lundi 16 septembre 2024

Hugo Hofstetter (Israel-Premier Tech) : « L’équipe veut retrouver le World Tour »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Membre de l’équipe israélienne entre 2020 et 2021, le Français Hugo Hofstetter y est de retour cette année après deux ans chez Arkéa Samsic. Entretien pour Cyclisme Magazine et Le Quotidien Du Sport.

Pourquoi avoir décidé de revenir chez Israel-Premier Tech ?

En 2020 et 2021, j’étais très content d’y être passé. J’ai même connu la victoire au Samyn, j’ai disputé aussi mon premier Tour de France. Cela s’est très bien passé. En 2021, j’ai eu un calendrier de courses qui ne me correspondait pas forcément. J’ai disputé pas mal de courses World Tour. J’en ai retiré pas mal d’expérience.

Cependant, j’ai manqué de réussite aussi en première partie de saison. J’ai connu par contre une très belle fin d’année 2021. Ensuite, le sponsor Premier-Tech est arrivé. Peu de places se sont alors libérées. Certaines étaient déjà réservées pour des coureurs arrivant de chez Astana notamment. Quand Arkéa m’a fait une proposition, je n’ai alors pas longtemps hésité. Cela s’est super bien passé en 2022.

Mais l’an dernier cela a été une saison très compliquée. Israel-Premier Tech a eu cette envie de me reprendre très tôt. Beaucoup de dirigeants de l’équipe m’ont dit : « On a commis une erreur et on veut te reprendre ». Je me plais dans une équipe étrangère. Cela me sort du confort de l’environnement français. Plein de nationalités différentes se mélangent.

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Hugo Hofstetter amène son expérience

Qu’est-ce qui a le plus changé dans l’équipe ?

Quand j’ai quitté Israel, il n’y avait qu’un sponsor. Premier-Tech est arrivé fin 2021. Avoir un co-sponsor a équilibré un peu la balance. Sylvan Adams a également changé de vision et d’approche. Il s’est axé davantage sur un recrutement de jeunes en tablant sur l’avenir plutôt que sur des palmarès déjà établis.

Il y avait déjà pas mal de moyens quand j’y étais à l’époque. Mais ils essaient maintenant d’en injecter encore davantage en structurant l’équipe avec encore plus de personnes. Quand j’ai quitté l’équipe, elle était World Team. Là, elle est Pro Team, mais elle est encore mieux organisée.

Comment expliquer les résultats actuels ?

Le recrutement, l’état d’esprit, l’homogénéité et l’équilibre dans l’équipe. Tout cela est permis avec un bon mix entre les jeunes et les anciens. C’est un bon mélange entre la jeunesse, la fraîcheur et l’expérience. Il y a aussi la motivation. Ils ont été rétrogradés. Ils sont en Pro Team désormais. Ils veulent retrouver le World Tour en mettant encore plus de moyens, plus de recherches, plus de tout, pour avoir plus de résultats en particulier par le biais de stages plus durs et plus longs. Commencer la saison comme on l’a attaquée a accéléré notre très bonne dynamique. Tout le monde se motive. Il y a une super atmosphère.

« Elle est encore mieux organisée qu’avant »

Qu’apporte Chris Froome désormais ?

Son aura reste énorme. Il apporte beaucoup à l’équipe par son expérience, son image et sa notoriété. C’est essentiel. TotalEnergies a perdu Peter Sagan. Du coup, ils n’ont pas été invités sur certaines courses. Froome s’investit aussi beaucoup dans le développement du vélo. Le nouveau vélo s’est développé avec lui.

Un mot sur les chutes de plus en plus fréquentes ?

Le problème, c’est la vitesse. D’année en année, la technologie évolue. Les vélos sont plus rapides, les vêtements, les textiles, les casques plus aéros. Les pneus beaucoup plus rapides aussi. C’est à mon sens une des priorités à envisager. A savoir avoir des pneus moins performants avec beaucoup plus de grip pour limiter les chutes.

Avec des pneus plus rapides, il y a moins d’adhérence. En F1, tout le monde a les mêmes pneus. On pourrait penser à mettre des pneus communs plus lents visant à réduire la vitesse. Ce serait pensable aussi de limiter les matériaux pour les textiles et mettre en avant des casques non aéros.

Donc davantage basés sur la sécurité avec des normes à respecter. Tout cela pourrait limiter la vitesse et donc réduire les chutes. C’est un paradoxe. Les routes sont faites pour aller de moins en moins vite et nous, on va de plus en plus vite ! Parfois on traverse des villages avec des pancartes à 30 km/h et nous on passe à 60 km/h avec 10 mecs de front et 180 bonhommes !

L’autre jour, à Roubaix, je tombe sur un passage en ville avec des petits plots en béton sur les côtés de la route pour les stationnements. La route est bien plus dangereuse qu’avant. Quand cela tombe, cela tombe très vite et cela fait très mal.

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