Alors que les observateurs attendaient une montée en puissance du jeu niçois au cours de la saison, avec l’intégration des concepts de jeu de Farioli, c’est tout le contraire. L’OGC Nice est la pire équipe (juste derrière Metz avant son match contre Clermont) de 2024, avec 5 points pris en 8 matchs.
Après la défaite face à Montpellier (1-2, 25ème journée) l’OGC Nice n’aura pris qu’un point lors des 5 derniers matchs. Leur pire série (de très loin) depuis le début de saison. Et si le score de parité en terres brestoises (0-0) pouvait être excusé au vu de la forme des Bretons, les défaites successives contre Monaco et Lyon (2-3 et 0-1), le nul contre Clermont et la défaite contre Montpellier inquiètent un peu plus. Surtout lorsqu’on fait les comptes. Parfois premiers, et longtemps dauphins du PSG, les Rouge et Noir sont désormais 5èmes, avec 1 point de retard sur Lille (4ème), 2 sur Monaco et 6 sur Brest.
Francesco Farioli pas inquiet
Si le Gym ne parvient plus à enchaîner les succès, c’est qu’il y a un problème, voire plusieurs. À commencer par le jeu, où les Aiglons ne font plus ce qu’ils savent faire de mieux. Après le match contre Clermont, si Francesco Farioli a mis en avant « une baisse de régime sur les résultats », mais « pas sur les prestations », le coach niçois a tout de même souligné des manquements. « On a joué moins collectif. Et quand on commence à improviser et à moins respecter le plan de jeu, on s’expose ». Il estime aussi que ses joueurs sont « moins féroces à la perte de balle […] C’est pourtant l’une de nos principales caractéristiques depuis le début de saison ».
Farioli a également insisté sur l’importance de la défense sans ballon, mais aussi avec ballon. Un aspect où il note des défaillances au niveau du marquage et de la rigueur, ce qui amène Nice à s’exposer aux contre-attaques. Pour y remédier, l’ancien disciple de De Zerbi explique qu’il faut « recommencer à travailler, pousser et mettre de l’attention sur les petits détails ».
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Et parfois, ce sont de gros détails, indépendants de leur volonté, et qui leur coûtent cher. Si les Niçois se sont plaints du carton rouge reçu par Dante contre Monaco, ils se sont offusqués des deux penaltys oubliés sur Lotomba, contre l’OL. Rien ne dit que le Gym aurait remporté ces deux rencontres sans ces décisions polémiques, mais il y a de quoi ruminer côté azuréen.
Au-delà de la lucidité collective et des controverses arbitrales, on pourrait aussi pointer du doigt un certain manque d’efficacité, et des joueurs qui sous-performent (comme Khéphren Thuram). Mais aussi, des absences, qui ont leur importance.
La CAN a plumé les Aiglons
Ces absents, ce sont bien évidemment Jérémie Boga et Terem Moffi. Les deux ont participé à la Coupe d’Afrique des Nations en janvier, et sont allés jusqu’en finale. Mais ils ont peu joué, chose sur laquelle Farioli met l’accent : « ça a été deux mois sans travailler ni s’entraîner. Pour revenir à une condition physique acceptable, il faut un peu de temps. On les reverra au niveau d’avant d’ici une dizaine de jours. Mais c’est une situation qui a aussi touché d’autres équipes donc ce n’est pas une excuse ». L’Ivoirien et le Nigérian étaient des éléments essentiels de l’effectif sur la première partie de saison, et le retour difficile de ces deux-là est en train de peser. Notamment à la pointe de l’attaque, où Evann Guessand (qui remplace Moffi) a reçu quelques critiques ces derniers jours.
Francesco Farioli : « Notre objectif, c’est le Top 6 »
Si les Aiglons continuent à battre de l’aile, leurs ambitions européennes peuvent des fois s’envoler. En conférence de presse, Farioli a été clair : « Notre objectif, c’est d’être dans le top 6. On est encore en lice mais on doit reprendre notre marche en avant au plus vite ». Malgré ces mots, il serait difficile de ne pas voir une qualification en Ligue des Champions, comme une priorité au Gym. D’autant qu’ils ont passé les trois-quarts de la saison sur les places y donnant accès. Quoi qu’il en soit, Nice possède actuellement 5 points d’avance sur Rennes (7ème), qui continue sa remontée. Donc, même avec le Top 6 en ligne de mire, les Niçois ne sont clairement pas assurés de finir européens à la fin de la saison.
Le réveil collectif est donc nécessaire, notamment dans les aspects du jeu qui leur font défaut. Puisqu’à l’heure actuelle, ils ont troqué leur jeu avant tout défensif et leurs solides victoires 1-0, pour des velléités davantage offensives, mais terni de résultats défavorables. S’ils ne trouvent pas le remède, les Aiglons risquent également de troquer une place en Ligue des Champions contre un ticket en Ligue Europa, voire rien du tout…
Adrien VIRICEL (avec la rédaction) – article mis à jour le 9/03 à 10h –