Son état d’esprit, sa méthode, ses envies… Didier Digard évoque le renouveau de l’OGC Nice, et bien sûr, le match contre le FC Bâle.
En réalisant une série de onze matches sans défaite, avec notamment une victoire à Lens, au Vélodrome et à Louis II, avant de s’incliner face au PSG sans démériter, l’ancien joueur (2010-2015) et adjoint a remis l’OGC Nice sur les rails en même temps qu’il affirme sa dimension d’entraîneur.
LE PROJET INEOS
« Des gens qui s’appuient sur l’identité du club »
« A partir du moment où, dès que j’ai été nommé, je n’ai pas été pris par la pression du résultat à court terme, mais par la volonté de construire quelque chose de solide dans la durée, des fondations stables, je me suis tout de suite appuyé sur un staff qui a la particularité de compter trois anciens capitaines de l’OGCN (lui, Frédéric Gioria et Julien Sablé, Ndlr). C’est là aussi la force du projet INEOS, des gens qui s’appuient sur l’identité et l’image du club. Il y a eu des changements, notamment avec l’arrivée de Flo (Florent Ghisolfi, directeur sportif, Ndlr), mais nous n’avons pas dérogé à cette règle. Se retrouver tous ensemble pour mener à bien cette mission est quelque chose de très excitant. »
DES DÉBUTS RÉUSSIS
« Plus facile d’intégrer des jeunes que je connaissais bien »
« Je connaissais bien ce groupe, notamment des jeunes que j’ai vu grandir et évoluer avec moi à l’entraînement. Il a ensuite été plus simple de les intégrer dans une équipe qui a recommencé à gagner, l’intégration a été facilitée. En même temps, ça a redonné du sang frais, de la concurrence saine et une nouvelle énergie à tout le monde. La priorité a été de faire prendre conscience aux joueurs de leurs qualités. Ce sont de bons gars, avec une belle mentalité, qui s’entendent et vivent très bien ensemble. Il fallait juste assembler les pièces du puzzle pour faire redémarrer la machine. Ce renouveau a été possible grâce à l’ensemble du club, qui a décidé de faire union dans un moment où on n’était plus très heureux. On a fait corps pour permettre aux joueurs de retrouver de la confiance. Cette série de bons résultats fait partie du football, mais elle a vocation à s’arrêter un jour (ndlr : l’entretien a été réalisé avant la défaite contre le PSG). On a tout fait pour l’amener le plus loin possible, mais le plus important est d’être prêt à assumer le moment où elle va s’arrêter. »
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L’AVENIR
« Ne pas foncer tête baissée »
« On vient de tellement loin que l’objectif n’a jamais été d’aller chercher l’Europe, mais de gagner le plus de matches possibles afin de se mettre en situation d’être le plus serein possible pour préparer la saison prochaine. Dans un milieu du foot qui s’apparente à une machine à laver, qui vous remue en permanence, qui vous oblige à vous remettre en cause tout le temps, j’ai appris à me fixer des objectifs de vie. Prendre du recul en fait partie, ne pas foncer tête baissée. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on est entraîneur. »
SON ÉTAT D’ESPRIT
« Tout le monde doit se sentir important »
« Mon métier est une passion, le plaisir est au centre de cette passion. Et pour être performant, il n’y a pas de secret, il faut avoir l’envie de tout donner, de donner aux autres pour recevoir. Depuis que je suis à la tête de cette équipe, je regarde ce groupe prendre du plaisir à travailler ensemble, avec des joueurs sur le banc qui encouragent ceux qui sont sur le terrain et être heureux quand le résultat est là, parce qu’ils ont le sentiment légitime de contribuer à ça. Je suis proche d’eux, même de ceux qui ne jouent pas ou jouent moins. L’important est d’être juste car c’est au final ce qu’ils attendent du coach. J’ai été joueur, je connais ce sentiment. Tout le monde doit se sentir important. »
SA MÉTHODE
« Je suis très exigeant sur le plan athlétique »
« Je donne les orientations, mais je reste en retrait pour laisser le staff mener les séances. La confiance est là, essentielle. Les joueurs n’ont pas for- cément besoin de m’entendre tous les jours et cela me permet d’avoir plus de recul sur les choses. Je suis très exigeant sur le plan athlétique. Notre belle série est aussi due à notre capacité à être performant dans tout ce qui se fait en haute intensité, les sprints, les replis défensifs, etc. Lorsqu’un es- pace s’ouvre, il faut être capable de le prendre, pour surprendre son adversaire, il faut être capable de changer de rythme, et pour être efficace dans la récupération, il faut faire de gros efforts dès la perte de balle. »
LE MATCH CONTRE LE FC BÂLE
« Le costume de favori, on fera avec »
« On cherche toujours un favori et un outsider. Au moment du tirage au sort, j’avais cru lire que les Suisses estimaient que c’était du 50/50. Aujourd’hui, notre adversaire veut nous donner ce costume de favori. Cela ne nous dérange pas. On le prend et on fera avec ». (Avec P.A.)