vendredi 19 avril 2024

Guy Roux : « Dimitri Payet (OM) n’est pas irrécupérable »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Dans sa longue carrière d’entraîneur, Guy Roux a eu, aussi, à gérer des joueurs à la personnalité proche de celle de Dimitri Payet. Ces expériences lui permettent d’imaginer comment il s’y prendrait pour gérer le milieu de terrain olympien.

Face à un joueur qui, comme Payet, ne semble se remettre en cause qu’en cas de changement d’entraîneur, comment vous y prendriez-vous ?

J’ai déjà eu ce genre de profils de joueurs qui avaient tendance à se laisser aller. Je leur fixais des objectifs à atteindre, et je ne les lâchais plus !

Si vous étiez Sampaoli, face à Payet, que lui diriez-vous ?

La première chose que je ferais en arrivant dans un club serait de m’adresser à tous les joueurs à titre individuel, un par un. Et à chacun d’essayer de cerner le profil et la nature de l’éventuel problème. Pour Payet, ce serait simple, j’envisagerais avec lui des rendez-vous réguliers, une fois par semaine, où on ferait le point sur la qualité de ses entraînements, de ses matches, sur la réalité de sa vie personnelle, ce qu’on appelle l’entraînement invisible.

Pour qu’il évite de faire des erreurs, une perspective qui, sur ce genre de joueurs, peut arriver si on laisse passer trop de temps sans dialoguer avec lui ou faire le point. Il ne faut pas le lâcher et être en permanence en train de lui rappeler qu’il est important pour le projet collectif.

En fait, plus que l’effet Sampaoli, c’est l’effet nouvel entraîneur qui agit sur Payet !

Oui, tout à fait si on revient sur ce qui s’est passé avec ses prédécesseurs

à l’OM. Il faut voir dans la durée si l’entraîneur argentin parvient à faire mieux. Nous sommes en fin de saison, on verra dans quel état de forme Payet va revenir à l’entraînement à la reprise. S’il a cinq kilos de trop, c’est un mois de préparation fichue. Avant de partir en vacances, je conseille à Sampaoli d’aller le voir et de lui dire : « Je te laisse une marge de deux kilos en trop, pas davantage, mais qu’il faudra perdre dès la première semaine d’entraînement. » 

Selon Guy Roux, Payet ressemble à Ferreri 

Il faut donc agir en souplesse, sans trop de restrictions ?

Villas-Boas, que je qualifierai d’entraîneur-poète, n’a pas réussi, mais certainement parce qu’il a été trop poète, pas assez sévère. Payet ne me semble pas être un bringueur. Il a beau avoir un bon coup de fourchette, il n’est pas dans l’excès. Il manque simplement d’un peu de rigueur pour donner le meilleur de lui-même dans la durée. C’est un artiste qui a besoin d’être aimé et considéré pour s’exprimer totalement.

A 34 ans, a-t-il encore un avenir au plus haut niveau ?

Jean-Marc Ferreri que j’ai bien connu à Auxerre et qui a été à l’OM, avait le même profil technique qu’un Payet. Il a débuté à 17 ans chez les pros pour finir à 34 ans. Lorsque vous avez la classe, un minimum d’hygiène de vie vous permet d’aller loin, de jouer longtemps. Payet est un garçon intelligent et sociable, il n’est pas irrécupérable. Je souhaite bonne chance à notre collègue venu d’Amérique du Sud que j’aime beaucoup.

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