samedi 20 avril 2024

Gouiri : le rendez-vous manqué avec l’OL

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Son départ de l’OL avait fait polémique, il s’avère pertinent aujourd’hui pour un joueur de 22 ans en pleine progression qui s’apprête à découvrir la Ligue des Champions la saison prochaine. A Nice, ou ailleurs, mais pas à Lyon pour Gouiri.

Les propos, entendus sur Canal + en début d’année, sont de son ancien coéquipier du centre de formation lyonnais, Maxence Caqueret. “Je suis content pour lui, pour tout ce qu’il a fait, mais c’est l’un des plus gros regrets que le club peut avoir, et que j’ai aussi parce que j’ai fait toutes mes classes avec lui. Et de pouvoir jouer ici avec lui, ça aurait été beau !”

Et ça aurait peut-être permis aux joueurs de Bosz d’obtenir de meilleurs résultats… Comme il est passé à côté de Gouiri, le président lyonnais a aussi manqué Galtier, un coach qui ne tarit pas d’éloges, aujourd’hui à Nice, sur celui qui est devenu l’un des meilleurs joueurs de Ligue 1. Tout simplement. Auteur de 16 buts et 8 passes décisives pour sa première saison au Gym, il a confirmé cette saison avec des temps de passages presque identiques (10 buts et 7 passes décisives à la trêve internationale de mars).

“Amine a fait une très grosse saison passée, se félicite le coach niçois, il récidive cette année après une période un peu plus difficile qui démontre qu’il est encore un jeune joueur en apprentissage. Mais c’est un très bon joueur qui fait partie des éléments importants de l’équipe sans lequel nous n’en serions pas à jouer une place sur le podium.”

Algérie Ou France ? Deschamps à la réponse

A 22 ans, le n°11 niçois natif de Bourgoin Jallieu, transféré 7 M€ en juillet 2020 est une des plus grosses progressions en valeur estimée des cinq grands championnats européens, puisqu’il coûterait aujourd’hui près de 50 M€ à un club souhaitant racheter un contrat qui se termine en juin 2024. Et les candidats ne manquent pas.

Mais, pour le moment, Amine ne semble pas trop s’en soucier, surtout avec la perspective de disputer la Ligue des Champions la saison prochaine. “Ce serait bien de jouer la Ligue des Champions l’an prochain, avouait-il dans le quotidien Nice-Matin. J’étais attendu, j’ai répondu présent jusqu’à maintenant. Je ne m’interdits pas de faire une troisième saison sous le maillot niçois. Ce serait le top pour ma progression de jouer la Ligue des Champions avec Nice.”

Cette même C1 à peine entraperçue avec l’OL en novembre 2019, à peine sept minutes face au Zénith Saint Petersburg (0-2)… Et le symbole serait encore plus fort si, dans le même temps, comme c’est très probable, l’OL ne la disputait pas.

Gouiri et l’OL, un échec cuisant

Car Amine n’avait jamais vraiment eu sa chance, ni avec Garcia (5 matches), ni avec Sylvinho (0 match), ni avec Genesio (10 matches). A 19 ans, pas satisfait de son statut de joueur de N2, il était donc allé voir ailleurs si l’herbe était plus verte. A Nice, elle l’est suffisamment depuis un an et demi pour qu’il ne regrette rien d’un choix qui avait été très commenté à l’été 2020.

“Je n’ai pas quitté Lyon, se plait-il à répéter depuis, j’ai choisi l’OGC Nice !” Refusant d’être prêté à plusieurs reprises, ce qui avait eu le don d’énerver les dirigeants des Gones, Gouiri a toujours su ce qu’il voulait. Son caractère bien trempé ne le prédestinait pas à subir l’évolution de sa carrière, mais bien à en être le seul maître.

En concurrence avec Cornet, Dembélé, Traoré, Depay, Terrier et Reine-Adelaide (rien que ça !), le jeune Gone aurait aimé être traité d’égal à égal avec des internationaux en puissance. A défaut, il n’a pas hésité une minute et a préféré aller chercher un autre statut dans un club plus abordable, mais pas moins ambitieux. Dans ce registre, il suit la même trajectoire qu’un Anthony Martial, également formé à Tola Vologe et parti à 17 ans à Monaco.

L’impatience fait aussi partie de son jeu aujourd’hui qu’il est l’un des jeunes joueurs les plus bankables du championnat, sollicité par Djamel Belmadi pour rejoindre les Fennecs. Français d’origine algérienne du côté de son père, il n’a pas encore déterminé quelle sélection il honorera même si l’international Espoirs rêve forcément des Bleus où, espère t-il, sa polyvalence offensive peut être un atout face à l’énorme concurrence.

“C’est dans un coin de ma tête”. On l’imagine en parler avec Andy Delort, son coéquipier niçois qui s’est mis en retrait de la sélection algérienne. En attendant, il laisse Didier Deschamps… et ses stats ou ses chevauchées balle aux pieds (quel but face à Versailles !) décider pour lui.

Avant d’entamer la plus importante fin de saison de l’OGC Nice depuis des décennies, avec une finale de Coupe de France à gagner (face à Nantes) et une qualification en Ligue des Champions à aller chercher, Amine Gouiri a réussi son pari : regarder les meilleurs droit dans les yeux et sans complexes, à l’image de son altercation avec Neymar et surtout du bilan niçois face au PSG cette saison : 0-0 et 1-0 en Ligue, 0-0 et. 6 tab à 5 en Coupe de France.

Si Nice est entré dans la cour des grands, le club le doit forcément à son meilleur buteur et à son meilleur passeur. Un Aiglon qui a mangé du Lyon.

Tom Boissy

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