Deuxième budget du championnat, Montpellier est à la fin des années 2000 le meilleur club français. Après quatre titres de champion de France consécutifs, les hommes de Patrice Canayer veulent faire la passe de cinq en cette saison 2011/2012. Retour sur ce qui restait, avant cette saison, son dernier titre de champion.
2012 est une année pour le sport montpellierain. Entre les handballeurs qui dominent en France, les footballeurs champions de France devant le PSG et les rugbymen qui retrouvent des couleurs avec un retour en phases finales de Top 14, les supporteurs sont gâtés. Si le football et le rugby ne sont pas habitués à jouer le titre, pour le handball c’est devenu une bonne habitude puisque l’équipe a gagné les 4 précédents championnats :
« On avait un peu la même mentalité qu’en équipe de France, on n’était pas blasés on voulait toujours gagner. Quand on a débuté la saison, on était aussi motivés que si c’était le premier titre qu’on briguait » se souvient Michaël Guigou.
En cette année olympique, les Montpellierains affichent d’emblée leurs ambitions, ils n’ont pas besoin de tour de chauffe, ils se connaissent parfaitement et dès le premier match ils écrasent le promu Billières (24-50). Avec Dragan Gajic, l’un des meilleurs finisseurs du monde, les frères Karabatic, William Accambray, Samuel Honrubia, Michaël Guigou et une grande partie de l’équipe de France, Montpellier possède un effectif impressionnant et finit la première partie de saison en tête avec quatre points d’avance sur Chambéry et surtout invaincu.
Le MHB de retour au premier plan
Déjà vainqueur du Trophée des Champions face à Chambéry (30-23) et de la Coupe de la Ligue face à Saint-Raphaël (28-27), le MHB peut se consacrer pleinement sur le titre avec son attaque de feu et un écart moyen de huit buts par rencontre :
« Le PSG était en construction, mais notre grand rival à l’époque était Chambéry. Ils avaient aussi une belle équipe. On avait une belle attaque avec un joueur comme Mladen Bojinovic » ajoute Michaël Guigou. Sur la deuxième partie de saison, les Montpelliérains maintiennent leur cadence. Peu d’équipes arrivent à leur tenir la dragée haute (PSG, Nîmes et Chambéry) et ils remportent leur cinquième titre consécutif (leur dixième en onze ans) sans jouer puisqu’une défaite de Chambéry à Nantes (27-22) les sacre.
Quelques semaines plus tard, une enquête sera ouverte pour une affaire de paris sportifs pris sur le match Cesson-Rennes-Montpellier. Plusieurs joueurs dont les frères Karabatic seront soupçonnés d’avoir parié contre leur équipe dans un match sans enjeu pour les Montpelliérains déjà champions.
Face à Cesson-Rennes qui joue le maintien, Patrice Canayer avait laissé au repos de nombreux joueurs (Honrubia, Karabatic, Bojinovic…) et Cesson-Rennes avait gagné.
Une saison parfaite
Sur le plan sportif, la victoire montpelliéraine ne souffre d’aucune contestation avec huit points d’avance sur Chambéry son dauphin et onze sur Saint-Raphaël. Sans le savoir, les Montpelliérains décrochaient leur dernier titre national. Les saisons suivantes, l’équipe va s’installer sur le plan européen, mais sur le plan national elle subira la montée en puissance du PSG :
« Le PSG a mis le paquet. Ils avaient des joueurs comme Mikkel Hansen, Luc Abalo puis les frères Karabatic. Nantes est aussi arrivé dans la course, Chambéry était là aussi. Mais excepté Dunkerque qui les a devancés en 2014, le PSG a gagné tous les championnats. On peut les battre sur un match, mais sur une saison c’est compliqué de lutter face à une telle armada. Le championnat s’est resserré, est devenu de plus en plus compliqué avec l’émergence de quelques équipes comme Nantes issues de grandes villes et donc avec des moyens conséquents » conclut Guigou.
Malgré ses onze dernières années de disette, Montpellier reste le club le plus couronné avec quatorze titres de champion de France devant le PSG (9). Depuis 2012, le MHB a terminé quatre fois vice-champion de France (en 2015, 2018, 2019 et 2021), mais cours toujours après son quinzième titre national.