jeudi 25 avril 2024

Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) : « Je suis plus fort aujourd’hui »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Deuxième du dernier Tour de France, Jonas Vingegaard a été l’une des révélations de l’édition 2021. Pour autant, le Danois ne se fait pas de fausses illusions, il sait qu’il aura d’abord un rôle de lieutenant auprès de Primoz Roglic avant de jouer sa carte personnelle. Même s’il n’est plus le même homme aujourd’hui.

Comment allez-vous ?

Je ne vais pas trop mal. J’ai pu m’entraîner à la maison. J’ai pris le temps de me remettre sur pied. J’ai pu bien travailler dans mon petit village de 400 personnes. Tout le monde me connaît et cela me permet de travailler sereinement.

Le Tour de France de l’an passé et votre 2ème place sur le podium ont-ils changé beaucoup de choses ?

Il s’est passé beaucoup de choses depuis l’été dernier. Tout d’abord, on était parti avec Primoz Roglic comme leader, mais il a chuté et n’a pas pu continuer. Pourtant, je suis sûr qu’il était en forme et capable de lutter pour la victoire. Après, on a changé nos plans et j’ai endossé le rôle de leader pour le général. J’étais le mieux placé pour le faire et j’ai simplement donné le meilleur de moi-même. A la fin, j’ai terminé sur le podium, 2ème, mais cette année, je suis convaincu que Primoz (Roglic) peut viser la victoire. Pourquoi ?

Parce que je le connais et que je vois comment il s’entraîne. J’ai pu aussi comparer les situations. J’ai perdu du temps sur Pogacar que Primoz n’aurait pas perdu. J’en suis sûr. Il a une grande chance de se battre pour la victoire finale. J’ai fini 2ème l’été dernier mais, dans ma tête, je sais que je n’aurais pas été capable de battre Pogacar. J’ai fini à plus de 5 minutes sans réellement être capable de lui reprendre du temps.

Vous auriez-vous cru capable d’accrocher le podium du Tour de France ?

Je sais que j’avais un bon niveau, mais jamais je n’aurais pensé faire un aussi bon résultat.

« Le souvenir du podium à Paris avec ma fille dans les bras restera à jamais spécial »

Etes-vous plus confiant aujourd’hui que vous ne l’étiez il y a un an ?

Je me sens plus confiant. J’ai vu que j’étais capable d’accompagner les meilleurs. Je sais que j’aurais pu prétendre à mieux l’an passé. Je suis plus fort aujourd’hui. Pour moi, c’était déjà incroyable. Je pense avoir prouvé que j’étais sur une bonne période de progression. Le souvenir du podium à Paris avec ma fille dans les bras restera à jamais spécial. Mentalement, on sent que vous avez passé un cap… (Il coupe) J’ai beaucoup travaillé pour devenir plus fort.

Ma petite-amie m’a aussi aidé pour que j’appréhende plus le sport de haut niveau. Dans certaines situations difficiles, j’arrive à me surpasser. J’ai repoussé mes limites. Je me sens plus mature et j’ai beaucoup appris ces derniers mois. J’ai eu aussi des problèmes qui me rendaient nerveux. Maintenant, j’ai les outils et les cheminements pour éviter de me mettre trop de pression. Je me sens de mieux en mieux.

Comment vivez-vous votre nouveau statut ?

Je ne peux pas dire que c’est différent de l’an passé. Je reste le même. Juste, on fait plus attention à moi dans le peloton (sourire). Le plus gros changement a été la naissance de ma fille, Frida. J’avais 23 ans (il en a 25 aujourd’hui, Ndlr). Cela change les priorités de ma vie. Je pense d’abord à être un meilleur père. Le vélo n’est pas tout.

Jonas Vingegaard ne se fixe pas d’objectif précis

Quel est votre objectif pour le Tour 2022 ?

Je ne veux pas me prendre la tête. Je veux simplement donner le meilleur de moi sur le vélo. On verra ensuite le résultat. Si c’est 2ème ou 10ème, ce n’est pas important, du moment que je me donne à fond. Maintenant, j’ai forcément des responsabilités dans l’équipe. On croit en moi chez Jumbo-Visma depuis ma 2ème place de l’été dernier sur le Tour de France.

Qu’est-ce que le rôle de leader a changé pour vous ?

On apprend toujours un peu plus sur soi-même en tant que leader. On acquiert de l’expérience supplémentaire. On profite du travail et de ses coéquipiers. On échange beaucoup et on fait en sorte de guider son équipe.

Quel coéquipier vous a le plus appris sur vous-même ?

Primoz Roglic. Il m’a permis de progresser sur l’approche des grands rendez-vous et sur la manière d’aborder les grandes courses. Il était le leader, mais il était toujours d’un précieux conseil pour me permettre d’avoir le meilleur classement possible. Il a toujours cru en moi. Au début de cette saison, il a même dit devant l’équipe que j’étais capable de gagner le Tour de France. Je reste son assistant, mais Primoz croit en moi. « Roglic pense que je peux gagner le Tour »

Roglic, le principal opposant à Pogacar

Pensez-vous que Primoz Roglic peut remporter le Tour ?

Je le sens capable de grandes choses et je vais faire en sorte de l’aider. On est toujours présent l’un pour l’autre. On est heureux du succès de l’autre. On vise la victoire. C’est le plus important. Pour battre Pogacar, il faudra faire quelque chose d’extraordinaire. Et on ne sera pas trop de deux pour essayer de le pousser dans ses limites. Je sais que je suis capable de grandes choses. Je sais que, sur le chrono, j’ai aussi de bonnes jambes.

Mais je n’ai pas envie de me projeter de trop. Je vais prendre les jours comme ils viennent sans chercher à me mettre une pression inutile. J’ai fait quelques belles courses depuis le début de saison qui m’ont permis de démontrer que j’étais bien. Je veux m’appuyer sur les bonnes choses faites de cette saison. Je suis prêt à faire les efforts pour réussir un grand Tour. Avant, j’étais un bon coureur. Le Tour et ma 2ème place m’ont ouvert d’autres perspectives.

Comment voyez-vous votre futur ?

 Je suis plus exigeant et ambitieux. Je veux vraiment voir jusqu’où je peux aller. Je veux faire des résultats. Après avoir connu une 2ème place sur le Tour, je suis plus attentif à ma préparation et aux petits détails pour réussir de grandes choses.

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