Ils ont connu leur dernière saison dans le peloton. Tom Dumoulin, Philippe Gilbert, Vincenzo Nibali, Richie Porte et Alejandro Valverde auront marqué l’histoire de leur sport.
C’est sûrement la fin d’une époque. Ce sont 5 monuments du cyclisme qui ont décidé de mettre définitivement pied à terre. Ils ont œuvré pour écrire les plus belles pages du début du cyclisme au 21ème siècle. Tom Dumoulin (32 ans), Philippe Gilbert (40 ans), Vincenzo Nibali (38 ans), Richie Porte (37 ans) et Alejandro Valverde (42 ans) auront marqué les esprits et offert de grandes émotions tout au long de leurs carrières.
Forcément, leurs départs risquent de laisser un vide dans le peloton. A eux 5, ils pèsent plus de 320 victoires. Un chiffre remarquable qui pourrait être difficile à accrocher pour les générations à venir. En décidant de partir à 42 ans, Alejandro Valverde a mis fin à 20 ans d’une carrière dédiée au vélo et à la performance. Avec 133 succès, l’Espagnol confirmait chaque saison son surnom d’El Imbatido (L’imbattable) avec une rage de vaincre jamais rassasiée et une envie démesurée de se surpasser.
« Je veux que les gens se souviennent de moi comme un grand coureur qui a tout donné pour son sport. En espérant avoir offert de belles et grandes émotions aux gens. C’est plus que la victoire. Ce sont les émotions qui restent. J’espère avoir gagné le respect des amoureux du cyclisme. »
320 victoires en carrière au total !
Son patron de la Movistar n’a pu cacher son émotion au moment de l’annonce du départ de son leader. Et il ne fait aucun doute que sa retraite va peser lourd sur le cyclisme espagnol qui est en quête d’un nouveau grand nom depuis le départ de Contador et maintenant celui de Valverde. C’est également le cas de l’Italie qui pleure encore le départ de Vincenzo Nibali (52 victoires). Vainqueur des trois grands Tours, le Requin de Messine ne voulait pas faire l’année de trop.
D’autant plus qu’il voyait bien qu’il était déjà sur l’autre pente descente de l’Etna. « Je pense que le moment est venu de me retirer. Je voulais attendre l’arrivée du Giro à Messine, avec ma famille et mes amis, pour officialiser mon choix. Tôt ou tard, ce moment devait arriver, il est temps de consacrer plus de place à ce que j’ai sacrifié au fil des années, ma famille avant tout. »
Pour Tom Dumoulin (22 victoires), c’est avant tout l’exigence du haut niveau qui a eu raison de sa motivation. Alors qu’il avait déjà mis sa carrière sur pause en 2021, le vainqueur du Giro 2017 a décidé de mettre un point final à cette dernière définitivement à 32 ans.
« Je constate que je n’en peux plus. Le réservoir est vide, les jambes sont lourdes et les séances d’entraînement ne se déroulent pas comme je l’espérais. Même si les adieux ne se sont pas déroulés comme je l’espérais, je repense à ma carrière avec une fierté incroyable. »
Richie Porte peut aussi être fier de son parcours. L’Australien (33 succès) n’aura pas connu la joie d’une victoire sur un grand Tour, mais il aura tout de même été l’un des principaux candidats au podium à chaque fois. Les courses d’une semaine ne savaient pas lui résister.
Que ce soit Paris-Nice, le Tour de Catalogne, le Tour de Romandie, le Tour de Suisse, le Critérium du Dauphiné et bien évidemment son tour national, le Down Under, Porte était un coureur capable de battre tout le monde dans un bon jour. Mais, sur le Tour de France, la malchance s’est souvent invitée avec des chutes et des abandons.
« Je n’aurais jamais pu imaginer, alors que j’étais un jeune enfant grandissant en Tasmanie, que je serais suffisamment chanceux pour voyager à travers le monde à vélo, courir avec certaines des meilleures équipes du monde et rencontrer tant de personnes brillantes en chemin. Je suis fin prêt pour profiter du prochain chapitre, mais quel parcours fantastique ce fut. »
C’est également en homme comblé que Philippe Gilbert peut quitter le peloton. Avec ses 80 victoires, le Belge aura été l’homme des Classiques avec une collection plus qu’enviable. Milan-San Re-mo étant l’unique Monument manquant à son palmarès.
De Roubaix à la Doyenne, en passant par les Flandres, Lombardie, la Flèche ou encore San Sébastian, le natif de Verviers laissera un souvenir éternel dans un pays qui ne manquait pas de grands noms et de légendes. Et Gilbert est désormais l’un d’entre eux. « C’est la fin d’une histoire, mais je continuerai à rester actif. Je continuerai à travailler et à faire du vélo. » On compte sur la nouvelle génération pour faire aussi bien que ces 5 monuments.