jeudi 25 avril 2024

FC METZ : Les Grenats veulent changer de dimension

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Sans cesse à lutte pour se maintenir ou remonter en Ligue 1, depuis sa descente en 2002, après 35 ans de présence ininterrompue, le FC Metz construit son avenir en tentant de faire preuve d’originalité et de modernisme. Et ce, même si une relégation pourrait freiner les projets.

L’ascenseur émotionnel et sportif dans lequel les Lorrains sont montés depuis leur historique descente de L1 il y a vingt ans, avec une chute en National et trois remontées en L1, la dernière en 2019, a poussé le successeur de Carlo Molinari, Bernard Serin, à moins miser sur les résultats sportifs à court terme pour assurer la pérennité de son club que sur ses atouts extra-sportifs, liés à la rénovation du stade et au renforcement de ses partenariats.

Cette volonté de s’inscrire dans le temps passe, au niveau écologique par une pelouse plus respectueuse de l’environnement. D’abord en ayant le terrain raccordé au réseau de la ville pour bénéficier du chauffage urbain produit par la biomasse. Ensuite en maîtrisant sa consommation d’eau pour l’arrosage grâce à la Moselle dont la nappe voisine est peu profonde, l’herbe ne prenant que ce dont elle a besoin avant que l’excédent reparte dans la nappe, sans gaspillage.

Metz, un nouveau stade et modèle économique

Toutes ces améliorations font partie du cahier des charges des travaux de rénovation entrepris par le club depuis 2019, en marge de la construction de l’imposante nouvelle tribune qui doit offrir au stade Saint-Symphorien une capacité de 30 000 places.

En devenant, en 2018, un an avant son centenaire, l’un des rares clubs français propriétaires de sa propre enceinte, via un bail emphytéotique de 50 ans, le FC Metz a scindé ses activités en deux : la SASP pour le sportif, le « matchday »  et le FC Metz Stadium pour les actifs immobiliers, hors « matchday » .

Sans négliger la première entité, qui doit assurer son équilibre financier à travers les ressources classiques (droits télé, billetterie, transferts et marketing), c’est vers la seconde que la marge de progression est la plus importante.

En exploitant la diversification d’utilisation de ces nouveaux actifs immobiliers liés au stade (club de tennis premium, restaurants, espaces modulables de 5000 m2, cercle d’affaires, coworking sur 1500 m2 de bureaux, locaux destinés aux entreprises locales et régionales, et volet « big event »  en lien avec la SASP), pour un coût de 80 M€ financés par les collectivités territoriales et le club, les dirigeants messins espèrent entrer dans une nouvelle dimension.

Un nouvel élan économique dans le sillage de partenariats sportifs florissants

Au niveau partenariats, le club a été un des premiers, en 2003 à nouer des liens solides avec une académie africaine, en l’occurrence Génération Foot, au Sénégal, grande pourvoyeuse de talents à l’instar de Sadio Mané, le plus représentatif de tous, mais aussi Emmanuel Adebayor, Diafra Sakho, Ismaïla Sarr, Habib Diallo, Papiss Cissé, Moustapha Bayal Sall, Lamine Gueye, Ibrahima Niane…

Pour parvenir à une telle synergie, les Grenats ont beaucoup travaillé et investi, notamment dans la construction d’un lycée et d’un centre d’entraînement dès 2010, à Deni Biram Ndao près de Dakar, qui sert encore de base au club Génération Foot, devenu depuis professionnel et plusieurs fois champion du Sénégal.

Modèle de développement sportif, social et économique, ce partenariat renouvelé jusqu’en 2030 est l’un des plus productifs et efficaces de tous les grands clubs européens. Des joueurs Génération Foot qui rapportent gros, 17 M€ puis 30 M€ en 2017 et 2019 pour les transferts de Sarr au Stade Rennais puis à Watford… En Europe, les Grenats sont aussi présents dans l’actionnariat du RFC Seraing, club satellite aujourd’hui en D2 belge, depuis 2013, un an avant de se rapprocher du CA River Plate.

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