A l’image de l’attitude d’Antoine Kombouaré et des directives ridicules de la FFF, la France ne sort pas grandie de sa position sur le jeûne les jours de matchs.
Hier face à Monaco, le FC Nantes a joué son troisième match officiel depuis le début du Ramadan. Et pour la troisième fois, le jeune latéral gauche algérien, Jaouen Hadjam, a regardé le match des tribunes. Ce sera encore le cas dimanche 16 avril, pour la rencontre importantissime des Canaris à Auxerre (31ème journée).
Comment Kombouaré va-t-il gérer le retour d’Hadjam ?
« La règle, c’est que les jours de match, il ne faut pas jeûner, et ceux qui jeûnent ne sont pas dans le groupe », insiste Antoine Kombouaré qui affirme que le latéral gauche de 20 ans réintègrera le groupe à la fin du Ramadan. Celui-ci se termine le 21 avril, donc logiquement, le joueur arrivé en janvier en provenance du Paris FC sera dans le groupe pour la réception de Troyes à la Beaujoire (dimanche 23 avril, 15h) et postulera pour une place dans le 11 lors de la finale de la Coupe de France (samedi 29 avril).
A LIRE AUSSI : la réponse cinglante de Karim Benzema à Antoine Kombouaré
C’est avec la plus grande impatience qu’on attend d’en savoir plus sur la gestion du retour du joueur, écarté pour la demi-finale de la Coupe de France pour la seul raison qu’il ne voulait pas manger avant le couché du soleil (une demi-heure avant le coup d’envoi).
Bruno Genesio : « Il vaut mieux un joueur qui jeune qu’un joueur qui sort tous les soirs ou qui mange souvent dans les fast-foods. »
L’attitude de Kombouaré continue de faire débat, alors que dans le même temps, des joueurs comme Benzema, Mahrez ou Rüdiger (pour ne citer qu’eux), continuent de jouer avec leurs clubs respectifs, même en plein après-midi.
« Le Ramadan, ce n’est pas un problème pour moi, je suis habitué », confiait d’ailleurs le défenseur allemand du Real Madrid, dans une interview à Marca. « Je ne bois rien, je ne mange rien, je m’y conforme à la lettre. Ce n’est pas facile, tu t’entraînes, tu puises dans ta tête et tu y arrives. Le mental est une de mes principales qualités donc au final, faire le Ramadan ne me pose pas de problème. »
Pour rappel, Bruno Genesio, lui, a décidé de faire preuve de bon sens. « Je leur demande (ndlr : aux joueurs) juste d’être à tous les rendez-vous collectifs. Même s’ils ne rompent pas le jeûne, je souhaite les avoir au moment du déjeuner. Depuis que je suis dans le métier, ça se passe bien. Après, chacun a ses règles et sa façon de voir les choses. » a confié l’entraîneur du Stade Rennais à nos confrère de Ouest France. Genesio s’est appuyé sur l’exemple de Karim Benzema. « Si un joueur est moins performant, est-ce que c’est parce qu’il n’a pas mangé ? Il y a d’autres joueurs qui ont bu et mangé, et qui peuvent ne pas être performants non plus. Je crois que Karim jeûne le jour du match, et je n’ai pas vu une grande différence (ndlr : KB9 a réussi deux triplés en deux matchs, dont un face au Barça en demi-finale de la Coupe du Roi). Il vaut mieux un joueur qui jeune qu’un joueur qui sort tous les soirs ou qui mangent souvent dans les fast-foods. »
Mais Antoine Kombouaré, qui doit remercier au passage le choix de Ludovic Blas de ne pas avoir opté pour la religion musulmane, n’est pas le seul à créer la polémique.
La ministre des sport appelle au « bon sens »
La FFF a aussi déclenché une grosse polémique en refusant aux arbitres la possibilité d’instaurer des pauses pour permettre aux joueurs de rompre le jeûne.
Ce qui au final n’a pas une grande influence. En effet, hier, lors du match entre Lorient et Marseille, on a vu le jeune Adil Aouchiche profiter d’un arrêt de jeu pour se désaltérer et manger un fruit. L’heure de la rupture du jeûne en Bretagne, ne lui ayant pas permis de la faire avant le match.
C’est donc surtout une affaire de principe. « L’idée est qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour faire du sport, un temps pour pratiquer sa religion », s’était justifié auprès de l’AFP Eric Borghini, président de la Commission fédérale des arbitres.
L’avis de la ministre des sports est complètement différent. « Ce qui est important, c’est que l’on puisse aussi respecter la liberté religieuse et trouver de solutions de bon sens » expliquait Amélie Oudéa-Castera sur l’antenne de Radio France, sans oublier « le socle laïc » de la France. Dommage que « le bon sens » face de moins en moins partie du football français.