jeudi 25 avril 2024

Di Maria, le passeur décisif de gala du Paris Saint-Germain

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On ne se lasse pas de voir l’Argentin en action dans son schéma préféré, lorsqu’il s’empare du ballon côté droit et enchaîne dribbles et passes redoublées pour entrer dans la surface et y faire régner la terreur.

Sa tête : « Il a besoin de sentir la confiance autour de lui »

Longtemps jugé trop irrégulier, trop fragile et pas suffisamment compétiteur dans l’âme trop joueur, esthète, Di Maria a incontestablement passé un cap depuis deux saisons. Il a fallu une vraie remise en questions de sa part, motivée par une direction sportive qui voulait s’en débarrasser en août 2017.

Conscient qu’il n’avait rien à gagner à quitter un club en pleine ascension, il s’est fait violence pour sortir de sa zone de confort et devenir depuis indiscutable quand il était trop souvent discuté avant, renvoyé dans l’ombre des stars Ibrahimovic, Cavani, Neymar ou Mbappé pour les grandes occasions. C’est Tuchel qui l’a relancé quand Emery l’avait écarté.

« Il fait partie de ces joueurs qui ont besoin d’être aimé, nous dit l’ancien buteur et entraîneur parisien, Vahid Halilhodzic. Il doit sentir la confiance, du coach, de ses partenaires et des dirigeants. Quand tout ça est réuni, il devient extraordinaire. Mentalement, il faut savoir le prendre » et alors il devient un fantastique coéquipier, capable de défendre et de devenir « un joueur d’équipe par essence. Ce n’est pas du tout un individualiste »disait de lui Carlo Ancelotti lorsqu’il l’avait au Real Madrid.

Ses yeux : Di Maria, producteur de caviars

Il est gaucher, et préfère jouer à droite, où sa capacité à se recentrer pour mieux se mettre en position de frappe, ou pour s’appuyer sur un attaquant, est à l’origine de la plupart de ses buts ou de ses passes décisives. Jamais aussi dangereux que lorsqu’il part en dribbles pour slalomer dans la défense, l’Argentin a cette capacité créatrice rare de créer, de trouver des espaces, de s’inventer des occasions. Sa qualité de centre est au niveau de sa vision du jeu, qui lui permet de trouver des angles incroyables et d’être un sacré producteur de caviars.

« Il a l’oeil sur tout ce qui se passe autour de lui et au-delà de son petit périmètre, poursuit coach Vahid. Avec sa qualité technique, ses ouvertures en profondeur, ses lobs ou ses changements de côté permettent souvent de prendre la défense à revers. Il va de l’avant et n’hésite pas à provoquer, à faire confiance à son instinct pour mettre les défenseurs sous pression.»

Et lorsqu’il est au diapason de Neymar ou Mbappé, ça peut faire très mal…

Ses jambes : Di Maria est difficile à attraper

La fréquence de ses appuis n’a d’égal que sa vivacité gestuelle, celle qui permet d’éviter les tacles trop prévisibles et dangereux. Puis, rapide sur de courtes distances, son coup de rein lui permet souvent de passer les épaules devant son adversaire pour prendre la main et l’empêcher d’intervenir au risque de faire faute. En effet, dans cette position, dès qu’il entre dans la surface de réparation, il devient quasiment intouchable.

« C’est difficile de défendre sur lui car il est toujours en déséquilibre. Il joue aussi là-dessus, il est malin. » Ainsi, il peut compenser son manque de puissance. Il n’était pas surnommé pour rien « la nouille » ou « el fideo » (le spaghetti) en raison de sa maigreur et de son physique longiligne lorsqu’il était en Argentine.

Ses pieds : L’art du dribble et de la passe redoublée

Sa qualité de passes a toujours été sa force, son arme principale, celle qui lui a permis de devenir international. C’est d’abord dans ce registre de passeur qu’il est sorti du lot.

En Liga Nos avec Benfica (18 passes, 7 buts en 76 matches), en Liga, avec le Real en quatre saisons, il a ainsi offert trois fois plus de buts qu’il n’en a marqués (62 passes, 22 buts en 124 matches). Le ratio est le même en Premier League où il a moins joué (11 passes, 3 buts en 27 matches).

Sans perdre son efficacité, l’écart s’est réduit en Ligue 1 (67 passes et 52 buts en 170 matches) où, dans un contexte certainement moins relevé, sa qualité de pied lui permet d’aller plus souvent au bout de ses actions.

Mais le prétexte du niveau ne tient pas quand on regarde ses stats en Ligue des Champions où ses 14 buts renvoient à 20 passes pour 49 matches avec le PSG pour une efficacité qui repose avant tout sur son agilité de pied, sa technique de gaucher, son art du dribble et de la passe redoublée.

Revers de la médaille, il ne sert que rarement de son pied droit, ce qui l’oblige à tenter souvent des extérieurs du gauche, ou des « rabonas », le coup du foulard qui consiste à frapper le ballon de son pied gauche… en passant derrière son pied d’appui, le droit. En outre, Di Maria reste redoutable sur tous les coups de pied arrêtés, sur coup franc notamment avec une frappe enroulée du gauche dont la trajectoire est difficile à devenir pour le gardien.

Son cœur : I love Paris

Il est à Paris, et il y est bien. Le signe de coeur qu’il fait après chaque but marqué n’est pas feint qui traduit son réel attachement au PSG, où il a déjà prolongé à deux reprises son contrat, la dernière cette saison pour aller au-delà de juin 2021, et l’option de prolonger sur 2023 avec une baisse de salaire.

Moins attaché que Zlatan, Cavani ou Mbappé aux stats, Di Maria n’en écrit pas moins l’histoire depuis 2015 en étant le meilleur passeur parisien de l’histoire du club (104 passes) et dans le top 10 des meilleurs buteurs (87 buts).

C’est à Paris qu’il est resté le plus longtemps, à Paris qu’il est le plus épanoui : « J’ai toujours dit que j’étais très heureux à Paris, et ma famille aussi, disait-il au moment de prolonger l’aventure jusqu’en 2023. Mes filles adorent Paris, leur école, leurs amis. Si j’ai prolongé, c’est aussi parce que le club est content de moi. J’espère avoir la chance de marquer l’histoire du club. » C’est déjà fait.

Tom Boissy

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