On a retrouvé le pivot congolais Gauthier Mvumbi (28 ans) star des réseaux sociaux lors des championnats du monde 2021 pour son physique atypique (1m95 pour 137 kg) qui lui a valu le surnom de Shaquille O’Neal du handball. Entretien réalisé pour Handball Magazine et Le Quotidien du Sport.
Que devenez-vous ?
Je joue en N2 à l’ETEC, l’Entente Territoire Charente Handball. Ça se passe bien.
Comment vous êtes-vous retrouvé à l’ETEC ?
J’ai reçu pas mal de propositions en N1 et quelques-unes à l’étranger, notamment au Portugal, mais je voulais rester dans la région, près de la mer (il jouait en 2021/2022 à Pouzauges Vendée HB en N1, Ndlr). Je n’ai signé qu’un an et j’ai envie de vivre une expérience à l’étranger la saison prochaine.
N’est-ce pas frustrant de descendre en N2 ?
Le club veut monter en N1 et j’ai trouvé le projet intéressant. La saison dernière, à Pouzauges, j’ai joué le maintien, une première pour moi. C’est plus intéressant de jouer la montée.
« Depuis le mondial, tout a changé »
Vivez-vous aujourd’hui à 100% du handball ?
Oui. Depuis le Mondial, tout a changé. Je vis largement mieux du handball.
Après le Mondial qui a fait de vous une star dans les médias et sur les réseaux sociaux, on s’attendait à ce que vous signez en ProLigue voire en StarLigue. Et vous avez atterri en N1…
En France, je n’ai pas eu de contacts en ProLigue, seulement en N1. J’ai eu des propositions à l’étranger en Espagne en 1ère Division à Cangas, en Allemagne en 2ème Division, aux Emirats, mais je trouvais que les offres n’étaient pas alléchantes et pourtant je ne suis pas gourmand.
Votre niveau est-il aujourd’hui plus celui d’un joueur de N1 que de ProLigue ?
Par rapport à mon profil de joueur, le marché du handball est assez fermé. Je suis un pivot principalement attaquant, la défense n’est pas mon point fort. Aujourd’hui, on est dans un handball assez rapide, il y a donc le danger de prendre un but sur l’engagement si le coach me remplace en défense. Les clubs pensent donc que c’est risqué de prendre un joueur comme moi malgré le coup médiatique que ce pourrait être. Je n’ai néanmoins pas la prétention de dire que j’ai le niveau de la D2 ou la D1. Je ne rentre simplement pas dans les cases. J’ai côtoyé la D1 en étant en centre de formation (à Créteil, Ndlr), mais à part cette saison et celle à Dreux (en 2020/2021, Ndlr), j’ai toujours joué en N1.
Vous auriez pu profiter de votre notoriété du Mondial pour voir plus haut…
Je profite… à mon échelle et je ne suis pas à plaindre.
Justement, que s’est-il passé pour vous au niveau des à-côtés depuis le Mondial ?
J’ai signé avec Mizuno un contrat de deux ans et pas mal de partenariats avec des marques, de chaussettes, etc. En fait, j’ai été plus gagnant au niveau des sponsors que sportivement.
Gauthier Mvumbi a trouvé son premier fan avec O’Neal
Vous êtes aussi devenu l’ambassadeur du Detroit Handball Club !
On essaie aussi de travailler avec le club de New-York pour une plus grande exposition. Pour l’instant, il n’y a pas de championnat, mais j’essaie de travailler avec Shaquille O’Neal pour trouver des investisseurs et créer d’ici cinq ans une ligue. Dans l’optique des Jeux Olympiques qui auront lieu aux Etats-Unis, à Los Angeles, en 2028, les Américains veulent promouvoir tous les sports, c’est donc un projet qui les intéresse.
Etes-vous allé aux Etats-Unis rencontrer Shaquille O’Neal qui est devenu fan de vous lors du Mondial ?
Pas encore, mais j’espère y aller bientôt. Avec le Shaq, on se parle régulièrement.
Avez-vous d’autres choses de prévues ?
Oui, un documentaire que je gère tout seul sur tout ce qui m’est arrivé, ma vie, ma famille, la rencontre avec Shaq, etc. Il devrait être prêt d’ici un an.
Quel souvenir gardez-vous de ce Mondial 2021 ?
Ça a changé ma vie ! Il a déclenché des choses que je n’avais jamais vécues. La seule déception, c’est que je n’ai pas pu me qualifier de nouveau en juillet pour le Mondial avec le RD Congo. Ça s’est joué à un ou deux ballons. On perd après prolongation contre la Tunisie puis aux tirs au but contre l’Algérie… Je ne dis pas qu’on a notre place au Mondial, mais on avait des arguments avec notamment les frères Nyokas et c’est une déception de ne pas y être.
« Les clubs pensent que c’est risqué de prendre un joueur avec mon profil »
Avez-vous toujours la cote auprès du public ?
Oui ! Le public ne m’a pas oublié et c’est même encore plus fort. On me reconnaît et les gens savent qui je suis. Des gens viennent me voir jouer, mais je ne suis pas Victor Wembanyama (rires). Cela fait néanmoins plaisir malgré le temps qui passe.
Les adversaires ne vous chambrent-ils pas trop ?
Personne ne me chambre ! Tout le monde a peur de moi (rires) Sur le terrain, on sait très bien qui je suis et on ne défend plus de la même manière (sourire). Sans rien faire, il y a deux joueurs sur moi, ça me fait rire.
Sportivement, pensez-vous être meilleur qu’il y a deux ans ?
Ma vision du handball est différente donc je pense avoir progressé, sur le placement, les glissements, etc.