jeudi 25 avril 2024

Habib Beye bientôt entraîneur de l’OM ?

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Alors qu’il demeure depuis cinq ans l’inamovible consultant vedette du Canal Football Club, l’ancien capitaine olympien, Habib Beye (2003-2008) se prépare à embrasser une carrière d’entraîneur. S’il rêve d’entraîner l’OM un jour, son ambition a beau être importante, elle est pour le moment bien trop maîtrisée pour se laisser aller à tirer trop de plans sur la comète.

Habib Beye entraîneur, c’est aussi l’histoire d’une rencontre. Celle de l’ancien défenseur international de l’OM avec la société Classico Sports Management. Elle devenue en quelques années un des acteurs majeurs du marché des agents en France. Fondée en 2011, CSM compte aujourd’hui une vingtaine de joueurs confirmés ; comme Jordan Amavi (OM), Abdou Diallo (PSG), Ibrahima Diallo (Brest), Lamine Koné (Strasbourg), Faitout Maoussa (Rennes), Christopher Julien (Celtic Glasgow) ou Lys Mousset (Sheffield). Et aucun entraîneur à l’horizon, sinon Habib Beye !  

L’ancien capitaine de l’OM se donne du temps

« La première fois qu’ils m’ont contacté, je n’étais même pas diplômé. C’est une belle marque de confiance, se félicite le futur coach séduit par l’approche globale de leur projet. Le dynamisme des gens qui animent une structure comme il en existe très peu en France. J’ai vite ressenti le besoin de cet appui logistique pour lancer ma carrière d’entraîneur. »

Être accompagné par une structure aussi solide est important pour moi. J’ai aussi apprécié à sa juste valeur la prise de risque que représente leur engagement avec un entraîneur qui n’a encore jamais été en situation. Être le premier sur lequel ils misent, ça m’a plu ! J’ai trouvé ça gratifiant ».

Ainsi se construit depuis un an, petit à petit, une collaboration d’un nouveau genre. Entre le consultant vedette en quête de projet sportif à relever et les agents (Jonathan Benbaron, Jonathan Maarek, Harold Ichbia et Ilan Cohen) en quête d’entraîneur à valoriser. Mais comme notre homme n’est pas du genre à s’engager à la légère, il a souhaité se donner du temps avant de confier son avenir à Classico.

« J’étais engagé dans ma formation d’entraîneur, le BEF, mais comme c’était encore un peu tôt, pour pérenniser cette relation, j’ai souhaité prendre le temps de mieux nous connaître. Pendant un an, nous avons donc échangé régulièrement et ils ont participé à ma formation d’entraîneur jusqu’au DEF ».

Habib Beye : « Ils connaissent mes idées sur le jeu »

Depuis, les deux entités étudient toutes les éventuelles opportunités qui pourraient permettre à Beye de faire ses grands débuts de coach. « Ils connaissent mes idées sur le jeu, mes ambitions. C’est un vrai échange de compétences qui nous permet de travailler par exemple sur le profil du club qui pourrait le mieux me correspondre ».

Ce ne sera pas Dijon. Dernièrement, le président Delcourt est venu aux nouvelles… De quoi être « flatté par l’intérêt d’une équipe de L1 alors que je n’ai encore jamais exercé », mais pas encore de quoi lancer un processus devenu inéluctable. Le nom de l’OM, forcément, revient régulièrement lorsqu’on évoque ses possibles futurs points de chute.  

« Et bien sûr, ça fait partie des rêves d’un joueur comme moi, disait-il en début de saison sur L’Equipe TV. J’y ai joué, j’y ai été capitaine, le parcours idéal serait d’en être aussi un jour l’entraîneur ». Avant de conclure, « mais je ne suis pas prêt ». Comme il se prépare, ça ne saurait tout de même trop tarder.

