vendredi 29 mars 2024

Julien El Fares : « Montrer à l’équipe qu’elle ne s’est pas trompée »

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À bientôt 36 ans (le 1er juin), Julien El Fares dispute sa première saison chez EF Education-Nippo. En pleines retrouvailles avec le World Tour après avoir évolué avec Nippo Delko One Provence, le Français espère participer à son quatrième Tour de France, huit ans après l’avoir quitté sous les couleurs de Sojasun.

Comment se passe votre intégration chez EF Education-Nippo ?

L’intégration s’est très bien passée. J’ai eu à faire à des gens accessibles et agréables qui sont là pour la même chose que moi : la passion du cyclisme et la faim de victoires. J’avais déjà eu l’expérience d’une équipe étrangère en 2012 avec Novo Nordisk, donc je n’avais pas de problème de barrière de langue. On ne va pas se le cacher, je vais avoir 36 ans, mais je n’ai pas ce ressenti de décalage avec des jeunes coureurs ou avec ceux qui ont plus d’expérience. On est rentrés directement dans le vif du sujet durant le stage de décembre, on était déjà très concentrés sur ce qu’on faisait. Le Paris-Nice a renforcé ces liens, on a eu des moments de joie et ça a facilité les choses.

Le partenariat avec Nippo-Delko One Provence et EF a-t-il facilité votre venue à l’image de celles de Fumiyuku Beppu et Hideto Nakane ?

Je ne vais pas le nier. Ça m’a mis un pied à l’étrier. Mais il a fallu que je me défende pour gagner ma place. Ça s’est concrétisé et j’en suis ravi. Après l’épisode de l’an dernier qui a été compliqué à gérer, je ne m’imaginais pas intégrer une équipe de ce niveau. Je veux montrer à tous qu’ils n’ont pas fait de mauvais choix, même si j’étais en niveau inférieur ces dernières années.

Pensiez-vous finir votre carrière chez NippoDelko One Provence ?

Oui, Delko Provence était mon équipe de cœur, l’équipe de ma région avec beaucoup de coureurs que j’aimais. Ça me faisait énormément plaisir de courir pour eux, c’était comme une deuxième famille. Je ne me posais pas de questions à regarder ailleurs.

Julien El Fares au service de ses coéquipiers

Quels sont vos objectifs cette saison ?

Je veux servir au mieux mes coéquipiers durant les courses, essayer de mettre en avant les coureurs les plus performants sur les courses auxquelles je vais participer. Je veux être indispensable pour mes leaders.

Pensez-vous participer au Tour de France ?

Si ça ne dépendait que de moi, je vous dirai oui, car c’est la plus belle course du monde. Tout dépendra du choix des directeurs sportifs. Je dois avant tout montrer que je suis indispensable à l’équipe pour espérer une sélection. Ce sera, quoi qu’il arrive, le meilleur choix pour l’équipe et je le respecterai.

Comment vivez-vous l’éloignement des fans ?

Il manque vraiment quelque chose durant les courses. Sur une étape du Paris-Nice, il y avait beaucoup de spectateurs étonnamment, et ça fait énormément plaisir. J’étais content de voir du vélo avec du public. En ce moment, c’est assez triste, mais on peut s’estimer heureux de poursuivre notre activité.

Aimeriez-vous courir votre premier Giro ?

Oui, j’aimerais vraiment le faire, car c’est le seul grand Tour que je n’ai pas couru (il a disputé 3 Tours de France et 1 Vuelta, Ndlr).

Avez-vous pensé à raccrocher ces dernières saisons ?

Ma carrière a été un parcours du combattant. J’ai passé des super moments et des périodes très difficiles. J’ai pensé beaucoup de fois à raccrocher. Je ne suis pas dans une optique d’arrêter à cause de mon âge. Ce qui m’anime, c’est la volonté et la passion pour m’entraîner.

« Le jour où je ne pourrai plus faire de sacrifices et aller sur les courses, il sera temps de raccrocher »

Avez-vous des idées de projet pour l’aprèscarrière ?

Je suis passé par une période difficile l’année dernière, mais moins que dans le passé. J’avais anticipé ce moment-là, j’avais déjà prévu quelques projets dans l’immobilier qui se sont mis en route. C’était une petite partie, mais je n’ai pas fixé de reconversion parce qu’avec la crise économique on a du mal à se projeter. Ce n’est pas le moment de lancer une entreprise, ça c’est sûr (rires).

Que pensez-vous de votre coéquipier, le prodige Simon Carr ?

C’est un garçon qui s’est déjà révélé en tant que stagiaire en décrochant de belles performances sur le Tour de Norvège. C’est un coureur qui a beaucoup de talent. Il a montré sur le mois de février qu’il avait de belles dispositions en montagne. Pour sa première année chez les pros, je ne peux que lui tirer mon chapeau. C’est aussi un super mec.

L’équipe Jumbo-Visma est-elle la nouvelle patrone du peloton ?

C’est la nouvelle équipe INEOS ! Ils dominent tout. Il y a cinq ans, la Sky dominait tout, désormais, c’est la Jumbo.

Oscar Bertrand

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