Après des Jeux Olympiques, à la fin aussi cruelle que traumatisante, les Bleus doivent se remettre dans le droit chemin lors du Mondial qui se disputera du 14 janvier au 2 février en Norvège, Danemark et Croatie. Gagner le Mondial : la seule solution pour refermer une cicatrice, encore loin d’être refermée.
Son action en fin de rencontre lors des derniers Jeux Olympiques a fait le tour du monde. Sa perte de balle à 6 secondes de la fin du temps réglementaire en quarts contre l’Allemagne (34-35, a.p) est ancrée dans son esprit. Dika Mem parle « d’une cicatrice à vie ». L’ancien Barjot Philippe Gardent vient à sa rescousse :
« Je comprends ce que Dika dit, mais je me souviens que, dans la seconde quand j’ai commenté ce match, j’ai dit d’accord c’était lui qui avait la balle en main, mais il était bien seul. C’est plus une faute collective que celle de Dika. On n’a pas forcément été très précis ».
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Les Bleus ont « foiré les Jeux »
Désormais un Mondial se profile du 14 janvier au 2 février. Cette 29ème édition se déroulera en Norvège, au Danemark et en Croatie. Pour Philippe Gardent, il faut maintenant impérativement rebondir :
« Ce Mondial, je ne le vois pas si mal que cela. D’accord, on a foiré les Jeux, mais la faculté d’un sportif de haut niveau n’est pas d’oublier, mais d’oublier vite. Passer à autre chose. Ils ont cette faculté. Le truc, c’est de mémoriser, mais de passer à autre chose. »
« On a suffisamment de grands joueurs pour retrouver du peps. Il y a du changement, une nouvelle version. Par contre, il ne faudrait pas qu’ils perdent trop de joueurs sur blessures. Cela pourrait être un frein. Mais une nouvelle génération arrive. On risque de voir les Briet et Minne un peu plus. Ils ont certainement envie d’effacer cela ».
Pierre Arthapignet, un préparateur mental, a même intégré le staff : « C’est une nouveauté au sein de l’équipe de France masculine. Tout est bon à prendre. S’ils estiment que cela peut aider, évidemment qu’il faut le faire. C’est bien de le mettre à disposition à partir du moment où les garçons en ont besoin. Il faut utiliser les outils du moment qui ne l’étaient pas avant ».
Quelle équipe pour les Bleus avec la retraite de Karabatic
Quid du changement de brassard de capitaine ? Ludovic Fabregas succédant à Luka Karabatic : « Les groupes sont différents, les perceptions sont différentes. A mes yeux, ce n’est pas un élément majeur pour booster ou perturber un groupe. En l’occurrence celui-là. » Sans le légendaire Nikola Karabatic, les Bleus peuvent-ils gagner ce Mondial ?
« Je pense que cela risque d’être encore un peu court. Il y a des jeunes qui arrivent. L’histoire est encore un peu neuve entre eux. Cela peut être préjudiciable à un moment donné. Sur la qualité de notre équipe, on a de quoi aller loin. Mais en quart de finale ou en demies, c’est tellement indécis. Il faut que la pièce tombe du bon côté. Le Danemark (qui avait battu la France en finale en 2023, 34-29, Ndlr) va rester favori. Attendons-nous aussi à la résurrection des Allemands. C’est une sélection jeune. Elle peut aussi nous perturber ».
Concernant les points d’amélioriation identifiés chez les joueurs, Philippe Gardent estime que « défensivement, on est assez présents dans l’ensemble. De temps en temps, on prend des buts, mais la défense est assez solide. Les axes à travailler sont davantage au niveau de l’attaque. Ils ont bien marqué 37 buts, mais les Suédois ne m’ont pas semblé hyper concernés. On est encore un peu trop stéréotypés dans notre jeu et on manque un peu de variété ».
Premiers éléments de réponse sur le niveau de ces Bleus le 14 janvier contre le Qatar, le 16 contre le Koweït et le 18 contre l’Autriche histoire de savoir s’ils peuvent décrocher une 7ème couronne mondiale, la dernière c’était en 2017.