vendredi 29 mars 2024

Didier Dinart : « J’ai toujours le cœur bleu ! »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

En exclusivité pour Handball magazine et Le Quotidien du Sport, l’ancien sélectionneur des Bleus et actuel manager général de Nice, Didier Dinart revient sur son expérience probante en Arabie Saoudite qu’il a qualifiée pour les Championnats du monde 2023 et reste ouvert pour de prochains projets. Entretien pour Le Quotidien du Sport et Handball magazine.

Peut-on parler d’exploit réalisé récemment avec l’Arabie Saoudite ?

Absolument. D’autant plus que ce pays n’était pas qualifié pour le Mondial 2021. Une nouvelle fédération a été mise en place il y a six mois, et ce après des élections. Cette fédération souhaitait un entraîneur français et champion du monde.

J’avais envie également de sortir de ma zone de confort, de montrer autre chose, de partir avec une sélection qui ne se situe pas dans les plus hautes sphères mondiales. J’ai voulu la hisser au plus haut niveau. On avait à cœur de se qualifier pour ce Mondial 2023.

La mission a été accomplie avec brio. On a bien travaillé avec le staff pour préparer les joueurs au niveau physique et technique. En remportant aussi l’Adriatic Cup en battant des nations comme la Belgique et l’Italie, on a vu qu’un vrai travail de fond a été mené.

Didier Dinart de sélectionneur à entraineur

Comment avez-vous transformé vos joueurs en deux mois ?

J’ai posé le pied pour la première fois en Arabie Saoudite le 15 août. Cela a été beaucoup de sacrifices et d’investissement. Cette mission s’est étalée sur cinq mois et demi, jusqu’à l’obtention le 31 janvier de cette médaille de bronze aux Championnats d’Asie. La dernière médaille remontait à 2012 (bronze). Dix ans se sont écoulés sans gagner. Il a fallu procéder à une analyse du championnat : au niveau physique et des clubs pour mettre sur pied la meilleure sélection possible. Il a fallu utiliser les moyens disponibles au mieux pour atteindre cet objectif à court terme.

Mais alors pourquoi avoir arrêté avec cette sélection ?

J’arrête, mais j’ai rempli la mission. C’était un objectif à court terme. Ona mené cette équipe le plus haut possible. Si je restais, on partait sur une longue mission de développement, sachant qu’il y a énormément de choses à faire. Arrêter avec cette sélection, c’est aussi un choix personnel. J’ai vécu une très belle aventure avec l’Arabie Saoudite. Parfois les choses s’arrêtent ainsi.

« On n’arrive pas en martelant que nice va devenir la grosse locomotive européenne. C’est un projet ambitieux qui nécessite un temps de construction »

Avez-vous des pistes concrètes actuelles ?

Quand on a un beau projet sportif, on essaie toujours de relever un défi. Aujourd’hui, tout ce que je peux dire est que je ne suis fermé à rien. Je vais prendre le temps d’analyser les propositions. En fonction des projets proposés, je me positionnerai. Je ne pensais vraiment pas partir en Arabie Saoudite. Pourtant je suis allé au Moyen Orient et cela s’est bien passé. Il ne faut pas être chronophage dans ce qu’on fait. Je suis donc ouvert à tout projet ambitieux et de développement, que ce soit en club ou en sélection.

Et comment avance le projet niçois dont vous êtes le manager ?

Comme quand on bâtit une maison, il y a des fondations. Cela ne se concrétise pas en un simple claquement de doigts. Donc cela réclame un certain temps pour que cela avance. On n’arrive pas en martelant que Nice va devenir la grosse locomotive européenne. C’est un projet ambitieux. Il nécessite là encore un temps de construction.

Quelles sont les ambitions de Nice ?

C’est une question qu’il faut davantage poser au président.

Didier Dinart se plait à Nice

Restez-vous le premier supporteur des Bleus ?

Bien sûr ! Je suis leurs matches. Je suis convaincu que la Fédération fera les ajustements nécessaires pour être sur la plus haute marche au Mondial et aux JO. Quand on a passé 23 ans dans une maison, on ne peut avoir que le cœur bleu. Une grande partie de mon palmarès s’est construit en équipe de France. Ce sont des moments inoubliables.

Pensez-vous que votre fin de parcours comme sélectionneur des Bleus puisse constituer un obstacle pour des défis futurs notamment en France ?

Ma mission s’est arrêtée. Le reste n’est pas lié. Je ne suis fermé à rien du tout. Toutes personnes intelligentes assises autour d’une table peuvent trouver un moyen de fonctionner ensemble. Je suis quelqu’un de très optimiste de nature. J’ai toujours pour habitude de voir mon verre à moitié plein.

Je ne me focalise pas sur ce qui aurait pu ou dû être fait. Mais je me dis plutôt qu’il y a des bases et des fondations. A partir de celles-là, j’essaie de remplir l’autre moitié du verre. Il y a eu de belles choses de faites dans ma carrière. J’avance. J’aime relever les challenges. Cela fait partie de l’essence même du sport de haut niveau.

En tant qu’homme de défi, aimeriez-vous revenir à la tête de l’équipe de France ?

Je ne me pose pas ce genre de question. Il y a un staff en place.

Avez-vous été surpris par la récente 4ème place à l’Euro ?

Je suis un supporteur de l’équipe de France donc j’aurai aimé voir cette équipe le plus haut possible. Cela va revenir, il y a des jeunes avec beaucoup de talents que j’avais déjà commencé à intégrer dans le groupe quand j’étais sélectionneur.

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