FC NANTES – OL (20H45)
Dernier de Ligue 1 à la 15ème journée, sans victoire avant la 12ème journée, l’OL semblait condamné à la relégation. Les arrivées conjointes d’un nouvel organigramme, de Pierre Sage sur le banc et de nouveaux joueurs ont sauvé le club rhodanien.
Tout le monde du football a pris John Textor pour un ahuri quand le patron de l’OL s’est ouvertement moqué d’une question sur les chances de maintien de son club après la défaite à domicile devant Clermont (1-2) lors de la 9e journée fin octobre. Mais comment cet Américain ne pouvait-il pas prendre conscience de l’imminence de la catastrophe ? Avec du recul, force est de constater que l’homme d’affaires n’avait pourtant pas tort quand il affirmait avec conviction :
« L’OL n’est pas un club qui descend ». Promis au pire après une première partie de saison apocalyptique, Lyon était pourtant condamné par l’institut de statistiques Opta qui écrivait mi-décembre après un cuisant revers à Marseille (3-0) : « Aucune équipe qui comptait 7 points ou moins après 14 journées de championnat ne s’est maintenue depuis Sète en 1947/1948. Miracle ? » Le redressement lyonnais a effectivement eu lieu, mais il n’a rien, mais vraiment rien d’un miracle.
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Un organigramme enfin digne de ce nom
Au contraire, à tous les étages du club, l’OL s’est remis dans le bon sens. Le propriétaire américain John Textor a mis en place en fin d’année un organigramme digne de ce nom avec un président exécutif (Laurent Prud’homme) et un directeur sportif (David Friio).
Finies les tergiversations avec la nomination l’été dernier d’un directeur général Santiago Cucci qui n’avait aucun lien avec le monde du football ou la scène hallucinante de l’automne quand le président de l’ASVEL Tony Parker, sans aucune fonction officielle à l’OL, avait pris place dans le fauteuil présidentiel à la surprise générale de tous les membres du club !
Mais le choix le plus marquant de John Textor réside dans la nomination d’un illustre inconnu, l’ancien directeur du centre de formation Pierre Sage, au poste d’entraîneur à la place d’un Fabio Grosso qui avait lui-même suppléé deux mois auparavant Laurent Blanc. Si le premier a surtout été victime d’un club devenu complètement fou pendant sa petite année passée entre Rhône et Saône, l’Italien s’est avéré être une énorme erreur de casting.
En somme tout l’inverse de Pierre Sage. Depuis que ce dernier a pris place sur le banc des Gones, l’OL avance à un rythme digne d’un prétendant à la Ligue des Champions. A peine arrivé au chevet de l’équipe, le technicien de 44 ans s’est efforcé de ramener du calme et de la sérénité au sein d’un vestiaire encore traumatisé par l’autoritarisme parfois paranoïaque du coach précédent Fabio Grosso.
Pierre Sage est arrivé avec un football efficace
« Il a un discours à la fois simple et précis » a rapidement salué un des cadres de l’équipe Maxence Caqueret. Auteur d’un triplé lors du match charnière face à Toulouse (3-0) lors de la 15 journée, Alexandre Lacazette résumait le sentiment général :
« Cela fait du bien de se sentir aimé. » Le capitaine a certainement tout autant apprécié le Mercato hivernal et les arrivées pour un total de 55 millions d’euros (record d’Europe cet hiver) de Lucas Perri, Adryelson, Malick Fofana, Gift Orban, Nemanja Matic, Orel Mangala et Saïd Benrahma. Pour les convaincre de venir renforcer une équipe aux abois, les dirigeants lyonnais ont joué la carte de l’affection :
« C’est le projet qu’il me fallait, expliquait ainsi Saïd Benrahma. J’avais d’autres propositions, mais j’ai fait le choix du cœur en optant pour le club où je sentais que j’allais prendre du plaisir et m’épanouir. » Ce recrutement gargantuesque a eu l’effet escompté en changeant le visage de l’OL sur le terrain et dans le vestiaire : « La mentalité de l’équipe a changé, nous explique Duje Caleta-Car. Cela est arrivé avec l’arrivée d’un nouveau coach, mais aussi des nouveaux joueurs cet hiver. Il y a plusieurs bons joueurs à chaque poste et la relation est en plus très bonne entre nous, avec une bien meilleure ambiance au sein ce groupe. »
L’enchaînement des bons résultats et la remontée au classement ont également contribué à rassurer les joueurs : « On n’appréhende pas les matches de la même manière selon que l’on soit 10ème ou 16ème », concède Corentin Tolisso. Il y a quelques mois, ce pur Lyonnais était traumatisé à l’idée d’appartenir à l’équipe qui pourrait faire descendre l’OL en Ligue 2.
Lui et ses partenaires ont désormais la possibilité d’inscrire leur nom dans l’histoire lyonnaise d’une façon bien différente en offrant au club sa sixième Coupe de France : « Si c’est le cas, cela aura été vraiment une saison vraiment étrange. » C’est le moins que l’on puisse dire.