Le vainqueur du Tour 2018, Geraint Thomas ne se fixait pas d’objectif précis, mais restait ambitieux, avant le départ du Tour. 3ème au départ ce matin, il répond présent, malgré ses 36 ans.
Votre début de saison correspond-il à vos attentes ?
Je m’attendais quand même à mieux. Mais j’ai été freiné par la Covid et une opération à l’épaule. J’ai donc perdu pas mal de temps cet hiver. Mon départ de saison a été poussif. Cependant, je suis heureux de courir pour l’équipe et de remarquer que ma condition physique s’améliore.
En plus de quinze ans de carrière de quoi êtes-vous le plus fier ?
Gagner le Tour de France (en 2018, Ndlr) a été évidemment phénoménal. Mais, au-delà de ce succès, je suis vraiment fier de tout avoir donné sur les courses d’un jour, d’une semaine, sur les grands Tours, sur piste… tout en prenant énormément de plaisir. Le cyclisme a beaucoup changé, il s’est énormément professionnalisé. Cela laisse un peu moins de temps pour savourer.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que cela va devenir de plus en plus difficile pour vous de rester au top à 36 ans ?
Certaines personnes peuvent dire ce qu’elles veulent. Je préfère me concentrer sur mon cyclisme et mes courses, que ce soit pour me battre pour un classement général, ou des victoires d’étapes. J’essaie toujours d’être le plus performant possible. Je n’ai pas beaucoup d’années devant moi donc je veux profiter au maximum.
Que voulez-vous accomplir et réussir d’ici la fin de votre carrière ?
Je n’ai pas de but précis en tête. Que ce soit sur piste ou sur route, j’ai réussi ce que je voulais. Avec le Tour de France et les Jeux (Thomas a été double champion olympique de poursuite par équipes en 2008 et 2012, Ndlr), cela a été le summum. D’ici la fin de ma carrière, je veux rester compétitif tout en aidant au maximum mon équipe.
Combien de temps voulez-vous encore courir ?
Il me reste encore une année de contrat. Après, je ne suis pas très sûr. Je ne sais pas si je continuerai un an de plus. Car maintenant j’ai une petite famille à la maison (il est père d’un fils depuis 2019, Ndlr). La famille me manque de plus en plus quand je pars. Le sport est devenu de plus en plus structuré. Pourtant je suis convaincu qu’il y a encore de la place pour une approche vieille école (sic).
« Bien sûr que Pogacar peut être battu »
Vous avez gagné le Tour en 2018. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Pas tant de choses. J’ai évidemment été très fier de ce que j’ai accompli. Cela a été bien apprécié en Grande-Bretagne et au Pays de Galles. Puis le temps passe et quelqu’un d’autre gagne à votre place. C’est le sport et c’est la vie. J’ai quand même été très heureux d’accrocher cette 2ème place dans le Tour en 2019 (derrière Bernal, Ndlr).
Quel va être votre rôle et qu’attendez-vous de ce Tour de France 2022 ?
On a de grands leaders dans notre équipe. De mon côté, après le Tour de Suisse, on devrait voir dans quel état de forme je me trouve et comment mes jambes tourneront. Je devrais être en mesure de faire le job dans les fins d’étapes difficiles.
Pensez-vous que Pogacar puisse être battu cette année ?
Bien entendu qu’il peut l’être ! Mais il est vraiment le plus fort depuis deux ans. Cependant, dans une course comme le Tour de France, ce n’est pas qu’une question physique. Bien d’autres aspects rentrent aussi en ligne de compte comme le vent, les pavés… Beaucoup de choses peuvent tourner dans le mauvais sens et très vite.
> Avant le départ de la 10ème étape, Thomas est 3ème, à 1 minute et 17 secondes de Pogacar