Greenwood, Leão, Hojlund… Ils ont moins de 25 ans et on attend déjà beaucoup d’eux. Trop ?
Mason Greenwood (Marseille)
Largement impactée par ses problèmes judiciaires, la carrière de l’ancien prodige éjecté de Manchester United peut redémarrer à condition d’être le leader offensif d’un OM conquérant. En marquant à 5 reprises lors des 6 premières journées de Ligue 1, Mason a au moins réussi son intégration et participé au bon début de saison olympien.
Sous contrat jusqu’en 2029, en quête de rédemption, il doit désormais confirmer pour ramener l’OM en Ligue des Champions, une compétition qu’il connait bien pour avoir été de la victoire des Red Devils au Parc face au PSG (3-1) en 2018. Il avait alors 17 ans et 156 jours et était le plus jeune joueur de l’histoire de Manchester United en C1.
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Rafael Leão (Milan AC)
Le meilleur passeur de Serie A (9 passes) peut être irrésistible quand il part balle aux pieds sur son côté gauche, imprévisible et déroutant, mais aussi absent des débats et manquant par trop d’efficacité devant les buts où il n’a encore jamais passé la barre des 20 réalisations sur une saison (19 en 2022/2023).
Il n’en demeure pas moins un redoutable joueur d’impact qui court encore après une vraie reconnaissance internationale. Pour le moment, il n’est parvenu, avec le Milan AC ou avec le Portugal, qu’à décrocher un titre de champion d’Italie (2022) et deux quarts de finale de Coupe du monde et d’Euro. Insuffisant pour prétendre incarner l’après CR7.
Rasmus Hojlund (Manchester United)
A 20 ans, son transfert de 75 M€ de l’Atalanta Bergame à Manchester United avait défrayé la chronique dans un pays qui n’avait jamais valorisé un joueur à de telles hauteurs financières. Formé à Copenhague, aguerri à Sturm Graz, c’est en Italie qu’il a attiré l’œil des Red Devils.
Depuis, dans une équipe très irrégulière, il tarde à 21 ans à s’affirmer vraiment malgré ses 16 buts de la saison passée toutes compétitions confondues en club. Au point de susciter le doute chez les anciens, à l’instar de Dwight Yorke : « Il lui sera très difficile d’être un attaquant de 20 buts par saison. Je ne pense pas que Manchester en aura pour son argent. » A Rasmus de la faire mentir.
Artem Dovbyk (AS Roma)
Trois doublés, deux triplés pour 24 buts (plus 11 passes décisives) dans la saison avec la révélation Gérone en ont fait le meilleur buteur de Liga. Il y avait dix ans qu’un joueur n’évoluant ni au Real ni au Barça n’avait pas été Pichichi.
C’est dire l’exploit de l’international ukrainien aux 31 sélections (10 buts) qui n’a pas marqué pendant l’Euro mais en a profité pour s’envoler vers l’AS Roma où, à défaut de Ligue des Champions, il dispute la Ligue Europa avec l’ambition de confirmer qu’à 27 ans il a passé un cap dans la hiérarchie des meilleurs buteurs de la planète après avoir été meilleur buteur du championnat d’Ukraine en 2022 et 2023 avec le SK Dnipro. Sa première présence dans la liste des nommés pour le classement du Ballon d’Or en atteste.
Deniz Undav (Stuttgart)
Définitivement transféré à Stuttgart après son prêt à Brighton, l’expérimenté attaquant allemand d’origine turque qui évoluait en D2 belge il y a trois ans à peine a fait ses débuts internationaux juste avant de participer à l’Euro, fêtant sa première cape par une victoire de prestige en France (2-0) en mars.
Son premier but avec la Mannschaft face aux Pays-Bas en Ligue des Nations (2-2) est de nature à le mettre en confiance car le défi qui l’attend avec les Souabes est immense : compenser le départ de Guirassy avec qui il s’était si bien entendu la saison passée (46 buts à eux deux) tout en découvrant la Ligue des Champions.
