4ème la saison dernière, le Fenix est bien parti cette saison pour poser des problèmes au trio de tête (PSG, Nantes et Montpellier). Les Toulousains ont-ils les moyens de concurrencer durablement les meilleurs clubs ?
La saison dernière, Toulouse a réalisé une saison historique au niveau des résultats avec une 4ème place, 39 points (18 victoires, 3 nuls et 9 défaites) et une qualification en Coupe d’Europe. Elle aurait pu être encore plus belle, mais le Fenix a raté de peu une qualification pour la finale de la Coupe de France en perdant (26-28) face à Nantes en demi-finale.
Il est reparti sur les mêmes bases en ce début de saison. Il n’a pas tardé à montrer ses ambitions et son potentiel. Dès la 3ème journée, les Toulousains ont battu tranquillement Nantes (35-29), l’un des favoris pour le titre et vainqueur du Trophée des Champions face au PSG.
Après 9 journées de championnat, les hommes de Danijel Andjelkovic n’avaient perdu qu’à deux reprises, ils étaient au contact des trois premiers (PSG, Nantes et Montpellier) et ont impressionné leurs adversaires comme Romain Lagarde qui les a affrontés avec Aix (victoire de Toulouse à domicile 33-31) :
« Toulouse est l’une des belles équipes de ce championnat, une équipe qui pratique un handball moderne, tourné vers l’offensive. Les joueurs courent énormément. Son jeu est fluide, ils ont une base défensive forte et des cadres qui sont là depuis longtemps. Leur stabilité paye. On a perdu de justesse chez eux, mais ils m’ont vraiment impressionné »
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4 millions € de budget contre 17 pour le PSG
« Une équipe qui pratique un handball moderne, tourné vers l’offensive »
Le club qui fête cette année ses 60 ans est un habitué de l’élite depuis 1996, il est devenu au fil des saisons une valeur sûre du handball français, mais il réalise cette saison l’un des meilleurs débuts de saison de son histoire :
« On a bien étudié ce qu’il nous avait manqué par le passé. On a vécu une saison historique en 2023/2024, mais on ne voulait pas s’arrêter là et il y avait des axes d’améliorations. Cette saison, on a 17 joueurs professionnels, on a été épargné par les blessures. On met l’accent sur la récupération, sur la qualité des transports pour les déplacements qui peuvent être longs » analyse le président Philippe Dalleau qui n’a pas attendu la fin de saison pour prolonger son entraîneur Danijel Andjelkovic dont le bail se terminait en 2025.
Il a prolongé pour deux saisons, jusqu’en 2027.S’il nourrit de légitimes ambitions, Toulouse aura quand même du mal à tenir le rythme des trois équipes de tête sur l’ensemble de la saison car les moyens ne sont pas les mêmes. Si, dans le Sud-Ouest, le Fenix a peu de concurrence puisqu’il est le seul club de handball dans l’élite, il doit, en revanche, faire face sur le plan local à Toulouse à une grosse concurrence avec le rugby et le football :
« On se bat, on est en nets progrès, mais le contexte économique est tendu. On n’est pas loin d’atteindre notre plafond de verre. Nantes, Paris et Montpellier ont des budgets bien supérieurs » (4 123 752 euros de budget pour Toulouse, soit le 12ème budget, contre 17 430 437 au PSG, 10 564 862 à Nantes et 8 971 808 à Montpellier, Ndlr).
Toulouse coincé entre le Stade Toulousain et le TFC
« A Toulouse, nous avons le Real Madrid du rugby avec le Stade Toulousain et un club de foot qui est dirigé par un fonds d’investissement américain et qui a gagné la Coupe de France. C’est plus facile pour une équipe de handball d’exister à Saint-Raphaël ou Limoges. »
« En plus, le hand français n’est pas suffisamment attractif. Personne ne parle de Toulouse, peu de médias s’intéressent au hand. C’est très compliqué d’exister. Mais on se bat et on continuera à faire grandir le club. On a des projets de sensibilisation afin de lutter contre toutes formes de discrimination. Sur les matches de gala (Nantes, PSG, Montpellier), on a choisi de garder des prix très attractifs ».
Malgré la concurrence locale, le Fenix a réussi à fidéliser son public avec +18% d’abonnements et +66% de chiffre d’affaires en merchandising. Toulouse a remporté son dernier trophée en 1998 avec la Coupe de France. Autant dire une éternité. Mais comme l’écart se creuse sur le plan financier avec le PSG, Nantes et Montpellier, le Fenix devrait être condamné à jouer la 4ème place. Ce n’est pas un manque d’ambition, mais simplement une réalité économique.