mardi 10 décembre 2024

Interview : les belles promesses de Valentin Madouas (Groupama-FDJ) pour 2024

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Après avoir réussi une belle année 2023 avec notamment le maillot tricolore et la victoire en World Tour, sur la Bretagne Classic, Valentin Madouas aborde cette nouvelle saison sans pression, mais avec l’ambition de continuer à repousser ses limites. Surtout sur les routes du prochain Tour de France.

Que peut-on attendre de l’année 2024 avec notamment un Tour de France très montagneux ?

Ce n’est pas un Tour de France qui est axé sur la montagne, mais il est vrai qu’il démarre avec de la montagne en Italie et il se termine avec de la montagne à Nice. C’est ce qu’on retient. La première semaine n’est pas dangereuse jusqu’au Galibier, mais il faudra ne pas tomber dans le piège. Ce sera un Tour de France très difficile. Quand ça commence avec de la montagne, on sait qu’on peut vite se retrouver hors de forme à la fin.

Ça a tendance à aller toujours vite et les écarts sont rapidement faits. Il y a beaucoup de coureurs qui n’ont rien à perdre. Ce sera très dur à courir. Mais c’est le genre de Tour que j’aime beaucoup avec énormément de possibilités. Il offre des idées pour les baroudeurs pour tout faire pour aller décrocher une belle victoire d’étape.

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Avec un parcours qui pourrait vous être favorable…

Il y aura de belles étapes et des parcours qui m’ont permis de briller comme en Auvergne. Je pense aussi à l’étape de Troyes avec les chemins blancs. Ce sera une étape qui va bien me tenter. On ne sait pas comment ça va se passer, mais on va y aller avec l’objectif de jouer les étapes. Il faudra voir ce qui nous attend auparavant. La saison est longue avant d’arriver sur le Tour.

Est-ce une ambition de pouvoir arriver sur le Tour pour jouer les étapes ?

Ça dépendra de beaucoup de choses. De David (Gaudu) forcément. Et des autres leaders de l’équipe. On verra aussi le meilleur pour tout le monde et surtout la volonté des sponsors. Il n’y a pas que nous qui décidons.

Le fait d’avoir beaucoup de montagne en 2024 peut-il être un plus pour vous ?

Il y a de la haute montagne intéressante. L’altitude va jouer beaucoup. Surtout la troisième semaine. C’est là qu’elle est le plus présent. L’étape de la Bonnette sera un chantier. C’est un enchaînement de montées sans connaître un mètre de plat. Il y a rarement eu un Tour où les 10 derniers jours sont aussi durs. On parle beaucoup de la difficulté du Tour, mais elle est généralement condensée sur la 3ème semaine. Ça risque de faire la différence.

« Si on peut porter une fois le maillot jaune dans une vie… »

Le départ en Italie avec un parcours accidenté et favorable aux coureurs comme vous peut-il vous donner des envies de maillot jaune après avoir porté le maillot de champion de France ?

La première étape n’est pas vraiment pour les spécialistes de Classiques. Il faut quand même passer les difficultés. Ce sera surtout pour des grimpeurs. Même si, avec mon profil, ça peut me correspondre. Je vais aller là-bas avec de l’ambition sur les premiers jours et on ne sait jamais ce que nous réserve l’avenir, surtout sur le Tour de France. Il y a toujours des possibilités. Je ne serai pas là pour le général, mais si on peut porter au moins une fois le maillot jaune dans une carrière, on ne va pas s’en priver. Je ferai le maximum pour.

Est-ce un Tour qui peut offrir de belles surprises ou les favoris auront-ils toujours le dernier mot ?

C’est un Tour pour Vingegaard (sourire). C’est le favori. Il connait bien les routes. En plus, avec des chronos durs, ça ne peut que lui correspondre. Après, c’est comme tout, le Tour réserve toujours des surprises et des pièges comme des bordures ou une météo capricieuse. L’étape des chemins blancs à Troyes sera aussi un tournant qui peut faire basculer les choses.

Pensez-vous que l’édition 2024 peut être plus équilibrée que celle de 2023 ?

Je trouve qu’elle est assez équilibrée et que ce Tour 2024 est bien fait. Ça fait trois-quatre ans que l’on n’a pas de gros Tours avec de grosses étapes de montagne. J’entends beaucoup les grimpeurs s’en plaindre et exiger de vraies grosses étapes de montagne. Cette année, c’est soit du plat, soit des étapes montagneuses. Ce sera très dur. Il n’y aura pas d’étapes avec du plat et juste une montée finale. Les cols vont se succéder. C’est ce que j’aime aussi. Ça va être un Tour montagneux pour coureurs de classement général. J’en suis convaincu.

Estimez-vous que tout peut se jouer sur le dernier chrono de Nice ?

Je ne pense pas. Tout peut se perdre au contrela-montre, mais le Tour sera joué avant. Au regard des difficultés, les jours précédents, ça dépend s’il y a un coureur qui domine le Tour. En ce moment, ils sont deux, mais il suffit d’en perdre un pour que tout soit joué.

Valentin Madouas à hâte de voir le CLM entre Monaco et Nice sur la dernière étape du Tour de France

Qu’est-ce que cela fait de terminer cette édition 2024 du Tour avec un contre-la-montre et non sur les Champs-Elysées ?

J’aurais préféré finir sur le Champs-Elysées. Mais ce n’est pas possible. Il y a les Jeux Olympiques. C’est normal de penser à la sécurité des gens et du peloton. C’est bien le changement aussi. Passer par un contre-lamontre, de Monaco jusqu’à Nice, il risque d’y avoir beaucoup de monde. Ça va être un beau moment. J’aime aussi finir par un contre-lamontre. Ce sera une fête pour chaque coureur et notamment les finishers, ceux qui vont finir dans le dur le Tour. Il y a plein de suiveurs qui n’aiment pas ça, mais il faut savoir récompenser tous nos moments de souffrance. Finir par un moment de plaisir, c’est plutôt cool.

Etes-vous pour un retour du contre-lamon-tre sur les Champs-Elysées ?

Les Champs-Elysées restent les Champs-Elysées. On ne va pas tout révolutionner. Mais c’est bien de repenser à l’histoire du Tour et de finir sur un chrono.

Abordez-vous cette saison avec revanche après un Tour compliqué ?

On ne va pas dire que l’on va faire moins bien que l’an passé ! On va démarrer et se présenter sur chaque épreuve pour faire mieux. Le Tour, c’est important. C’est mieux de gagner une étape que de faire 6ème du général. On a l’ambition de le faire. A la fin de notre carrière, on se souvient des victoires pas des places d’honneur.

Et pour David Gaudu ?

Même David vise le podium et pas une 6ème place. Je pense qu’il a aussi besoin de viser un bon classement général sur un grand Tour.

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