Le demi-centre de Frontignan Jules Lignières a su forcer sa nature pour devenir, à 26 ans, un sacré artificier lui qui est rentré en France (à Dijon) la saison passée après quatre ans en Espagne (à Benidorm).
En tête à mi-parcours, Frontignan est d’attaque pour aborder la deuxième partie de la saison. « Je suis forcément content des résultats de l’équipe, avoue Jules Lignières arrivé à l’intersaison en provenance de Dijon. Pour l’instant, cela se passe bien. On forme un bon bloc. Le club est dans la continuité de ce qu’il produisait la saison précédente. On a la plus basse masse salariale de ProLigue. »
Donc personne ne nous attendait à ce niveau. On est actuellement premiers. On a été solides durant la première partie de saison. On a encore une marge pour progresser dans le jeu. D’un autre côté, on est sur un fil aussi. Si on déplore quelques blessés, cela peut vite devenir compliqué. J’espère qu’on va continuer à ce rythme en deuxième partie de saison… ».
Il serait prématuré de crier déjà victoire du côté de Frontignan. Trop de paramètres dicteront la donne pour l’accession en StarLigue. Mais, pour Jules Lignières, « on ne peut plus se cacher. A voir aussi combien on pourrait perdre de points, lié aux soucis administratifs (la Commission Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion (CNACG) de la Ligue Nationale a infligé cinq points de retrait au club qui se trouve sous la menace d’une rétrogradation administrative en fin de saison en l’absence de nouvelles garanties à présenter avant le 15 avril, Ndlr). »
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Frontignan sous la menace d’une relégation
« Cela pourrait avoir un impact pour la suite des événements. On a surtout envie d’être fixés là-dessus (le club a déposé un recours auprès du CNOSF, Ndlr) pour mieux repartir à la guerre sur cette deuxième partie de saison. Pour autant, cela ne devrait pas trop trotter dans la tête des joueurs. Le club a été transparent là-dessus. »
« On va chercher à obtenir le meilleur résultat possible sans se mettre trop de pression. On e trouve davantage dans une position d’outsiders face aux gros. On fait notre petit bonhomme de chemin. Cette deuxième partie de saion eut être très longue, mais aussi très belle ».
Chez les Lignières, le handball est une histoire de famille. Jules est tombé dedans tout petit. Il y a aussi le petit frère Malo (23 ans) qui évolue à Valence en ProLigue. La grande sœur Léa (29 ans) joue elle en Ligue féminine à Mérignac dont le père Patrice, ancien vice-président de Nantes, est aujourd’hui directeur sportif.
« J’ai toujours baigné dans le hand, confirme Jules. Paradoxalement, je n’ai jamais voulu devenir professionnel. J’avais étudié pour être commercial. J’ai un parcours assez atypique. Je suis arrivé sur le tard. J’ai connu trois championnats. Maintenant cela paie. Il n’y a que du bon à prendre. Il faut avancer. Cela ne fonctionne pas trop mal depuis le début de ma carrière ».
Jules Lignières a fait ses premiers pas sur les parquets en 2005 à Nantes. Après onze années passées là-bas, il défend ensuite les couleurs de l’ASB Rezé Handball en N1 en 2018/2019 avant de mettre le cap sur la Liga ASOBAL. Pendant quatre saisons, il évolue à Benidorm. Aujourd’hui, à Frontignan en ProLigue après avoir été relégué avec Dijon, il ne considère pas que c’est un pas en arrière dans sa carrière.
« Je voulais, occuper un grand rôle dans une équipe ambitieuse ».
« Ce n’est pas du tout une régression. C’est ce que je voulais, occuper un grand rôle dans une équipe ambitieuse. C’est ce qui se produit cette saison. J’avais vraiment envie de rejouer une heure. La saison dernière, cela a été une saison dure avec Dijon ». Jules Lignières s’est même découvert un sacré talent d’artilleur (75% de réussite aux tirs et bien ancré dans le top 10 des meilleurs buteurs de ProLigue). Alors Lignières maître à jouer ou serial sniper ?
« Il est vrai que cela porte un peu à confusion. Dans l’équipe, ils rigolent bien. Ils disent que cette saison je tire beaucoup. Habituellement, je suis davantage référencé comme un maître à jouer, délivrant des passes. Cette saison, j’ai pris beaucoup plus d’importance et je tire bien davantage que lors des années précédentes. Pour l’instant, cela fonctionne bien. Il est agréable de jouer ici et de constater qu’individuellement cela va bien et que l’équipe tourne bien ».
Jules Lignières sous contrat jusqu’en 2026
Sous contrat avec Frontignan jusqu’en 2026, le demi-centre de 26 ans avoue volontiers que « le plan de carrière rêvé est de jouer en StarLigue. Mais il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en ligne de compte. Je ne pense pas trop à cela. Sans dévoiler les pistes, j’ai déjà eu quelques contacts…
« Cependant, pour l’instant, je reste surtout focus sur Frontignan. On verra bien. Je fonctionne surtout beaucoup par projet avec cette première volonté de tenir un rôle important. Mon plan de carrière se situe surtout là. Je n’ai pas envie de monter en StarLigue juste pour dire que je monte en StarLigue… ».
Ayant débuté à Nantes, y percer un jour, ne serait-ce pas là finalement le Graal ? « Bien sûr que ce serait un rêve. Mais, objectivement, Nantes c’est très compliqué. Aujourd’hui, ce club dispute le titre de champion de France. Ce n’est pas un club lambda. Mais un des meilleurs clubs français. Il faut rester lucide. Nantes ne va chercher que des cadors et c’est un autre monde ! ». Pour l’heure, le monde de Jules Lignières se situe à Frontignan. Et il y a encore de belles pages à écrire, des buts à marquer et à atteindre.