lundi 9 décembre 2024

Jean-Guy Wallemme (Lens 1998) : « Daniel Leclercq nous a dit que c’était possible »

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Jean-Guy Wallemme était le capitaine de ce groupe de copains qui a offert à Lens son premier et (pour l’heure) unique titre de champion de France . Désormais entraîneur à Fréjus Saint-Raphaël (4ème Division), l’ancien défenseur central a ouvert la boîte aux souvenirs pour revenir pour Le Quotidien du Sport sur cet exploit.

Quel souvenir gardez-vous de ce titre ?

Je reste marqué à vie par le partage avec les supporteurs. Nous sommes entrés ce jour-là dans l’histoire du club. Le retour a été épique. On a dû aller prendre l’avion à Troyes car l’aéroport d’Auxerre n’était pas utilisable. On a atterri à Lille Lesquin.

Il y avait déjà 6000 personnes, on a mis 30 minutes pour faire 15 kilomètres puis ils étaient 35 000 au stade Bollaert à 4 heures du matin alors que la ville compte 32 000 habitants. Le lendemain, ils étaient 60 000 dans les rues.

En début de saison, que pouviez-vous espérer ?

On sortait d’une saison compliquée où on s’était sauvé en fin de championnat et on ne pensait absolument pas jouer le titre. On ne faisait pas partie des favoris. Daniel Leclercq prenait les rênes de l’équipe, il fallait assimiler une autre façon de jouer.

il est arrivé avec sa volonté de mettre en place un jeu offensif. Il nous demandait de ne pas subir. Mais ce n’était pas une grande nouveauté, on avait déjà nos repères avec lui puisqu’il était entraîneur adjoint. Il nous connaissait parfaitement, il connaissait le club.

Jean-Guy Wallemme adepte du druide lensois

A la trêve, y croyez-vous vraiment ?

On a des points de retard à ce moment-là, Metz a une grosse équipe avec des joueurs d’expérience, Pouget et Pires devant. Ce qui nous importe surtout, c’est de nous qualifier pour la Coupe d’Europe. Le titre est encore loin bien sûr, mais Daniel Leclercq a commencé à nous mettre dans la tête que c’était possible, qu’il fallait jouer notre chance à fond. On jouait trois compétitions, ça permettait de garder tout le groupe sous pression, aucun joueur ne se sentait mis de côté.

La victoire à Metz à la 30ème journée estelle vraiment le tournant de la saison ?

Il y en a eu plusieurs, mais c’est vrai que la victoire à Metz a forcément été un moment fort de notre saison. On leur met un peu le doute dans la tête et nous on se dit qu’on peut peut-être aller au bout.

Il restait huit journées. Mais hormis Metz, on a gagné des matches très importants contre l’OM ou Monaco aussi qui montraient notre force.

Quel est votre état d’esprit avant d’aborder le dernier match de la saison avec ce déplacement compliqué à Auxerre ?

On venait de battre Bastia à domicile, Metz avait fait un résultat à l’extérieur. On avait la chance d’avoir notre destin en main et après avoir compté plusieurs points de retard c’était presque inespéré. Auxerre avait besoin de points pour se qualifier pour la Coupe d’Europe, Metz-Lyon était également un match à enjeux.

Vous souvenez-vous en détails du match ?

Ah oui. On est bien entrés dans notre rencontre, on a dominé la première période, mais Auxerre nous a mis un but sur leur première occasion. On s’est accrochés car on savait qu’il restait du temps.

Après la pause, on a conservé notre volonté de jouer de l’avant, on n’a pas déjoué. On a égalisé grâce à un latéral ce qui montre que tout le monde dans le système Leclercq jouait offensif, pouvait marquer.

« Je demandais tout le temps à Marc Batta de siffler la fin. On savait qu’Auxerre pouvait marquer à tout moment »

Avez-vous demandé le score du match de Metz à la pause ?

Non.

Comment avez-vous vécu les dernières minutes du match ?

Je demandais tout le temps à Marc Batta de siffler la fin. On savait qu’Auxerre pouvait marquer à tout moment comme ils l’avaient fait en première période sur leur seule occasion.

Qu’est-ce qui faisait la force de votre équipe ?

On avait une équipe de guerriers. Chacun connaissait son rôle, ses qualités, le joueur savait ce qu’il pouvait faire et ne pas faire pour mettre le collectif en danger. Paris, Marseille, Monaco, Metz avaient des joueurs plus connus.

Ils avaient une sacrée génération avec Letizi, Meyrieu, Song, Pouget, Pires, etc… mais on avait aussi des arguments et on avait un collectif solide. On proposait aussi un jeu plaisant basé sur l’offensive.

Notre entraîneur Daniel Leclercq voulait que l’on développe notre jeu avec des phases rapides pour mettre en valeur nos attaquants. Pas mal de joueurs étaient là depuis plusieurs années, on avait un grand vécu collectif. En 2002, on avait certainement plus de talents avec des Diouf, Moreira en attaque, mais on perd le titre à Lyon.

En début de saison, on nous prédisait une place de relégables, on a joué le titre jusqu’au bout, mais Lyon avait un banc plus fourni. Notre attaque était fatiguée, on n’avait pas de suppléants. J’avais signé un an, j’ai arrêté sur cette 2ème place et la qualification en Ligue des Champions.

« On m’en demandait beaucoup par rapport à mon rôle de leader dans le vestiaire »

Pourquoi avez-vous décidé de quitter le club au lendemain du titre ?

La saison a été magnifique, mais très prenante mentalement. Le coach avait une exigence énorme, on m’en demandait beaucoup par rapport à mon rôle de leader de vestiaire.

Il était très exigeant, même après le titre quand on est partis en tournée aux Antilles il ne nous lâchait pas, il ne décrochait jamais (rires). Nous étions deux forts caractères et on s’accrochait souvent. Je jouais à Lens depuis 15 ans, il y avait de l’usure et j’avais très envie de découvrir le championnat anglais.

Cela a été une belle expérience. Se frotter aux gabarits des attaquants britanniques, pour un défenseur c’est du bonheur. Je suis revenu finir ma carrière à Lens en 2001, mais on a raté le titre face à Lyon malheureusement.

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