vendredi 20 septembre 2024

Football : à chaque numéro, sa petite histoire…

À lire

Depuis la saison passée, tous les joueurs de L1 peuvent choisir le numéro qu’ils souhaitent dans une fourchette de 1 à 99. L’occasion pour certains d’entre eux de personnaliser leur maillot dans des proportions parfois insoupçonnées…

Des références à une ligne de bus, un département ou une ville de naissance, une star du sport, un numéro fétiche, un hommage posthume, une superstition, un porte-bonheur… tout est désormais envisageable pour les joueurs de L1 en matière de numéros de maillots. Et effectivement, on s’aperçoit vite qu’il y a autant d’histoires que de numéros.

A Monaco, l’international suisse, Breel Embolo, a saisi l’occasion pour pendre le 36 à son arrivée de Mönchengladbach la saison passée parce qu’il l’avait déjà porté avec bonheur à ses débuts au FC Bâle et que, quand il était jeune, il prenait toujours la ligne de bus 36 pour se rendre à l’entraînement.

« En plus, expliquait-il au site du club monégasque, 3+6, ça fait 9, le numéro classique des attaquants ! » D’une combinaison à l’autre, à Paris, Hugo Ekitike, qui n’a pas pu conserver son 22 du Stade de Reims, a doublé la mise en optant pour le 44.

A Brest, le milieu Mahdi Camara a choisi le 45 pour se souvenir de ses années au centre de formation de l’ASSE où il faisait chambre commune avec William Gomis, tué dans une fusillade en 2018. Son ami portait le numéro 4 et le numéro 5… En quittant Brest pour La Gantoise cet été, Noah Fadiga a dû se résoudre à lâcher son numéro 99 (pour le 22), que portait son père, Khalilou, international sénégalais de l’AJ Auxerre à la fin de sa carrière dans le même club belge qui ne lui a pas permis de perpétuer la tradition familiale.

Des numéros en guise de symbole

Très prisé, le 99 est celui de Donnarumma, né en 1999, qui a retrouvé son numéro du Milan AC (où Ronaldo avait le 99 en fin de carrière), celui de Chancel Mbemba à l’OM (qui aurait préféré son 19 du FC Porto).

En partant à Anderlecht cet été, Alexis Flips a laissé au Stade de Reims son 70, celui de son idole, Robinho, un rappel également à la date de naissance de son fils, le 7 mai. En Champagne toujours, il faut avoir des notions de japonais pour comprendre la signification du 39 choisi par Junya Ito. Dans son pays, le 3 se prononce san et le 9 kyu… ce qui donne thank you en phonétique !

Avant de partir à Bastia en L2 et donc de devoir l’abandonner, lorsqu’il était à Nantes, Charles Traoré arborait fièrement le 93, comme la Seine-Saint-Denis, son département de naissance. Aux mêmes causes, les mêmes effets, le Parisien Mamadou Sakho a pris le 75 avec Montpellier ; Teddy Bartouche avait le 77, Seine et Marne, lorsqu’il était à Lorient, à Clermont le 95 de Grejohn Kyei vient de son année de naissance autant que de ses origines dans le Val d’Oise. A Lyon, avant de récupérer son numéro fétiche au départ de Paqueta, le 10, Alexandre Lacazette avait pris le 91, son année de naissance… et parce que 9+1 = 10 !

A Miami, Messi a vite repris le 10

Très croyant, l’international angolais Dereck Kutesa ne s’éloigne jamais du 7, un chiffre saint dans la Bible. Après le 17 et le 77 au Stade de Reims, il a récupéré le 17 en signant au Servette de Genève.

Et pendant ce temps, à Lens, deux numéros ont été retirés, le 12 qui symbolise le public de Bollart, le 12ème homme, et le 17 depuis le décès de Marc-Vivien Foé, à l’instar du n°28 de l’OM (Valbuena), du n°10 de Naples (Maradona), des n°3 et 6 du Milan AC (Maldini et Baresi), du 3 de l’Inter (Fachetti), du 6 de West Ham (Bobby Moore), du 25 de Chelsea (Zola) et peut-être un jour du 10 de Mbappé au PSG où même Messi n’avait pas pu lui rafler à son arrivée, optant pour un numéro 30 qui ne lui a pas forcément porté bonheur. A Miami, il l’a depuis récupéré avec plus de réussite.

La grande histoire des petits numéros

Il faut remonter à 1928 pour trouver la trace des premiers numéros inscrits au dos des maillots, lors de deux matches du championnat anglais. Pour permettre aux spectateurs de mieux identifier les joueurs, ils étaient numérotés de 1 à 11, du gardien aux attaquants. Peu concluant, l’essai est abandonné et, cinq ans après, laisse place à une nouvelle numérotation (sans lendemain) lors d’une finale de Cup entre Everton et Manchester City avec les numéros 1 à 11 pour les Tofees et de 12 à 22 pour Citizens.

Ce n’est qu’en 1939 que la numérotation de 1 à 11 dans chaque équipe est adoptée, avec un numéro spécifique à chaque poste. La France ne s’y met qu’en 1947 pour les clubs et en 1945 pour la sélection qui effectue son premier match à numéro dans le dos face à… l’Angleterre à Wembley (2-2). Le 12 et le 13 arrivent dans la foulée avec l’autorisation des remplacements. Puis le 14 définitivement adopté par Johan Cruyff dans les années 70, par superstition alors que, remplaçant, il l’avait récupéré par hasard pour entrer en jeu.

CR7, la naissance d’un mythe

Premier joueur à l’utiliser ensuite (avec les Oranje) à des fins commerciales, il montra la voie à d’autres qui s’y engouffrèrent avec une préférence pour les n°10, celui de Pelé, de Platini, de Puskas, de Maradona, de Zidane, le 9 de Di Stefano, de Papin, de Muller ou de Benzema (KB9), le 7 de Cristiano Ronaldo, qui souhaitait marcher sur les traces de Best, Cantona et Beckham à Manchester United pour en faire une marque, CR7.

Au Bayern, Lizarazu avait le 69 en référence… à son année de naissance, avec les Bleus, Anelka voulait le 39. A défaut d’avoir obtenu le 9 ou le 19, ses deux anciens numéros, à son arrivée à Manchester City, le 29 étant également pris, il a ajouté une dizaine de plus pour ne plus le lâcher ensuite, le décliner en marque de vêtements, 39Pro, et créer cette année près de Toulon son académie de football ; NA39.

Tom Boissy

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi