A 35 ans (36 le 30 septembre), ses dernières apparitions avec le Groupe France autant qu’une saison convaincante au Milan AC conclue avec le Scudetto font de Giroud un recours plus que jamais crédible pour les Bleus dans l’optique de la Coupe du monde.
Au coup de sifflet final de France-Croatie, en Russie, sous le déluge du stade olympique Loujniki de Moscou, Guy Stephan s’approche de l’avant-centre de Chelsea et lui glisse, malicieux : « Alors, on ne peut pas être champion du monde avec Giroud ? »
Faisant référence aux propos tenus par Thierry Henry quelques mois plus tôt, l’adjoint de Didier Deschamps, ne se doutait peut-être pas que, quatre ans plus tard, le Milanais serait encore là, à postuler pour une place dans la liste des 23. Il ne se doutait certainement pas qu’entre temps, l’ancien Gunner allait rejoindre et dépasser Michel Platini au classement des meilleurs buteurs en équipe de France et qu’à quelques mois de la Coupe du monde au Qatar, le record de Thierry Henry ne tenait plus qu’à un fil !
A trois petits buts. Sachant qu’il en avait marqué neuf lors de ses cinq dernières apparitions, le pourcentage était important de le voir endosser, un jour, pour de bon la casquette du meilleur buteur de tous les temps en Bleus. A condition de revenir dans le groupe, ce que Deschamps ne lui avait pas permis au mois de juin pour les quatre matches de Ligue des Nations. Avec 48 buts en 112 sélections, il serait rageant de s’arrêter là.
D’autant que Giroud a démontré cette saison qu’il était encore compétitif en participant largement au renouveau du Milan AC, champion d’Italie (11 buts en 29 matches) et en étant encore décisif lors de ses deux dernières sélections, en mars, face à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique du Sud. Si le débat n’existe pas face à Benzema et Mbappé, certainement les deux meilleurs attaquants de la planète, la concurrence a un nom : Wissam Ben Yedder.
Ben Yedder vs Giroud
Beaucoup moins utilisé et efficace que le Milanais (3 buts en 19 sélections), le Monégasque de 32 ans n’a pas vraiment le même profil. Lui aussi révélé sur le tard, expatrié en Espagne, de retour en L1 où il vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière (32 buts dont 25 en L1), il excelle dans le jeu court et domine Giroud en technique pure, mais peine à trouver sa place dans l’animation offensive des Bleus.
L’historique du numéro 9 champion du monde parle pour lui. Très apprécié de Deschamps, la connivence semble aussi être supérieure avec les deux intouchables. En ne profitant pas vraiment d’un temps de jeu supérieur lors des matches de juin, Ben Yedder a peut-être gâché un joker. Car derrière, Giroud est plus que jamais dans les starting-blocks. Même s’il n’a plus grand chose à prouver, il veut montrer qu’on peut être… deux fois champion du monde avec lui !
Tom Boissy