Shaqiri n’a pas encore convaincu depuis son arrivée à Lyon. Le petit gaucher de la Natie doit encore progresser sur l’aspect du jeu pour bonifier l’OL.
Elias Bailif, journaliste suisse (youtube, Eurosport Et coparena)
« J’assistais récemment à un débat avec des personnes qui suivent l’équipe de Suisse et qui se posaient la question de savoir si Shaqiri était le plus grand joueur du football suisse. Pour une grande partie des intervenants, la réponse était oui.
On parle malgré tout d’un joueur encore en activité donc ça montre la dimension qu’il a acquise au pays. Si tu as tendance à jouer dans le camp adverse, il peut être intéressant car le rythme sera plus lent et tu pourras mieux profiter de lui. Tu peux à ce moment-là profiter de sa qualité technique, de son jeu intérieur et de sa capacité à combiner avec ses coéquipiers.
Son pied gauche pourrait aussi être une menace à tout moment. Mais si tu joues dans une équipe plus verticale, plus directe, qui va être un peu plus variée avec différents visages, là c’est vraiment difficile de l’imaginer car sur chaque transition offensive il va être un poids, il va ralentir l’équipe et ne va pas pouvoir véritablement gagner des mètres balle au pied et faire des différences individuelles.
Dans une équipe de Peter Bosz assez directe, qui est amenée à attaquer des grands espaces en peu de passes, il est compliqué de penser que Shaqiri peut s’épanouir comme ça. C’est finalement l’histoire de sa carrière, il y a très peu de moments où il est épanoui en club.
La sélection a toujours été son refuge où il dispensait son meilleur football et je ne pense pas que ce soit amené à changer dans sa période lyonnaise malheureusement. »
Peter Bosz, entraîneur de l’Olympique Lyonnais
« On sait que Shaqiri est un très, très (sic) bon joueur. J’ai déjà vu ça chez nous depuis qu’il est arrivé. Dans les petits espaces, il est extraordinaire et a beaucoup de qualités. Il a raté le début de saison puisqu’il n’était pas avec nous durant la préparation et je sais aussi qu’il peut beaucoup mieux fairephysiquement mais aussi dans le jeu.
C’est un joueur intelligent avec une technique extraordinaire surtout dans les très petits espaces. Si nous on joue plus haut, donc justement dans les petits espaces, il ne pourra que progresser et jouer mieux. »
« La sélection a toujours été le refuge de Shaqiri »
Nathan Vacher, supporteur de Liverpool : « Quand je pense à Shaqiri en tant que supporteur de Liverpool, déjà on ne pense pas en termes de résultats ou de performances et statistiques puisque ce n’était pas son but. Il était un remplaçant de luxe, un « supersub ».
Et le « supersub » doit apporter du sang frais, il doit être prêt physiquement. Il apportait une vraie plus-value mentale. Shaqiri était un joueur qui incarnait vraiment le club et ses valeurs et qui a laissé une empreinte autre que de simples performances footballistiques. Il avait un petit peu plus de mal dernièrement, mais tu sens qu’il peut faire une différence. Il a une bonne intelligence de jeu.
Même si la tactique dans l’équipe était parfois en désaccord avec son football à lui, il apportait quand même une percussion importante. Alors il a évidemment beaucoup perdu en rythme en étant remplaçant et en jouant beaucoup moins. Mais physiquement, ça reste un joueur très costaud et on sait que c’est très important pour un championnat comme la Ligue 1.
En Angleterre, ça joue physique, mais en Ligue 1 si tu es un attaquant un peu rapide et physique, ce qui est à la base le cas de Xherdan Shaqiri, et bien normalement tu as tout pour réussir. Après, il lui manque peutêtre de la finition et de la vision de jeu par moments, mais il reste un joueur vif, il va toujours jouer sur ses petits appuis.
Il lui faudra aussi certainement du temps pour s’adapter et voir si son profil peut coller avec la philosophe de jeu de l’Olympique Lyonnais, mais seul l’avenir nous le dira. »
Philippe Von Burg, journaliste suisse (RTS sport)
« Je pense que son objectif principal aujourd’hui est de réussir à s’imposer sur la durée dans son club. Evidemment que s’il devient un joueur cadre de l’OL, il aura encore quelques belles années devant lui. Ce qui est décevant, c’est qu’il ne réussisse pas à s’imposer.
Il a une certaine intelligence et il est capable d’évoluer, ce n’est plus le Shaqiri qui avait 20-25 ans un petit peu feu follet qui pouvait partir sur l’aile. Il joue dans une équipe de Suisse où il a beaucoup de liberté. Le coach de l’OL lui a souvent fait confiance sur le côté, mais je ne suis pas sûr que ce soit sa meilleure position possible surtout à 30 ans.
Sans vouloir manquer de respect à l’OL, c’est un club un cran en-dessous de Liverpool ou du Bayern Munich donc je pense qu’il peut s’y imposer.
J’espère que le coach de l’OL a vu les matches de l’équipe de Suisse car ça lui donnera des idées sur comment se servir au mieux de Shaqiri. Aujourd’hui, je pense que mettre Shaqiri sur un côté ce n’est pas la meilleure solution pour lui.
Il a 30 ans, mais il a commencé très jeune, il a une longue carrière donc ça compte aussi dans les jambes d’un footballeur. Il a été pour nous un moteur de l’évolution de l’équipe de Suisse ces dix dernières années.
Lorsqu’il est arrivé dans l’équipe nationale, la Suisse venait de se qualifier pour la Coupe du Monde 2006. C’était une équipe très défensive, qui s’imposait ou se qualifiait à l’arrachée. Mais, avec lui comme moteur, ça a permis à l’équipe de changer de visage et de devenir une équipe joueuse capable de s’imposer avec le ballon. On n’avait jamais vu cela auparavant et Xherdan Shaqiri a une très grande part là-dedans. »