Alejandro Valverde ayant laché l’affaire cette année, ils ne sont désormais plus que deux en activité à avoir dépassé la barre des 100 victoires professionnelles, Mark Cavendish, le recordman absolu (161 victoires depuis 2006) et Peter Sagan (121 victoires depuis 2010). Arnaud Démare n’est pas loin.
Proche de la fin, le Britannique de 37 ans espère continuer sa moisson chez Astana Qazaqstan après ses deux premières années chez Quick Step quand le Slovaque attaqua sa seconde année chez TotalEnergies, à 33 ans, avec l’ambition de faire mieux que ses deux « petites » victoires en 2022 sur une étape du Tour de Suisse et au championnat de son pays.
Face à ces deux champions crépusculaires, Arnaud Démare avait gagné suffisamment de terrain cette année pour espérer les rejoindre rapidement dans le club des 100. Ses sept bouquets de 2022, encadrés par ses deux succès sur Paris-Tours, l’ont placé au 3ème rang des coureurs les plus prolifiques encore en activité.
Démarre, le coureur qui aime les succès
Si elles ne suffiront pas pour monter sur un podium français pour longtemps occupé par Hinault, Jalabert et Anquetil, ses 91 victoires ont de quoi pimenter sa fin de carrière. La route du 100 passera par le Tour d’Antalya en février, les classiques flamandes et Paris-Nice au printemps, Milan-San Remo, Paris-Roubaix, le Tour de France cet été qu’il abordera pour la première fois sans un train dédié à la préparation des sprints, Sinkeldam et Guarnieri n’ayant pas été conservés.
Souhaitée par Madiot, cette nouvelle approche des courses ne va certainement pas simplifier la tâche du triple champion de France qui se prépare « à faire des concessions » pour aller chercher une troisième victoire d’étape après Vittel en 2017 et Pau en 2018. « Depuis que je sais qu’ils partent, je me prépare psychologiquement à devoir me débrouiller seul pour faire la différence. Je vais m’adapter et j’ai confiance en l’équipe et aux jeunes, Welten et Stewart par exemple. »
Avec la casquette déjà bien accrochée sur sa tête de cycliste français ayant gagné le plus d’étapes sur le Giro (8), pour marquer encore davantage l’histoire de son sport, le Beauvaisien a d’autres possibilités, dès 2023, avec un quatrième titre de champion de France à aller chercher du côté d’Hazebrouck pour égaler le record de Jean Stablinski. « Ce sont peut-être des records anecdotiques, mais qui parlent au monde du cyclisme, parce qu’au-delà de se faire un palmarès, vous apportez quelque chose de plus à l’histoire du vélo. »
Il court après le statut de meilleur sprinteur français de l’histoire
A 31 ans, sans le dire évidemment, c’est après le statut honorifique de meilleur sprinteur français de l’histoire qu’il court. S’il ne se blesse pas, il ne fait aucun doute qu’il atteindra la barre des 100 entre 2023 et 2024, Marc Madiot ayant entre temps prolongé son contrat pour l’année 2023.
Avec un seul Monument à son actif, Milan-San Remo en 2016, il a encore de la marge pour doubler la mise, et ajouter également une autre corde à son arc, celle d’une Vuelta où il ne s’est aventuré qu’à une reprise en 2021, passant à deux doigts d’une première victoire (2ème de la 4ème étape et 6ème de la 8ème étape, les deux fois battu au sprint par Jakobsen).
Encore incertaine, sa présence au départ de Barcelone le 26 août prochain renforcerait le sentiment qu’il court après l’histoire et une nouvelle fois après Hinault, Jalabert, Anquetil, Stablinski, mais aussi Fignon, Bernard, Marie, Mottet et Pinot, les seuls Français à avoir gagné au moins une étape sur les trois grands Tours.
Tom Boissy