C’est un cri d’alarme dont l’OL de John Textor n’a pas l’habitude. Pour autant, même pendant les grandes années lyonnaises, aucun club de Ligue 1 ne s’en plaignait. Bien au contraire, l’OL était la locomotive. Aujourd’hui, dans un contexte bien différent, le PSG écrase tout sans avoir de concurrent à sa hauteur.
C’est une phrase qui n’est pas passé inaperçu de la part de John Textor. En interpellant Nasser Al-Khelaifi de la sorte, le propriétaire du septuple champion de France adresse un avertissement clair sur la compétitivité de la Ligue 1.
Si 9 trophées en 12 ans ont été gagnés par d’autres clubs de Ligue 1, seulement 3 clubs ont empêché le PSG de remporter le championnat : Montpellier, Monaco et Lille en 2021. C’est trop peu pour avoir une Ligue 1 au diapason. On peut aussi évoquer les Coupes de France gagnées par Rennes, Nantes et Toulouse, c’est vrai.
Le modèle économique du PSG protégé par la faiblesse du fair play financier ?
En adoucissant le fair play financier, l’UEFA est devenu le premier supporter du PSG. Ses sponsors en grande partie de l’étranger déverse des centaines de millions d’euros par an sur le club de la capitale. Mieux encore, avec l’arrivée d’un actionnariat minoritaire, le club de la capitale s’offre la garantie de construire son propre stade, sans sourciller.
Aujourd’hui, le budget du club de la capitale avoisine les 650 millions d’euros. C’est 400 millions de plus que l’Olympique Lyonnais ou de l’Olympique de Marseille. Et on ne parle pas des autres clubs. Moins de 150 millions pour Nice, 118 millions pour Lens. Il ne s’agit pas de leur trouver des excuses, mais juste de constater que la concurrence manque de moyens.
C’est ce que Textor tente d’expliquer. Il faut dire que d’autres éléments entrent en ligne de compte. À commencer par les droits TV. Le PSG rafle la mise à chaque fois et ce n’est pas l’écran de fumée CVC qui va arranger l’affaire. Ce sont deux championnats qui s’affrontent. Ce n’est pas étonnant que le PSG se crash en Ligue des Champions. Il n’a pas de répondant quand le niveau monte.
Avec 12 points d’avance sur Brest (minimum 9 ce soir), ses concurrents les plus sérieux sont trop loin. Lyon, Marseille et Monaco n’ont pas offert le duel tant attendu avec le PSG. C’est une évidence : la Ligue 1 doit se remettre en question pour avoir des clubs français plus forts. Avec des répercussions en Coupes d’Europe.
Textor s’attaque à un seul problème
Si la position de Textor mérite un vrai débat, elle n’est pas le seul problème qui touche la Ligue 1. Le blocage sur les droits TV en est un autre. Ce qui dérange les acteurs de la Ligue 1 et plus globalement, les clubs européens, c’est la gentillesse de l’UEFA à l’écart des grands clubs. Pourquoi Manchester City est-il visé par une centaine d’infractions auprès de la Premier League et que l’UEFA ni a même pas mis son grain de sel ?
Textor n’englobe pas le problème PSG au niveau européen, alors qu’il le devrait. Ce n’est pas un problème 100% Ligue 1. Textor a simplement rappelé que l’OL n’a jamais usé de son statut pour faire plier les règles de la concurrence « footballistique ». Contrairement au PSG…
Même au début des années 2000, le budget de l’Olympique Lyonnais ne dépassait pas les 150 millions d’euros. Et encore, l’Ol achetait en France. Certes, c’était autant pour priver ses adversaires des meilleurs joueurs, mais ça avait le mérite d’alimenter financièrement les caisses des clubs. Ce qui était unanimement salué.
La LFP met la Ligue 1 en danger
Aujourd’hui, on sait qu’une mission sénatoriale va voir le jour pour enquêter su la création de la société commerciale de la LFP-CVC. Une épine de plus dans les pieds de Vincent Labrune qui est de plus en plus dans une situation fragile. Le président de la LFP sait que le seul moyen pour lui de s’en sortir est de vendre les droits de notre championnat (qui va perdre Kylian Mbappé) à un très bon prix.
Dénoncé par la plainte du Havre (pour l’instant débouté par les instances du foot français), l’accord Labrune – LFP – CVC pourrait déboucher sur du lourd.
Cette plainte marque les débuts d’une procédure judiciaire en plus d’une commission d’enquête sénatoriale qui devrait voir le jour, sur fond de conflit d’intérêt potentiel.