Alexander Sorloth (Atlético Madrid)
Après Rosenborg et Bobo/Glimt en Norvège, Groningen aux Pays-Bas, Midtjyland au Danemark, Crystal Palace en Angleterre, La Gantoise en Belgique, Trabzonspor en Turquie, Leipzig en Allemagne, la Real Sociedad et Villarreal en Espagne, son transfert à l’Atlético Madrid cet été pour 32 M€ confirme la montée en puissance du solide (1m95) attaquant norvégien.
L’alter ego d’Haaland en sélection doit ce transfert aux 23 buts inscrits en Liga la saison passée, à un seul petit but du meilleur buteur du championnat (Dovbyk) mais avec le meilleur ratio de la compétition (0,68 but/match). Recruté pour remplacer Morata, Sorloth est aussi attendu en Ligue des Champions, trois ans après y avoir fait ses premiers pas avec le RB Leipzig.
Jean-Philippe Mateta (Crystal Palace)
Le capitaine de l’équipe de France Olympique, formé à Châteauroux, passé par Lyon, Le Havre et Mayence a profité de l’été pour accrocher une médaille d’argent à son cou et faire un bond dans la hiérarchie des meilleurs attaquants européens. Dans un style atypique d’attaquant axial, redoutable dans le jeu aérien, sa valeur a doublé en l’espace de quelques mois, de ses 16 buts inscrits avec Crystal Palace en Premier League à l’égalisation qui a entretenu le rêve olympique en finale face à l’Espagne. A 27 ans, il brigue désormais les A dans un registre proche de Giroud qui peut plaire à Deschamps.
Ollie Watkins (Aston Villa)
Sauveur des Three Lions face aux Pays-Bas en demi-finale de l’Euro à son entrée en jeu (2-1), le Villan est depuis quatre saisons et ses premiers pas en Premier League, un des buteurs les plus réguliers en Angleterre. Mais ses 30 buts inscrits, toutes compétitions confondues, dont 8 en Ligue Europa jusqu’en demi-finale, la saison passée l’ont fait changer de dimension en même temps qu’ils permettaient à l’équipe d’Unai Emery de revenir en Ligue des Champions plus de trente ans après. Une nouvelle occasion de briller pour un joueur qui a prolongé son contrat jusqu’en 2028 et qui a vu sa valeur grimper à 65 M€ cet été.
Jonathan David (Lille)
Son triplé face au Havre pour la 6ème journée de L1, du gauche, du droit et de la tête, témoignait de la grande diversité de son registre de jeu et faisait déjà de lui le futur troisième meilleur buteur de l’histoire du LOSC avec 91 unités, à 5 buts de François Bourbotte, depuis son arrivée en 2020 de La Gantoise. C’est dire si l’international canadien a déjà marqué son temps dans le Nord.
Egalement demi-finaliste de la Copa America (battu par l’Argentine 0-2), Jonathan David fait désormais partie des buteurs les plus prolifiques de L1, régulier à plus de 20 buts par saison, un plafond de verre qu’il va lui falloir exploser s’il veut atteindre le niveau supérieur. A un an de la fin de son contrat, la présence du LOSC en Ligue des Champions peut le lui permettre.
Viktor Gyokeres (Sporting Portugal)
A défaut d’avoir pu signer au PSG cet été, ou en Premier League où beaucoup de clubs s’intéressaient à lui après ses passages à Brighton, Coventry et Swansea, l’international suédois a rempilé pour accompagner le Sporting et faire ses premiers pas en Ligue des Champions.
Au contact de ce qui se fait de mieux en Europe, le test déterminera s’il fait, oui ou non, partie des cadors. Pour le moment, malgré ses 43 buts (et 17 passes) inscrits la saison passée le doute subsiste, parce qu’il n’a encore jamais évolué ailleurs au plus haut niveau qu’en Liga NOS.
Aleksander Isaak (Newcastle)
Avec Gyokeres, en Suède, il fait partie de la génération post-Ibrahimovic. L’héritage est lourd à assumer, mais il ne fait pas peur à l’attaquant suédois d’origine érythréenne qui est passé de la Real Sociedad à Newcastle pour 70 M€ en 2022. A défaut de briller avec la Suède ou avec les Magpies trop tendres en Ligue des Champions, ses 25 buts de la saison passée le maintiennent gentiment parmi les attaquants qui comptent en Premier League, troisième au classement des buteurs derrière Haaland et Palmer. Quand même…