Alexander Albon a réalisé une première saison convaincante chez Williams Racing. Peu aidé par une voiture mal née, le pilote thaïlandais s’est bien relancé pour son retour en F1, avec notamment une 10ème place au Grand Prix de Bahreïn.
Chez Williams, les certitudes de l’intersaison 2022 ont rapidement été balayées dès les premiers Grands Prix. Les dirigeants avaient établi une hiérarchie. En pleine progression, Nicholas Latifi devait être le leader face à un Alexander Albon dont on ne connaissait pas vraiment le niveau lui qui était de retour en F1 après une saison d’absence suite à son départ de Red Bull. Le pilote thaïlandais a rapidement levé les doutes le concernant, il a d’emblée pris le leadership et a nettement dominé son coéquipier notamment dans les séances de qualifications.
Williams Racing croit en lui et a prolongé son contrat
Ses performances étaient très attendues, il avait la lourde tâche de remplacer George Russell parti chez Mercedes et il a rempli son contrat au-delà des espérances. Malgré les difficultés de Williams, Albon a marqué des points en Australie (10ème), à Miami (9ème) et en Belgique (10ème). Mais sa saison a été marquée par des soucis physiques avec une opération de l’appendicite après les deux premières séances d’essais libres du Grand Prix d’Italie et des complications par la suite.
Si des doutes persistent sur sa forme physique, il a eu l’intersaison pour retrouver ses moyens physiques et pour, aussi, bien connaitre son nouveau coéquipier, Logan Sargeant qui a pris la place de Latifi. Avec le départ de ce dernier et le statut de rookie de Sargeant, Albon est le leader de l’équipe. Il s’implique de plus en plus dans les décisions des techniciens et analyse avec lucidité les problèmes de Williams. Conscient des difficultés de sa voiture la saison dernière, il cherche les meilleures solutions pour optimiser sa voiture et faire remonter Williams au général comme il l’a expliqué sur le site f1only.fr :
« Le retour d’analyse des pilotes montre que nous perdons du temps dans certains virages, les domaines sur lesquels nous devons travailler sont assez évidents. Pour y parvenir, c’est autre chose. J’ai l’impression que notre voiture a de bonnes caractéristiques et en même temps je pense qu’il y en a d’autres qui nous limitent beaucoup. Si nous pouvions améliorer, nous ferions un grand pas en avant, pas seulement en ajoutant des points d’appui. Il faudrait un meilleur équilibre et obtenir ainsi de meilleurs temps au tour.
Albon porte tout sur ses épaules
Passé par Torro Rosso et Red Bull Racing, il ne possède pas une énorme expérience puisqu’il a débuté en F1 en 2019 et c’est la première fois qu’il a autant de responsabilités au sein d’une écurie et qu’il est leader. Malgré son éviction de Red Bull en 2020 au profit de Sergio Pérez, il a beaucoup appris aux côtés de Max Verstappen, mais il sera intéressant de voir s’il peut tenir ce rôle de leader sur le long terme.
Son implication montre qu’il a les qualités pour être un leader d’équipe. Il sait également que Williams lui fait pleinement confiance puisque ses dirigeants ont prolongé son contrat de deux saisons.
Pour cette nouvelle saison, il a également confiance en ses ingénieurs et les premiers tours de piste l’ont rendu optimiste, la voiture semble meilleure que celle de l’année dernière comme il l’a déclaré lors de la présentation de la saison :
« Nous sommes dans une meilleure position qu’à la fin de l’année dernière. On va voir comment cela va se traduire sur la piste. Nous devons progresser, nous en sommes conscients, moi le premier, je dois marquer plus de points et être au contact des autres écuries pour se battre avec elles. Sur quelques courses l’an dernier nous n’avons pas fait mieux que la Q1. Si nous pouvons nous battre pour la Q2 et intégrer ce peloton de voitures, on aura plus de chances de marquer des points. »
Sans pour autant aller chercher les meilleures voitures du peloton, Williams Racing peut se mêler à la lutte au milieu du tableau (comme l’a prouvé sa 10ème place lors du premier Grand Prix). Ce serait déjà une belle progression après la saison cauchemar de 2022.
Le saviez-vous ?
Alexander Albon est le premier pilote thaïlandais à courir en F1 depuis Prince Bira en 1954. Ce dernier a participé aux premières éditions du championnat du monde de F1 dans les années 50. Le circuit de Pattaya en Thaïlande porte d’ailleurs son nom.
L’avis de Franck Montagny
« Il va continuer à donner le meilleur de lui dans sa monoplace. C’est une valeur sûre. Le sourire du paddock. Il ne stresse pas. Il ne crache pas dans la soupe. Albon est corporate. On sera content de la voir sur la grille. Mais il va devoir se battre pour essayer d’être performant avec sa voiture tout au long de la saison. »