À 20 ans, l’ailière de Basket Landes, Kendra Chery, a été appelée pour la première fois en équipe de France lors du tournoi de qualification pour la Coupe du monde. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et France Basket.
Tout est allé très vite pour vous récemment avec une première sélection en équipe de France contre le Mali le 10 février !
C’était un objectif. Découvrir ce niveau m’a poussé à travailler encore davantage sur certains aspects de mon jeu. J’ai encore plus pris conscience de ce qu’était le haut niveau. Je veux grandir en tant que joueuse en prenant étape par étape.
Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de faire appel à un préparateur mental ?
Beaucoup de paramètres entrent en jeu dans le haut niveau. Il faut savoir notamment gérer l’environnement et la pression. En général, j’y parviens. Mais parfois j’éprouve aussi des difficultés. J’ai vraiment envie de progresser au niveau mental. Il y a certes le physique et la technique, mais le mental reste la base. J’avais besoin de ce genre de soutien. Je me suis rendue compte que parfois j’avais laissé des paroles limitantes vivre en moi. Dans le sport y compris, il faut aussi savoir filtrer ce qu’on entend. Cela améliore la propre vision qu’on a de soimême. Cela influe donc sur la performance.
Kendra Chery représente les Antilles
Quel est votre rapport avec l’échec et la défaite ?
(rires) Ce n’est pas simple. Cette année, des défaites m’ont construite. Elles m’ont renforcée mentalement. Certains revers m’ont fait faire des choix dans ma vie et dans ma carrière. Sans ces défaites, je n’aurais pas changé. Quand j’échoue, je me demande toujours pourquoi et comment je peux mieux me construire pour réussir. L’échec doit toujours rester un moment d’apprentissage.
Comment est venue cette idée de la création de l’association 7-S-Poire ?
En plein cœur de la pandémie je me suis demandée quel était le vrai sens de la vie et quel en était le but. Ce questionnement a eu un impact sur ma manière d’aider les autres. Cela m’est venu aussi en voyant des jeunes
en grande difficulté en Guadeloupe ou en remarquant que d’autres, avec leur gros potentiel, estimaient le fait de venir en France comme quelque chose « d’inatteignable ». Mais ce qui m’a terriblement attristée, c’est ce suicide d’un joueur de Manchester City (Jeremy Wisten, Ndlr). Je voulais mettre en avant ce genre de plateforme pour venir au soutien. Avec mon frère (Valentin qui joue au Mans, Ndlr) on essaie de s’organiser et d’aider.
Vous portez le n°97 à Basket Landes. Y a-t-il une raison ?
Le numéro que je prends habituellement était pris. Ma mère m’a dit de prendre le 97 pour représenter les Antilles. Ce que j’ai fait.
Où en êtes-vous dans vos dunks ?
(sourire) J’ai essayé trois fois en match. A l’entraînement, j’ai déjà réussi, mais pas encore en match. Pourquoi pas bientôt. Je ne tente pas cela pour prouver quoi que ce soit. Des filles ont déjà montré que c’était possible. Dunker, cela m’amuse. J’ai toujours voulu dunker. Dans ma maison, il y a aussi une photo de mon père (Hubert qui a joué en Pro A à Monaco, Ndlr) en train de le faire. Il sautait tellement haut. Cela m’a influencée.