Un an après avoir découvert le Tour, y avoir été l’un des principaux animateurs, avec le prix de la combativité en bandoulière, le grimpeur breton Franck Bonnamour revient sur la Grande Boucle avec plus de certitudes. Et un objectif prioritaire : attaquer et aller chercher une victoire.
Avec quelles ambitions abordez-vous votre deuxième Tour de France ?
Mon état d’esprit est complètement différent. Il y a un an, je n’avais appris que deux semaines avant que j’allais faire le Tour. Cette année, j’ai pu le préparer plus spécifiquement en amont notamment en faisant des stages de reconnaissance à la montagne qui me permettent de cibler davantage mes objectifs.
Justement, quels sont-ils ces objectifs en 2022 sur le Tour pour vous ?
Mon ambition prioritaire sera de gagner une étape, ce que je n’ai pas réussi à faire l’an passé. Je n’ai pas envie de jouer le général… Peut-être un jour.
Vous ne pensez pas avoir le profil pour viser une bonne place au général ?
J’ai des qualités de grimpeur mais, dans la durée, sur certains cols, ça peut devenir trop compliqué pour moi. Je suis capable de faire un gros coup sur une étape, mais de là à être présent devant, à la bagarre, sur plusieurs jours, ce n’est pas encore pour moi. Pour le moment, je suis un chasseur d’étapes !
Dans ce registre, avez-vous ciblé certaines étapes ?
Disons que toutes les étapes de montagne m’intéressent ainsi que celles de fin de Tour lorsqu’il y aura certainement plus de liberté accordée par les leaders du peloton. Mon terrain de jeu favori reste la moyenne montagne avec des ascensions moins longues, des étapes pour des baroudeurs.
‘‘J’aime le vélo débridé et sans calculs’’
Comment jugez-vous votre début de saison ?
Le bilan est mitigé. Je suis tombé sur ma première course au Grand Prix de la Marseillaise et ce fut un vrai coup d’arrêt dans ma préparation pour Paris-Nice. Malgré peu d’heures d’entraînement, j’ai quand même réussi à faire un podium d’une étape difficile (2ème de la 5ème étape, 24ème au général, Ndlr) pour un bilan satisfaisant vues les conditions.
J’espérais lancer vraiment ma saison sur cette dynamique avant une nouvelle chute aux Pays-Bas (Volta Limburg Classic, Ndlr) qui a compromis mes chances dans les Ardennaises. J’ai ensuite coupé, j’en avais besoin, pour entamer un nouveau cycle et ma préparation pour le Tour.
Est-ce à dire que vous aurez plus de fraîcheur que l’an passé ?
Je l’espère, c’était le but de cette coupure, pour recharger les batteries mentales et physiques. En tout cas, ça m’a fait du bien.
Quel rôle peut jouer B&B Hotels cette année sur le Tour ?
Nous aurons de belles cartes à jouer avec, comme d’habitude, une forte volonté d’être offensifs, d’aller de l’avant, pour faire de belles choses. Cette philosophie, je la revendique. C’est aussi pour ça que je fais du vélo, pour attaquer, être devant, ne pas subir la course. J’aime le vélo débridé et sans calculs.
Franck Bonnamour veut frapper un coup sur le Tour de France
Quels sont vos premiers souvenirs de spectateur du Tour ?
Ils sont nombreux car mon père travaillait sur le village départ de l’organisation du Tour. Tous les ans, j’allais le rejoindre pendant une semaine. Je connaissais tous les coureurs. C’était l’époque Armstrong. Mon émotion la plus forte a été sur le Tour 2005 lorsque George Hincapie a gagné l’étape du Pla d’Adet. J’avais été impressionné.
Que retenez-vous de votre premier Tour l’an passé ?
Beaucoup, beaucoup de belles images ! Entre le départ en Bretagne et mes places dans les échappées, jusqu’à me retrouver sur le podium sur les Champs-Elysées, j’ai vécu des moments exceptionnels. Jamais je n’aurais rêvé me retrouver là.
Quel est votre pronostic pour le podium 2022 ?
Je pense que la domination Pogacar est partie pour durer. En même temps, la première semaine s’annonce nerveuse, avec pas mal de tensions dans les bordures et peut-être un classement général perturbé pour les favoris. J’espère juste qu’un Français pourra monter sur le podium, Gaudu ou Pinot ?