndlr) avec lequel on entretient de très bonnes relations.

Nous avons lancé une plateforme Handball TV qui fonctionne très bien et qui va se transformer en application. On peut aussi réfléchir à des formats courts puisque la jeunesse aime consommer. On va travailler sur différents aspects pour faire en sorte d’être encore plus visible. Le handball a changé par rapport à dix, quinze ans en arrière avec une exposition qui n’a plus rien à voir.

La FFH veut plus de visibilité

Comment renforcer aussi l’aspect économique des clubs ?

Avec la Fédération, on réfléchit aux leviers de la société commerciale. On travaille depuis plusieurs mois avec un cabinet. On commence à informer notre écosystème, les joueurs, les entraîneurs, les clubs. La FFH va continuer à intensifier nos réunions pour livrer le maximum d’éléments de réflexion, avec ses avantages et ses contraintes.

C’est une piste qu’on creuse vraiment. On va continuer à redoubler d’efforts pour rechercher des partenariats nouveaux. C’est essentiel car ces partenariats pourront continuer à ruisseler sur l’économie des clubs.

Peut-on évoquer également un rapprochement entre les ligues masculine et féminine ?

A ce jour, non. Ce n’est pas dans les tuyaux. Mais ce qui est constant est notre très bonne collaboration existante entre la LNH et la LFH. On le remarque avec des événements qui voient le jour de plus en plus entre des clubs de première division masculine et féminine.

On va travailler dans ce sens-là dès que les calendriers nous le permettront, afin de faire en sorte que ces événements soient bien présents. Il faut permettre aux supporteurs de pouvoir assister à des événements masculins et féminins sur la même soirée.

Pour finir, comment faire pour que Nîmes soit au moins 4ème du championnat de façon récurrente ?

Vous faîtes allusion aux places européennes. Je suis triste de constater qu’il n’y en ait que quatre qui peuvent y prétendre. Notre championnat étant un des meilleurs au monde, on mérite plus que quatre places, au minimum cinq. Un peu comme cela se faisait avant avec cinq places plus une wild card (invitation). Ce serait mérité. Au-delà de Nîmes, ce qui m’importe le plus est que les clubs aient le plus de places possibles pour participer aux Coupes d’Europe.

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