Deuxième sur les Champs-Élysées l’an dernier, le sprinteur belge veut sécher ses larmes pour son troisième Tour. Face à la meute, il sait que les opportunités seront rares d’aller chercher un premier bouquet dans la Grande Boucle.
Quel bilan faites-vous de vos deux premiers Tours de France ?
En 2019, pour mon premier Tour, ma participation n’était pas vraiment prévue, elle s’est décidée un peu à la dernière minute. Je ne l’ai pas terminé, mais c’était un bon apprentissage. Il est toujours bien de se familiariser avec tout ce qui concerne la réalité d’un grand Tour, l’attention médiatique, etc.
J’ai roulé sans pression ni ambition personnelle car j’étais là pour soutenir Alexander Kristoff. L’année dernière, j’étais le sprinteur de l’équipe et j’ai appris que si le Tour était le plus beau et le plus relevé de tous, il était aussi celui où il est le plus difficile de gagner une étape. J’en ai été proche plusieurs fois. Aujourd’hui, je me sens prêt à gagner, c’est en tout cas mon ambition maintenant.
Jasper Philipsen désormais en pôle de son team
Faire le Tour avec UAE Emirates ou le faire avec Alpecin-Deceuninck, ça change quoi pour vous ?
Chez UAE Team Emirates, j’étais un coureur de soutien, un « domestique » (sic). Si j’avais fait le Tour avec UAE l’année dernière, le grand objectif aurait été le classement général de Pogacar. Les sprints groupés auraient été un objectif secondaire. Ici, à Alpecin-Deceuninck, nous avons une équipe pour le plat et pour les étapes un peu plus dures avec Mathieu Van der Poel. Ici, nous pouvons nous concentrer sur les victoires étapes de sprint, et nous n’avons pas à nous soucier du général.
Quel bilan faites-vous de votre début de saison ?
Dans quel état de forme abordez-vous ce Tour ? C’est une première partie de saison avec des hauts et des bas. J’ai bien commencé l’année sur l’UAE Tour, où j’ai gagné deux étapes, mais j’ai ensuite connu un revers à Paris-Nice. Je n’ai jamais retrouvé le niveau que j’avais avant. Après une bonne période d’entraînement, je suis pleinement engagé dans le Tour. Je pense avoir vécu de beaux moments cette année, mais j’ai encore beaucoup d’ambition et d’objectifs pour faire une belle saison.
Que pensez-vous du parcours du Tour 2022 ?
Il semble qu’il y aura environ sept chances de gagner un sprint groupé au maximum. C’est le meilleur scénario si les équipes s’engagent vraiment dans cet exercice. L’année dernière, il y en avait six. Je pense que la deuxième semaine sera vraiment difficile. Les opportunités seront dans la première semaine et aussi vers la fin lorsque les écarts offriront peut-être plus de liberté à certains.
« L’année dernière, je suis arrivé 2ème sur les Champs… Les larmes avaient suivi ! »
En découvrant le parcours, avez-vous noté des étapes en priorité, lesquelles aimez-vous le plus, lesquelles craignez-vous le plus ?
L’étape vers l’Alpe d’Huez s’annonce très dure, avec pas mal de dénivelé dès le départ. C’est toujours difficile, il faut juste essayer de survivre. J’attends bien sûr surtout les étapes de sprint et notamment la dernière à Paris. L’année dernière, je suis arrivé 2ème, c’était une très grosse déception. Les larmes avaient suivi ! Cette année, j’espère éprouver le sentiment contraire. Un succès d’étape sur les Champs-Elysées et une belle fin de Tour là-bas, ce serait super.
Avez-vous reconnu les sections pavées de ce parcours, qu’en pensez-vous ?
Cela n’aura rien à voir avec les mêmes sections empruntées au printemps sur les classiques. Il y aura d’autres intérêts en jeu. Ce secteur, je l’aime vraiment ; ça ne me rebute pas. Pour moi, les pavés peuvent faire partie du parcours, à condition bien sûr d’être épargné par la malchance.
Quelles sont les ambitions d’Alpecin-Deceuninck cette année ?
Comme d’habitude, nous essaierons d’aller chercher des victoires d’étapes, principalement dans les étapes les plus plates.
Mathieu Van der Poel peut-il un jour avoir l’ambition de gagner le Tour, de viser le général ?
Il a le talent pour ça, tout le monde le sait. La question est, bien sûr, de savoir s’il le veut lui-même. Après tout, il y a beaucoup de sacrifices à faire pour que quelque chose comme ça se produise. Il a certainement les capacités pour finir très haut au classement général, j’en suis sûr.
Dans la hiérarchie des sprinteurs capables de gagner des étapes, où vous situez-vous avant ce Tour ? C’est difficile à dire. Je crois en mes propres chances de gagner une étape. Mais serai-je le sprinteur le plus titré cette année ? Je ne sais pas. Je serais très heureux si je pouvais gagner un sprint. La concurrence sera très forte, mais dans les étapes de plat je me considère comme l’un des prétendants.