L’iconique écurie italienne a validé son redressement en 2021. L’objectif est désormais de se rapprocher aux avants postes avec la F1-75. Ferrari revient doucement chez les favoris.
Ferrari ne pouvait pas faire pire qu’en 2020 ! (6ème au classement des constructeurs). L’écurie de Maranello a montré des signes encourageants la saison dernière. Certes, à des années lumières des Mercedes et des Red Bull, cependant, l’écurie au Cheval Cabré a terminé à la 3ème place du championnat du monde des constructeurs. Le minimum syndical quand on s’appelle Ferrari. Les saisons s’enchaînent.
A l’orée de chacune d’elle, la même question revient. A quelle saison s’attendre pour Ferrari ? Peut-on faire de la Scuderia l’écurie favorite de la saison ? Mattia Binotto reste très mesuré :
« Nous ne sommes pas les favoris. Au contraire. Si les adversaires le pensent, ils s’enlèvent de la pression. A eux de la garder. Nous ne sommes pas les champions du monde sortants. D’autres l’ont fait que ce soit au titre pilote ou constructeur. Ces équipes se sont battues pour ce genre de résultat. Elles étaient au-dessus de nous.
Cela démontre que ce sont des équipes très fortes. Si elles l’ont été dans le passé, il n’y a pas de raison qu’elles ne le soient pas dans le présent et dans le futur. Mercedes et Red Bull restent les favoris. De notre côté, on fait au mieux avec courage et ouverture d’esprit. On va essayer d’interpréter les règlements d’une nouvelle façon et de manière diverse. Notre voiture est différente aussi. Elle est belle.
Cela ne signifie pas qu’elle sera excessivement rapide pour autant. Les premiers Grands Prix vont nous renseigner sur quel genre de saison s’attendre. Le début sera fondamental. Il faudra vite comprendre comment la voiture réagit. Tout en s’adaptant, en corrigeant et éventuellement en copiant. Quand on regarde un nouveau règlement, il existe peut-être des concepts différents au sein des autres teams.
Il faudra observer les bonnes solutions chez elles afin de les introduire au plus vite. Dès le départ de la saison, il y aura beaucoup de développement, de performances relatives et changeantes d’un team à l’autre. La voiture la plus rapide au premier Grand Prix ne sera peut-être pas la même après six courses… ».
Ferrari ne se dit pas favori
Néanmoins, le changement de réglementation en 2022 pourrait aussi favoriser le retour au tout premier plan de Ferrari. L’équipe de Charles Leclerc et Carlos Sainz est attendue pour jouer les premiers rôles :
« L’enjeu de Ferrari cette saison est clair : gagner des courses, insiste Franck Montagny (Canal+). Il faut remonter sur la plus haute marche du podium. Ils doivent renouer avec ce genre de performance. Pour être plus présents devant dans le combat avec Red Bull et Mercedes.
Ils doivent se battre pour jouer une place sur le podium à chaque course. Et même la victoire à quelques occasions. Ferrari doit retrouver encore davantage de vitesse. Ils ne soint pas loin. Ils se sont rapprochés par rapport à ce qu’ils recherchent.
Carlos Sainz fait notamment du très bon travail. On ne peut pas dire qu’il est doté de qualités phénoménales, mais il n’a pas de défaut. Donc il est présent très souvent. Attention toutefois à ce que cela ne génère pas trop de frustrations entre Leclerc et Sainz.
Avec Ferrari, cela peut être tout bon ou le contraire. On attaque une nouvelle saison avec de nouveaux châssis, de nouvelles coques et de nouvelles réglementations. Dans ce contexte, Ferrari peut tout à fait se planter. Cette écurie est celle qui présente le plus d’incertitudes. Avec le moteur, ça va, mais avec le châssis ils peuvent être complètement à côté de la plaque. C’est un risque ».
« Etre dans le combat souvent avec Mercedes et Red Bul »
Selon Binotto, Ferrari ne devrait pas aller dans le mur.
« Cette dernière année et demie, l’équipe a bien travaillé et est restée unie en dépit des nombreuses difficultés. En 2020 surtout, et même en 2021, on n’a pas été à la hauteur de nos ambitions, on a subi de sévères critiques. Mais le très bon état d’esprit visant la collaboration et l’ambition, est resté ancré. Cela sera-t-il suffisant ?
Je ne sais pas. La F1 est un sport où tout est relatif. Notre entame de championnat validera si on a effectué du bon travail. Un point est certain, l’équipe a fait du mieux qu’elle le pouvait ».
Tous les regards des tifosi sont maintenant tournés vers la F1-75. Ce bijou nommé en hommage au75èmeanniversairede la première fois où Enzo Ferrari a démarré un moteur de F1 (1947), affiche des couleurs qui rappellent les années 90. Avec des ailerons noirs et le reste de la carrosserie rouge avec quelques touches de rouge et noir par-ci par-là et notamment pour le macaron 75 :
« On a voulu interpréter la nouvelle réglementation en réfléchissant en dehors de la boîte, a expliqué Binotto lors de la présentation. Nous avons souhaité être différents et agressifs. Nous avons beaucoup travaillé le refroidissement du moteur cet hiver et même toute l’année dernière ».
Carlos Sainz a caractérisé sa voiture de « radicale ». Charles Leclerc lui en est de suite tombé amoureux ! « Je l’adore et je l’aimerais encore plus si elle était rapide ». Tel est le challenge de Ferrari cette saison.
Un but sur lequel la Scuderia travaille activement depuis plus d’un an. Chez Ferrari, on s’est vite projeté sur 2022. 2021 était crucial pour bien repartir. 2022 doit l’être pour faire à nouveau peur aux meilleures. Encourageant ! A confirmer…
L’AVIS DE FRANCK MONTAGNY
« Ils ont une très belle voiture. Je la trouve magnifique. Si elle est aussi belle que rapide, elle va aller très vite. Je l’espère. J’ai envie de la voir devant et de se battre avec Mercedes et Red Bull. Mais c’est toujours un peu difficile de savoir avec eux. Il faut attendre, mais ils ont un binôme de pilotes qui va vite et qui sait faire de bon boulot. Il y a une bonne émulation.
Ils se motivent très bien. Ça va aller dans le bon sens. Ça ne peut pas être pire qu’il y a deux ans… L’an passé, ils ont fait un step en avant. Ils ont d’abord développé le moteur. J’ai envie d’y croire. Ça peut fonctionner. »
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