Le Français de 26 ans, Pavel Sivakov rejoint l’armada UAE Team Emirates jusqu’en 2026 après six ans chez INEOS. Il accompagnera son leader Pogacar sur le Tour de France. Entretien pour Cyclisme Magazine et Le Quotidien Du Sport.
Comment s’est faite votre venue chez UAE ?
J’ai très vite discuté avec Mauro (Gianetti, Ndlr) et Matxin (Joxean Fernandez, Ndlr). J’ai immédiatement senti que, malgré l’abondance de leaders, la mentalité de l’équipe reposait sur le fait de donner sa chance à tout le monde. Je savais que j’allais l’avoir. J’ai vite ressenti la confiance de leur part. Ils savaient que j’avais du potentiel pour faire mieux. Que l’équipe n°1 l’an dernier m’accorde autant de crédit a fait pencher la balance.
La question financière est-elle rentrée en ligne de compte ?
Cela rentre toujours en compte. Il y avait quelques petites différences, mais ce n’est pas cela qui m’a fait décider pour une équipe plus qu’une autre. J’ai surtout opté pour une équipe me permettant d’exploiter mes capacités au maximum. Et même si certains peuvent penser que la présence de grands leaders dans cette équipe puisse me ralentir, je ne le vois pas comme cela. C’est au contraire une force. J’ai également choisi UAE pour demeurer encore dans une équipe du top 3. Néanmoins ce transfert constitue un très gros changement.
Vous venez d’INEOS. Quelles sont les différences majeures avec UAE ?
En World Tour, il y a des plus et des moins dans chacune des structures. Cependant, ces deux équipes évoluent à un super niveau. Ces premiers mois chez UAE se passent parfaitement bien. C’est vraiment plus relax. Il y a une superbe atmosphère. C’est important car je ne me prends pas la tête sur certains détails. Je suis beaucoup plus concentré sur mes entraînements et les courses. Toutefois, chez INEOS je m’entendais très bien aussi avec tous les coureurs que je connaissais depuis des années.
Quels sont les défis, les objectifs majeurs de UAE cette saison ?
Gagner un Tour de France fait évidemment partie des gros objectifs à atteindre.
Et vos ambitions personnelles ?
Je veux passer un cap ! J’aimerais davantage devenir un vainqueur. Je n’ai pas énormément gagné en six ans de carrière (5 victoires, Ndlr). Je veux être maintenant quelqu’un qui gagne plus souvent et de manière plus régulière. Le niveau est désormais tellement élevé que ce n’est pas simple d’y parvenir. Mais je désire me rapprocher de plus en plus de la victoire. Il faut vraiment que je sois au combat avec les meilleurs. J’aurai pas mal d’opportunités. A moi de les saisir. Concernant mon rêve de coureur, ce serait de gagner un grand Tour. Cela constituerait un superbe accomplissement pour moi (il a terminé 9ème du Giro en 2019, Ndlr). Ce serait exceptionnel d’ici la fin de ma carrière.
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du vélo dans votre mag
« Tadej est un mec super simple »
On connaît Pogacar le champion. Mais au quotidien quel genre de personne est-il ?
C’est vraiment un mec super simple. La simplicité est le trait qui le caractérise le plus. Tadej a vraiment des valeurs. Le fait d’être aussi connu et d’être devenu un tel champion n’a absolument rien changé chez lui. Il est vraiment cool et relâché. Cela fait de lui le champion qu’il est. C’est top de voir un type comme lui avec une simplicité pareille !
Avant de débarquer chez UAE, connaissiez-vous certains coureurs ?
Sincèrement, pas grand monde. Mais j’ai été coéquipier avec Adam Yates. On se connaît de notre passage chez INEOS. C’est vraiment sympa de le rejoindre.
Qui pourrait être la belle surprise chez UAE cette saison ?
Même avant le début du Tour Down Under, j’aurais dit Isaac Del Toro. Au vu de ce qu’il a fait récemment, il a confirmé directement (le Mexicain a remporté une étape sur le Tour Down Under et finit 3ème de l’épreuve, Ndlr). Ensuite, les jeunes qu’on a signés sont de superbes talents. Un Antonio Morgado par exemple, même s’il ne va pas forcément éclore cette saison, cela va arriver dans le futur. Juan Ayuso est également hyper déterminé. Il a déjà fini sur le podium d’un grand Tour (3ème de la Vuelta en 2022, 4ème en 2023, Ndlr) à un très jeune âge (21 ans, Ndlr). On a cinq ans de différence. Mais c’est un super coureur.
Vous semblez bluffé par le début de saison en fanfare d’Isaac Del Toro.
Ce garçon est vraiment incroyable avec le panache qu’il a. Il est animé par une rage de vaincre. C’est magnifique de voir arriver des jeunes comme lui. Le voir accomplir cela après une seule course c’est juste fabuleux.