La formation allemande DSM a beau avoir perdu quelques beaux profils depuis trois ans (Keldermann, Dumoulin, Matthews, Hirschi, Hindley, Storer, Roche, Benoot…), son réservoir de jeunes talents et la présence d’un Bardet fin prêt pour repartir à la conquête d’un grand Tour lui offrent de belles perspectives en 2022.
Très en retrait au nombre de victoires en 2021 (8), par rapport à l’excellent cru 2020 (16) dans le sillage d’Hirschi, Hindley ou Soren Andersen, DSM n’est pas foncièrement étonnée par ce recul hiérarchique et une 20ème place au classement UCI qui dit peu des ambitions et du potentiel de l’équipe allemande.
Car, pour sa deuxième saison sous la bannière DSM, l’ancienne équipe Sunweb a dû intégrer dans son développement de nouvelles données, à commencer par un nouveau leader français en quête de rebond et de dépaysement.
A défaut d’avoir pu s’appuyer sur son nouvel environnement et sa nouvelle approche des courses pour garnir son palmarès, Romain Bardet a semé les germes de ses succès futurs. Sa 7ème place dans le Giro, sa victoire d’étape dans la Vuelta et les (bonnes) conditions dans lesquelles il termina la saison sont prometteuses.
« Au final, j’ai été compétitif tout au long de saison, du Giro au Tour de Lombardie, ce qui prouve que j’ai bien intégré cette nouvelle approche de mon métier. J’ai retrouvé de la constance et j’ai progressé en réalisant pas mal de bons chronos. J’ai couru plus libéré, pour jouer la gagne tout le temps, sans penser assurer des points à tout prix. II faut dire ce qui est : ça m’a mis un bon coup de pied aux fesses, j’en avais besoin. »
Tout comme DSM avait besoin de se régénérer pour offrir à ses jeunes talents, nombreux, un cadre propice à leur épanouissement.
« Trouver le grand Tour qui me convient le mieux… »
Les départs d’Hindley ou Storer, deux des principaux animateurs de la saison, leur offrent un espace qu’ils vont devoir emprunter.
Dans les pas de Degenkolb et de Bardet, les deux leaders naturels qui devraient se partager les tâches, et des valeurs sûres comme les deux Andersen, Pedersen, Hamilton, Dainese, Bol ou Arndt, le manager Iwan Spekenbrink attendra beaucoup de Marco Brenner, le prodige allemand, mais aussi des trois néo-pros sortis de DSM Development, Heinschke, Mayrhofer et Vandenabeele, ainsi que d’Arensman, Donavan, Eekhoff, Hvideberg, Markel ou Leknessund et Naberman, des coureurs venus du Nord qui n’ont pas froid aux yeux.
Avant de connaitre le programme de l’équipe, Bardet envisageait évidemment un retour sur le Tour, après avoir
Pour Romain Bardet et DSM, le meilleur est peut-être encore à venir…
fait l’impasse en 2021. « Si ça se passe bien pour moi, je peux me battre pour être dans le Top 5 voire le podium, mais je sais qu’il y a des coureurs plus forts que moi. Si les meilleurs sont là, il faut être intelligent et trouver le grand Tour qui vous convient le mieux… »
Après avoir doublé Giro et Vuelta, son rêve serait de maintenir le Giro et d’y ajouter le Tour… à moins qu’un des trois grands Tours se déleste d’un de ses derniers vainqueurs (Bernal, Pogacar et Roglic), pour lui ouvrir une fenêtre de tir.
Arrivées : Degenkolb (Lotto Soudal), Hvideberg (uno-X), Rodenberg Madsen (uno-X), Heinschke (DSM Development), Mayrhofer (DSM Development), Naberman (DSM Development), Vandenabeele (DSM Development), Welsford (Ara Pro Racing Sunshine)
Départs : Roche (retraite), Hindley (Bora Hansgrohe), Storer (Groupama FDJ), Kanter (Movistar), Salmon, Van Wilder (Deceuninck Quick Step), Gall (AG2R Citroën), Sütterlin (Bahrain Victorius), Haga (Rally), Benoot (Jumbo Visma)
Tom Boissy