Avec l’OM Habib Beye sans concession

La manière avec laquelle il analysait la position de Villas-Boas en début de saison, sur le plateau du Canal Football Club, témoignait d’une réflexion pointue et aboutie : « Le contexte sportif est à mettre en perspective avec le contexte économique souhaité par l’OM. Le club est davantage dans l’idée de vendre ses cadres. Alors que la politique de Villas-Boas ne serait pas celle-ci qui veut une équipe performante en Ligue des Champions. Or, l’OM aujourd’hui ne peut pas lui offrir une équipe performante. »

Et ne lui demandez surtout pas ce qu’il ferait à la place du technicien portugais. Prudent, sans être langue de bois, ses interventions sur son ancien club se limitent au domaine purement technique. Celui d’un consultant qui refuse de trop s’engager sur la critique de ses futurs collègues. L’OM, ce n’est donc pas pour tout de suite.

« Entrainer, c’est mon obsession »

Attiré également par une sélection, un défi différent qui lui permettrait de peaufiner sa méthode d’entraînement et de management. Tout en étant moins sous la pression quotidienne du résultat. L’ancien international sénégalais sait déjà avec qui il va travailler, son futur adjoint ayant rejoint la même structure.

Sous contrat avec Canal + jusqu’en 2023, Habib aura 46 ans, l’âge idéal pour ouvrir un nouveau chapitre. En attendant, au-delà de sa formation, il s’est déjà mis au travail. Avec l’aide de la cellule vidéo du Team CSM, avec son futur adjoint, « nous travaillons depuis six mois sur l’animation offensive des vingt clubs de Ligue 1.

Cet accompagnement me fait gagner du temps et me permettra, le jour où je serai en situation, d’avoir une connaissance plus importante du club et de l’effectif ». Pour ceux qui doutaient de sa détermination et de son ambition d’entrer dans le métier par une autre porte que celle de la Ligue 1. « Entraîner, c’est mon obsession, poursuit-il, je sais que je serai entraîneur un jour ». En attendant, je peux me reposer sur la confiance d’une structure qui me permet d’anticiper cette échéance, la préparer pour être prêt le jour J.

« Je ne veux surtout pas que les clubs m’appellent uniquement parce qu’ils me connaissent grâce à la télé »

Nous pouvons ainsi travailler sur mon projet en toute connaissance de cause. Je ne pouvais pas envisager de me lancer dans la carrière d’entraîneur sans cet accompagnement. Même si certains dans mon entourage estimaient que ma notoriété de joueur et de consultant télé suffisait. Or, je ne veux surtout pas que les clubs m’appellent uniquement parce qu’ils me connaissent grâce à la télé. C’est un projet que je porte avec Classico Sports Management.

Ils savent exactement ce que j’attends d’eux et je sais ce qu’ils attendent de moi. Ils connaissent le marché, les présidents, les directeurs sportifs et la modernisation de leur structure correspond à ma vision du métier d’entraîneur ». Désormais, il n’y a plus qu’à mettre le pied à l’étrier dans un projet. Cela lui permettrait de confronter ses idées à la réalité. Beye serait confronté à la lame tranchante de ses futurs ex-collègues de CANAL+.

403 matchs en pro

Arrivé dans le sillage de Pape Diouf, son agent historique qui deviendra son président, Beye venait de Strasbourg et sortait d’un quart de Coupe du Monde en 2002 où il avait notamment éliminé les Bleus au 1er tour. Avec 174 matches (toutes compétitions confondues), 2 buts, il a disputé une campagne de Ligue des Champions avec l’OM qui a dévié vers une épopée en Coupe UEFA jusqu’en finale (Valence 0-2).

Avant de partir terminer sa carrière à Newcastle puis à Aston Villa, le Sénégalais avait été capitaine lors de sa dernière année olympienne. Et de connaître cinq entraîneurs en quatre saisons; Alain Perrin, José Anigo, Albert Emon, Jean Fernandez et Philippe Troussier.

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