lundi 4 novembre 2024

Hugo Brouzet (Chambéry) : « Il n’y a pas de crise, parce qu’on sait qu’on va rebondir »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Fils d’un père Olivier ancien international de rugby (71 sélections) et d’une mère Valérie ancienne handballeuse, le pivot Hugo Brouzet (24 ans) a de qui tenir. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.

Chambéry vit un début de saison compliqué…

On a eu quelques blessés, beaucoup même. On a dû faire avec ce qu’on avait avec une dernière série à domicile où on a enchaîné les grosses équipes.

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11ème (Chambéry est 9ème depuis cette interview) alors que le club a fini 4ème, est-ce la crise ?

Personne ne parle de crise au club. On a besoin d’une voire de deux victoires pour se lancer, avoir une série et refaire des résultats comme la saison dernière. Il n’y a pas de crise parce qu’on sait qu’on va savoir rebondir avec la qualité de l’effectif qu’on a. Il faut aussi prendre en compte qu’on a la Coupe d’Europe, on a encore des ajustements à faire par rapport au rythme.

Finir de nouveau 4ème, ça va être compliqué, non ?

C’est toujours l’objectif. Le championnat est long et plein de surprises. On a déjà 5 défaites. La saison dernière, on a fini avec 8 défaites. Tout est possible dans cette Ligue donc oui on y croit toujours même si on n’a plus trop le droit à l’erreur. On compte bien se relancer en acquérant de la confiance avec les victoires.

Le club n’a pas recruté à l’intersaison. Cela n’a-t-il pas été une erreur surtout après toutes ces blessures ?

Avec cet effectif, on aurait pu gagner certains matches comme à Saran. A Berlin, on a aussi failli l’emporter donc ce n’était pas une erreur de la part du club qui a d’ailleurs pris un joker médical (Maximilian Jonsson, Ndlr) pour remplacer l’arrière droit. C’est vrai que c’est rare qu’un club ne recrute aucun joueur d’une année à une autre, mais le club fait confiance à ses jeunes. C’est aussi pour ça qu’ils n’ont pas senti le besoin de recruter cet été. La moitié de l’équipe est [ 22 ] HANDBALL MAGAZINE N°19 issue du centre de formation.

Mener championnat et Coupe d’Europe de front, ce n’est pas évident.

C’est compliqué. On tire un peu beaucoup sur les mêmes depuis le début de la saison. On arrive à rester quand même la tête haute dans le vestiaire et soudés entre coéquipiers. Si ce n’était pas le cas, on serait partis en ville depuis longtemps. C’est la force de l’équipe qui fait qu’on arrive à garder la cohésion.

« Les valeurs du rugby se rapprochent de celles du handball »

La Coupe de France est aussi un objectif avec un 8ème à Cesson-Rennes.

Ça va être un déplacement compliqué puisqu’on enchaîne deux fois contre Cesson en une semaine puisqu’on les joue en championnat juste après. En plus, la saison dernière, ça a été une équipe contre qui on a eu beaucoup de mal avec deux égalités qu’on arrache à la fin alors qu’ils dominent tout du long des deux matches. Mais oui, la Coupe de France est un objectif qu’on a tous en tête parce qu’on aimerait bien réitérer ce qu’on a fait en 2019 (vainqueur, Ndlr).

On sait déjà qu’Erick Mathé va partir à Montpellier et sera remplacé par l’Espagnol Asier Antonio Marcos (Frontignan). N’est-ce pas perturbant ?

On le vit plutôt bien. Il y a eu beaucoup de communication entre l’équipe et le coach et les dirigeants. On a tout de suite été avertis. Il n’y a pas eu de bruits de couloir. On sait que c’est sa dernière saison avec Chambé et, lui comme nous, on a envie de faire de grandes choses ensemble.

Le futur entraîneur n’a jamais coaché en StarLigue…

Les dirigeants nous ont dit que l’homme et le tacticien les avaient séduits, que c’était un coach qui avait prouvé sa valeur en remportant le titre de coach de ProLigue et en faisant une très belle saison avec le promu Frontignan et que ça collait parfaitement au projet ambitieux du club. Erick Mathé avait été champion d’Europe avec Montpellier, mais il n’avait pas été coach principal en StarLigue avant Chambéry et il a réussi à faire du très bon travail.

Qu’apprenez-vous au contact des deux autres pivots de l’équipe, Paturel et Pecina ?

Je suis le jeune du trio. J’ai 10 et 11 ans de différence avec eux. Depuis que je travaille avec eux, j’ai beaucoup appris. Pierre Paturel, ça fait 7 ans maintenant que je suis à ses côtés et qu’il me donne tout son savoir généreusement. Et Peci, ça fait un an et demi qu’on travaille ensemble. C’est super de pouvoir travailler avec deux mecs qui ont l’expérience du plus haut niveau.

Vous avez un gabarit impressionnant (2m06, 110 kg), qui détone. En avez-vous conscience ?

Je sais que mon profil est rare. Un très grand qui court, qui a de la mobilité, c’est plutôt rare. J’essaie de m’en servir au maximum. Mais il y a plein de choses sur lesquels travailler. Mon physique ne fait absolument pas tout. Je n’ai pas eu beaucoup de talent de base handballistiquement et ça a toujours été le travail qui a payé. Le physique ne pourra pas me permettre de progresser indéfiniment.

Hugo Brouzet suivi par son père ancien international de rugby

Aviez-vous plus de talent avec un ballon de rugby ?

(sourire) Quand j’étais petit, j’ai fait les deux. Le rugby est un univers qui m’est très familier. Je baigne encore dedans aujourd’hui car je suis absolument tout ce qui se passe de rugbystique, de par mon père bien sûr. J’adore ce sport. Je suis pour l’UBB ! Ce sont des valeurs qui se rapprochent de celles du handball.

Votre mère a fait du handball, votre père du rugby. N’a-t-il pas regretté votre choix ?

(rires) Ça l’a changé d’être dans des gymnases et de ne pas se les cailler toute la journée. J’ai suivi le côté maternel parce que c’est elle elle a joué en 1ère Division à Mios-Biganos, en Coupe d’Europe et en équipe de France Espoirs qui m’a entraîné quand j’étais petit pendant 10 ans, donc j’étais plus attiré par le hand au final et surtout j’étais meilleur au handball.

Votre ressemblance avec votre père est frappante !

Oui, en plus il est né en région grenobloise donc j’ai beaucoup de personnes depuis que je suis arrivé à Chambéry qui me parlent de lui et de mon grand-père lanceur de poids, qui a fait les Jeux Olympiques et qui a détenu le record de France. Je suis dans une région où tout le monde connaît mon père, a suivi la génération des Mammouths dans les années 90, donc c’est sûr qu’on m’en parle beaucoup et je lui ressemble dans beaucoup de points, autant physiquement que dans le caractère.

Votre frère Nathan joue aussi au hand ?

Il a 20 ans, il joue à Bordeaux, il était dans le projet ProLigue la saison dernière. Malheureusement, il y a eu le dépôt de bilan. Là, il joue en 3ème division. Il fait 1m94 et n’a pas fini de grandir. Il est arrière gauche. C’est le même que moi, en un peu plus rapide. On va voir jusqu’où il peut aller, mais ce serait génial de se retrouver dans la même équipe. Il a entamé des études de kiné donc il a vraiment un double projet. Un double projet qui est plus poussé côté études pour l’instant, mais comme il ne s’arrête jamais de progresser on ne sait jamais ce qui peut se passer.

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