jeudi 25 avril 2024

Handball : derrière Aix-en-Provence, le “rassemblement des fous”…

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Identifiables grâce à leurs t-shirts jaunes, les Rampèu Di Fada mettent l’ambiance à l’Arena d’Aix. Leur vice-président Guillaume Le Pesq, membre des Rampèu Di Fada depuis sept ans, nous fait les présentations. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.

Pouvez-vous nous présenter votre groupe de supporteurs ?

Rampèu Di Fada est né en 2016. A la base, c’étaient des étudiants et des lycéens qui allaient voir des matches (dans le cadre d’une compétition universitaire entre étudiants, ceux qui gagnaient étaient ceux qui mettaient le plus d’ambiance, Ndlr). Tout s’est ensuite enchainé et, aujourd’hui, c’est le seul groupe de supporteurs du PAUC.

Il compte cette année une trentaine de membres des jeunes, des étudiants, des familles, des retraités contre 80 avant la Covid, mais on est actifs, on est en quart de virage, on a notre propre matériel, des tambours, de la sono, des étendards pour faire des tifos, on n’est pas suiveurs d’un speaker comme dans certaines salles, on chante pour que la salle pousse les joueurs et on entraîne avec nous les clubs qui viennent voir les matches. On représente nos couleurs, jaune et rouge de la Provence, avec fierté.

Est-ce compliqué avec un voisin aussi envahissant que l’OM ?

C’est sûr que si le club s’appelait Aix-Marseille Handball, il y aurait plus de monde. Après, aujourd’hui, les clubs de hand de Marseille jouent à un niveau plus bas que la D2, comme Marseille Provence (en N2, Ndlr) ou le SMUC (en N3, Ndlr) donc certains viennent à Aix, qui est à moins de 50 km, ou à Istres, voir du hand de haut niveau.

Certains Ultras de l’OM viennent-ils comme au PSG mettre de l’ambiance au hand ?

Certains sont supporteurs également de l’OM, mais on n’a pas vraiment d’Ultras. Contre le PSG, peut-être que certains viendront avec un maillot de l’OM, mais c’est nous qui avons le micro et qui canalisons l’ambiance de l’Arena. On peut venir avec n’importe quel maillot tant qu’on a le comportement adéquat.

Suivez-vous l’équipe en déplacements ?

On a la chance d’avoir accès à moins de deux heures de route à Montpellier, Nîmes, Saint-Raphaël et Istres, des équipes de très haut niveau. En dehors de ces quatre-là, c’était plus facile auparavant d’affréter un bus car on était plus nombreux. Certains seront à Nantes, mais parce qu’ils seront en vacances là-bas.

« Avec Istres, c’est une rivalité très saine même si c’est un peu notre bête noire »

Quels sont vos rapports avec le club ?

Ils sont très bons. On a une petite réduction sur l’abonnement et sur des matches de Coupe d’Europe et de Coupe de France qui n’en font pas partie. On contribue à l’ambiance dans la salle, on est un vrai soutien, le club en est conscient.

D’où vient le nom Rampèu Di Fada ?

Ça signifie rassemblement de fous en Provençal. Fada est un terme souvent employé à Marseille et dans le Sud.

De quels autres groupes de supporteurs de StarLigue êtes-vous proche ?
On s’entend bien avec Chartres et Nîmes, on a pu partager des moments en dehors du hand, chose qui se faisait moins avant avec potentiellement certaines rivalités.

Comme avec Istres…

Oui, forcément. BeIN Sports parle d’ailleurs de derby même si l’Etang de Berre sépare quand même les deux villes (63 km entre Aix et Istres, Ndlr). Mais c’est une rivalité très saine même si c’est un peu notre bête noire. On est très bien accueillis. En plus, l’ancien directeur sportif d’Aix (Stéphane Cambriels, Ndlr) s’est retrouvé à Istres.

Rêvez-vous de voir le club en Ligue des Champions ?

Le club n’est pas prêt même s’il possède l’un des plus gros budgets du championnat (le 4ème, Ndlr). Il se stabilise en Coupe d’Europe chaque année, ce qui est déjà exceptionnel comme la saison passée. On ne s’en rend pas encore bien compte. J’ai connu le club en 2009/2010 quand il était en D2. Quatre ou cinq ans plus tard, l’équipe était complètement différente avec Nikola et Luka Karabatic qui ont permis au club d’évoluer dans l’élite et de s’y maintenir, et aujourd’hui le club joue le Top 5 chaque année, un destin que nombre de clubs aimeraient avoir.

Quel est votre meilleur souvenir de supporteur ?

Il y en a deux. Un PAUC-Toulouse où on doit absolument accrocher un nul pour aller en Coupe d’Europe, avec une égalisation à 3 secondes de la fin qui délivre l’Arena ! Autre match, PAUC-PSG, avec une victoire d’Aix 33-31 avec un dernier but de Karl Konan qui nous délivre. Je n’avais jamais vu une telle ambiance à l’Arena ! C’est comme quand l’OM bat le PSG au Vélodrome. Je n’oublie pas non plus les rares victoires décrochées à Montpellier.

Aix en Provence manque de maturité

Quels sont vos rapports avec les joueurs ?

Très bons. Ils nous apprécient. Lors de notre dernière assemblée générale, on a eu la chance d’avoir Jordan Camarero.

Qui est le chouchou des supporteurs ?

Le retour de Jordan cet été (en provenance de Tremblay, Ndlr) pour beaucoup de supporteurs qui l’avaient vu partir, a été hyper important. Sur le terrain, il montre d’ailleurs que son niveau n’a pas baissé, il s’est même amélioré. Le gardien Alejandro Romero fait également très forte impression. Il prend très bien la « relève » de Wesley Pardin. On voit beaucoup d’enfants avec des survêtements et des maillots de gardien, ce qui est rare, on voit plutôt des maillots de joueurs. Au-delà des joueurs, le coach Thierry Anti est également très apprécié pour sa simplicité et son efficacité.

N’êtes-vous pas déçu de la saison au sortir d’une 3ème place en 2021/2022 ?

La saison va se jouer dans les derniers matches. Cette saison, le club a également 10 matches de poule en Coupe d’Europe après être passé par deux tours de qualification. Le calendrier est compliqué mais, pour l’instant, il n’y a pas de déception. Le niveau du championnat est tellement élevé que tout le monde peut battre tout le monde.

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