Nouvel adjoint de Guillaume Gille et actuel entraîneur du club savoyard, Érick Mathé se projette sur les prochains objectifs des Bleus et de la « Team Chambé ».
Comment vous êtes-vous retrouvé sélectionneur adjoint de l’équipe de France ?
Le sélectionneur, Guillaume Gille, fraîchement nommé, m’a contacté pour savoir si le poste pouvait m’intéresser. Je devais d’abord en discuter avec mon employeur car j’étais sous contrat et je le suis toujours. Face à une telle opportunité, Chambéry n’a pas refusé ma mise à disposition pour les événements internationaux.
Vos deux casquettes en club et en sélection sont-elles vraiment conciliables ?
On a prévu de bien s’organiser. Comme pour n’importe quel joueur qui se rend en sélection, je dois m’y rendre aussi sur les périodes internationales. Pendant ce laps de temps, mon adjoint prend la relève. Cela demande davantage d’anticipation dans le travail pour essayer de préparer mes semaines d’absence avec mon adjoint ainsi que le préparateur physique. Il faut être capable de switcher psychologiquement.
Qu’est-ce qui différencie la fonction de sélectionneur adjoint et celle de coach ?
En équipe de France, je ne porte pas l’ensemble des responsabilités. Je donne néanmoins mon avis et j’alimente au mieux la réflexion du sélectionneur. Et même si je partage beaucoup avec lui, c’est bien Guillaume Gille qui prend les décisions finales. J’apporte aussi mon expérience de l’entraînement et sur la gestion de l’équipe. Je me sens très investi.
« LE PREMIER OBJECTIF AVEC LES BLEUS : NE PLUS DÉCHIRER LES FEUILLES… »
Quelles sont vos accointances avec Guillaume Gille ?
Cela a été une découverte entre nous. On ne se connaissait pas beaucoup. On partage beaucoup de choses sur le jeu et la gestion d’un groupe. On n’est pas des copier coller non plus. On se complète assez bien. Ce que j’aime bien avec lui est qu’on communique. On questionne beaucoup également sur un grand nombre de points touchant les Bleus. Il existe une véritable démarche intellectuelle.
Quel est désormais l’objectif de l’équipe de France après sa récente désillusion (éliminée au 1er tour de l’Euro) ?
Dans un premier temps, il s’agit de ne plus déchirer les feuilles (sic). On devait d’abord se retrouver sur un TQO qui a été annulé. Pareil sur un stage en juin et août. Dans un deuxième temps, il s’agira de prendre au mieux la température du groupe, des joueurs. On ne les a pas encore vus.
Comment s’est passée la reprise avec Chambéry ?
Plutôt très bien. On a vu des joueurs témoigner de beaucoup d’envie pour prendre du plaisir et retrouver du lien social. On a été prudents dans notre reprise pour pouvoir évaluer les joueurs, après quatre mois de non présence collective. A l’heure où je vous parle, on veut surtout bien jauger les organismes. Notre sport reste très exigeant en termes de contacts et de positions qu’il peut y avoir quand on fait des matches.
Quelle est l’ambition de Chambéry cette saison ?
De retrouver les places européennes au plus vite. On a effectué nous-aussi une dernière saison décevante (9ème).
Que faudra-t-il faire impérativement mieux ?
On a eu du mal à digérer notre titre en Coupe de France. L’enchaînement des bonnes performances a mis du temps à se mettre en place. On commençait pourtant, sur la fin, à revoir les bons prémices de cette “digestion” avec de l’envie et une belle dynamique.
Pouvez-vous nous parler du recrutement opéré par le club ?
On a dû faire des prévisions liées à la crise économique. On a baissé des salaires. On a un groupe plus réduit. On est 14 pros au lieu de 16. Notre effectif est un des plus jeunes. Cela présente les avantages et les inconvénients de la jeunesse. On montre beaucoup d’entrain. On verra ce qu’il en adviendra par rapport à notre manque d’expérience.