Vainqueur de son premier Tour de France à 25 ans, Jonas Vingegaard confirme qu’il est bien l’un des meilleurs coureurs du peloton. A l’issue des trois semaines de course, il ne cachait pas sa joie d’avoir réussi son pari en remportant le maillot jaune. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et Cyclisme magazine.
Qu’avez-vous ressenti au moment de franchir la ligne d’arrivée et de valider ce succès sur le Tour de France ?
C’était une émotion forte de gagner le Tour de France. Et être derrière la ligne avec ma petite amie, c’était incroyable. J’ai pu partager cette expérience avec elle. Elle m’a toujours accompagné. Ça signifiait beaucoup. J’étais super heureux.
Au moment de repenser aux trois semaines de course et au départ du Danemark, vous seriez-vous cru capable d’être aujourd’hui un vainqueur du Tour de France ?
Il est vrai qu’avec le départ au Danemark, j’ai pu me rendre compte du soutien que j’avais et du nombre de personnes qui croyaient en moi. C’était important. Je ne parle pas seulement du passage, chez moi, à Tivoli, mais aussi du premier jour à Copenhague. C’étaient trois semaines incroyables. Ce départ au Danemark, c’était vraiment spécial. Je m’en souviendrai pour toujours.
Vingegaard, quelque peu chanceux sur le dernier contre-la-montre
N’avez-vous pas eu peur de faire une grosse frayeur à tout le pays en prenant un peu trop de risques sur le dernier contre-la-montre ?
(Sourire) C’est vrai que j’ai senti que j’en prenais un peu trop. Mais je ne me sentais pas en train de prendre trop de risques sur mon vélo. Je pense que j’ai commis une petite erreur. Je m’en suis bien sorti finalement. J’ai été chanceux, et ça s’est bien fini pour moi.
« On a beaucoup travaillé sur les détails avec l’équipe et cela s’est vu sur le tour »
Comment avez-vous vécu ces trois semaines de course ?
Tout est allé très vite. C’était un Tour de France très difficile. Il y a eu beaucoup d’attaques. Je pense que c’était une belle course à suivre à la télé. C’était une édition rapide. On a fait en sorte de l’animer.
Comment expliquez-vous vos progrès sur le contre-la-montre ?
Je pense que j’ai su progresser et être un meilleur coureur. Je développe plus de watts. On a su faire des tests concluants et on a beaucoup travaillé sur les détails avec l’équipe et cela s’est vu sur le Tour.
Avez-vous été surpris de battre Pogacar ?
Oui et non. Je savais depuis l’an dernier que j’avais le niveau pour viser la victoire. J’ai alors essayé de faire les choses différemment pour me donner toutes les chances de réussir. C’est incroyable maintenant que c’est fait. J’ai toujours cru que j’avais cette chance et cette capacité de le faire. Mais maintenant que je l’ai fait. C’est incroyable. Une sensation unique. L’an passé, Tadej Pogacar avait dû répondre à des questions sur le dopage.
Après la domination de votre équipe, peuton également vous croire et pourquoi devrait-on vous croire sur le même sujet ?
On n’a jamais rien caché. On a seulement donné le meilleur de nous sur le vélo. Je peux confirmer qu’aucun de nous (chez Jumbo-Visma, Ndlr) ne prend des choses illégales. Si on est aussi bons, c’est surtout grâce à la préparation que l’on réalise. On fait des stages en altitude très poussés. On fait en sorte d’avoir le meilleur matériel, la meilleure des nourritures, la meilleure des préparations… On s’entraîne au quotidien pour réussir. Je pense que l’on a la meilleure équipe du peloton dans tous ces détails.
Vingegaard, Jumbo-Visma, le mariage parfait
Est-ce spécial de réussir à gagner avec Jumbo-Visma ?
Tout le monde sait le parcours qu’a réalisé l’équipe tout au long de ces années pour atteindre ce niveau. C’est spécial de faire partie de cette histoire et de remporter le Tour de France. C’est spécial de faire gagner une l’a faite. Fier de tous mes coéquipiers. Ils ont été incroyables. Quand vous êtes arrivé dans l’équipe, en 2019, on vous décrivait comme un coureur nerveux et impatient. Maintenant vous remportez la plus belle des courses au monde.
En quoi ces dernières années ont-elles fait la différence ?
Je pense que c’est simplement une question de confiance. Je crois plus en moi. Je suis plus mature. J’ai appris et grandi. Ça m’a aidé. J’ai appris à appréhender les grands évènements. J’ai su me dépasser sur certaines situations. Ça m’a sorti de ma zone de confort. J’ai appris à gérer la difficulté pour me dépasser.
Comment expliquez-vous la domination de Jumbo-Visma sur ce Tour de France ?
Au départ, on avait l’ambition de remporter le maillot jaune et le maillot vert. On avait bien évidemment l’envie de remporter des étapes. Mais, en gagner 6, tout en remportant le jaune, le vert et le maillot de meilleur grimpeur, c’est au-delà de tous les rêves.
Le fait d’avoir gagné le Tour vous assuret-il maintenant le rôle de leader naturel de la Jumbo-Visma à l’avenir ?
Je ne sais pas. On verra si ce n’est pas aussi une bonne chose d’avoir deux leaders comme cela a été le cas cette année.
Pensez-vous que la victoire sur le Tour de France va changer votre vie ?
Je ne sais pas. Je pense que je vais simplement voir comment la période à venir se déroule. Je suis juste quelqu’un qui aime passer du temps avec sa famille et mes deux filles à la maison. C’est la plus belle chose que je peux faire. Ils m’ont toujours supporté et je leur dois beaucoup. Les prochaines semaines vont être incroyables à vivre.