lundi 17 mars 2025

Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) : « Retrouver le plaisir »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Goupre Entreprendre

A 31 ans, Guillaume Martin, après cinq saisons chez Cofidis, le Français le plus régulier sur le Tour de France s’est engagé deux ans avec la Groupama-FDJ. 

Vous rejoignez la Groupama-FDJ après en avoir été stagiaire en 2014. Il vous a fallu dix ans pour digérer le fait que l’équipe ne vous ait alors rien proposé… 

C’est sûr que j’avais un peu de vexation. J’ai un côté un peu têtu, mais pas complètement puisque je rejoins l’équipe (sourire). Après, si les conditions avaient été réunies avant, j’aurais pu manger mon chapeau plus tôt (sic). 

Retourner dans une équipe étrangère n’étaitelle pas votre priorité ?

Initialement, c’est plutôt ce que j’avais en tête. Il y a eu des prises de contacts, comme j’en ai eues tout au long de ma carrière avec de grosses équipes étrangères, je me suis posé la question plusieurs fois, mais je n’ai jamais franchi le cap mais là il n’y avait rien d’extrêmement enthousiasmant.

Encore en début d’année, j’avais dit à mon agent que, pour moi, Groupama-FDJ n’était franchement pas une option. En juin, il a été relancé. On m’a proposé une visio. Je me suis dit que c’était débile de ne pas juste écouter, donc j’ai fait cette visio, mais sans trop y croire, par correction.

En fait, ça m’a fait réaliser déjà que l’équipe avait changé et que moi aussi j’avais changé. C’est une équipe qui travaille très sérieusement. J’ai pu m’en rendre compte lors du premier stage administratif. Ça n’a duré que trois jours, mais c’est une manière de travailler, ne serait-ce que dans l’organisation, dans l’anticipation (mes cotes de vélo étaient déjà fixées), que je n’ai jamais connue depuis que je suis pro. J’ai au minimum un mois d’avance !

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« Groupama-FDJ n’était pas une option »

On connaît le caractère sanguin de Marc Madiot. Cela peut-il coller entre vous deux ?

Je pense que oui parce que ça me semble être quelqu’un de franc, qui aime le vélo, qui aime les coureurs et ses coureurs en particulier et qui les défend et quelqu’un qui dit les choses. 

A 31 ans, vous auriez pu avoir envie de faire un (dernier) très beau contrat…

Cette réflexion, j’ai pu l’avoir avant. Aujourd’hui, c’était vraiment le projet sportif qui comptait. Je m’étais fixé ça dès le début de l’année. Et d’ailleurs, si j’avais réfléchi par rapport à l’argent, je serais plutôt resté chez Cofidis… J’étais à un moment de ma carrière où j’avais besoin vraiment de retrouver le plaisir. 

Y a-t-il une pression d’arriver chez Groupama-FDJ qui a perdu Lenny Martinez après la retraite de Thibaut Pinot ?

Je n’ai pas la prétention de dire que je vais me mettre dans les traces de Thibaut Pinot ! Je suis un coureur différent de Thibaut, de Lenny Martinez, de David Gaudu. Oui, pression il y a parce qu’il y a toujours une exigence de résultats. Mais l’équipe ne repose pas non plus juste sur moi et David Gaudu. Il y a à côté énormément de coureurs talentueux, Romain Grégoire, Valentin Madouas par exemple, donc la pression est quand même répartie.

Guillaume Martin – Gaudu, la cohabitation

En recrutant Guillaume Martin, l’équipe recrute quand même un nom !

Il est clair que je n’y arrive pas en pré-retraite ! Si je n’abandonne aucune course, ce n’est pas pour aller faire deux années en dilettante. 

Connaissez-vous David Gaudu ? 

On a fait les JO de Tokyo ensemble. 

Cela peut-il bien matcher entre vous deux ? 

Même si, sur une partie de la saison, on peut avoir les mêmes objectifs, je ne pense pas que ce soit un problème. Sur le Tour, je suis assez ouvert sur les rôles. 

Seriez-vous prêt à être à son service ? 

Si la situation l’impose, oui. Par le passé, chez Cofidis, ça m’est arrivé de rouler soit pour des sprinteurs, Brian Coquard notamment, ou sur l’étape du Tour qu’Ion Izagirre a gagnée (la 12ème du Tour 2023, Ndlr), j’étais là pour protéger derrière. En équipe de France, le premier titre de champion du monde de Julian Alaphilippe, j’étais là en tant qu’équipier. Je n’ai donc pas de problème avec ça.

Ensuite, dans le cyclisme actuel, quand on voit comment se présentent l’équipe UAE ou la Visma au départ des courses, il vaut mieux être bien armé en face pour espérer rivaliser ! C’est plutôt une chance qu’un problème d’avoir plusieurs atouts sur la ligne de départ. Et puis, le calendrier UCI est assez riche pour qu’à certains moments de l’année on se répartisse les tâches.

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