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La montée en puissance du rugby aux Etats-Unis

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Par l’intermédiaire de certains, notamment des Français, le rugby commence à se faire une place au pays de l’Oncle Sam. De bon augure alors que la Coupe du Monde 2031 aura lieu aux Etats-Unis. 

Si le rugby américain évolue dans le bon sens, Thierry Daupin y est pour beaucoup. Ce Nîmois qui a joué jusqu’en juniors au RCN a été l’un des premiers à avoir cru en son développement et a été à l’origine de la création de la Major League Rugby fin 2017 après avoir rencontré sa compagne à Hawaï où il est parti s’installer à 29 ans.

Aux Etats-Unis, il découvre que le niveau rugby est assez bon avec beaucoup de Tongiens et de Fidjiens. « Je me dis alors c’est incroyable qu’il n’y ait pas de rugby professionnel aux Etats-Unis  car il y a vraiment du potentiel, des joueurs, de la taille. Avec mon parcours de marketing sportif (il a notamment travaillé pour Oxbow, Ndlr), je développe un peu le rugby là-bas. »

« J’y rencontre même Todd Clever, LE joueur américain, ancien capitaine de la sélection US (entre 2003 et 2017, Ndlr), ancien joueur de Newcastle et de Super Rugby. En 2015, j’ai alors l’idée de monter un premier club professionnel. Je rencontre les premiers investisseurs à Austin. Je m’y installe. Je fais rentrer Todd Clever dans mon équipe de développement. Il  existait déjà un championnat amateur avec 64 équipes. D’autres équipes se rapprochent de nous afin qu’on travaille tous ensemble dans le but de monter une Ligue. On se rencontre tous à Houston en 2016. »

« Dans la salle, il y avait avec nous un ancien de la MLS (Major League Soccer, Ndlr). Il nous en explique le modèle. On dit banco. Avec Austin, on pose le premier chèque sur la table. Les autres ont suivi. Voilà comment la Major League Rugby s’est lancée. J’ai été l’initiateur de la ligue professionnelle aux Etats-Unis ».

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Il est désormais aussi un des investisseurs de la franchise de la Nouvelle-Orléans. « Le budget cette année, c’est 9,3 millions dont 1,1 million de dollars pour la formation avec entre 4000 et 5000 spectateurs de moyenne attendus cette année ». Daupin occupe aussi un rôle dans la Ligue : « On a également monté un fonds d’investissement propre dans le sport en général ».

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« Tous les joueurs de l’équipe nationale sont désormais professionnels » 

Le Nîmois constate le chemin parcouru après la création de cette Major League Rugby composée de onze franchises : « Cette Ligue progresse très bien. Cela se passe un peu comme au Japon. Sur une équipe de 38 joueurs, une vingtaine jouent pas mal du tout, avec certains de niveau Top 14 comme Kélian Galletier, Xavier Mignot, voire d’autres issus du Super Rugby. Sur ces 38 joueurs, forcément, certains ont des niveaux moins forts. »

« Néanmoins, si on prend toutes les équipes, en retenant les têtes d’affiche avec 23 joueurs, cela équivaut à une équipe de bas de Pro D2 au moins sur 60 minutes. Après, le jeu est complétement différent. Il n’y a pas la pression de la relégation. C’est plus ouvert et il y a plus d’essais. C’est davantage un jeu tourné vers l’attaque et le spectacle. La défense n’est pas forcément priorisée à tout prix. Même si maintenant des coachs de défense arrivent et cela se structure ».

World Rugby prépare 2031

En 2031, la 12ème édition de la Coupe du monde se déroulera aux Etats-Unis de septembre à octobre. Une première organisée sur le sol américain. « La Coupe du monde sera un moment très important. Les Eagles (surnom de la sélection US, Ndlr) sont 15èmes mondiaux. Ils ont raté la Coupe du Monde 2023. C’était le bon moment pour mettre un coup de pied dans la fourmilière du système américain. »

« Cela a permis d’assainir et de mettre probablement les bonnes personnes au bon endroit. Scott Lawrence fait un gros travail de fond. Il construit le futur pour 2027 (Coupe du monde organisée  en Australie, Ndlr) et 2031. Il y a un projet à long terme. Les Américains viennent de gagner leurs trois matchs de tournée (victoire contre l’Espagne, les Tonga, le Portugal, Ndlr). Tous les joueurs de l’équipe nationale sont désormais professionnels. »

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« Il faut aussi éduquer les Américains. C’est un sport qu’ils connaissent peu. Par contre, quand ils commencent à comprendre, ce sont des passionnés et des supers fans. L’Américain aime le sport de contact et le sport en général. Quand tu amènes avec toi les Américains, que tu les transformes et que tu leur fais apprécier ton sport, cela prend des ampleurs incroyables. On n’en est qu’au début ! »

Le rugby à la conquête du marché n°1

« On sait que le marché n°1 mondial du sport, ce sont les Etats-Unis. On est en concurrence avec beaucoup de sports, mais on commence le 15 février, une semaine après le Super Bowl. On est donc en complément avec le football américain. Cela fait huit ans qu’on est présents. Les investisseurs arrivent tout comme des projets de stades ».

Et même un rapprochement avec la Super League traduit bien les efforts entrepris et les progrès accomplis. « Le Super Rugby Americas est une ligue sud-américaine énormément financée par World Rugby. On aimerait faire une espère de Champions Cup comme à l’Européenne. Le champion de la Super League Americas rencontrerait le champion de la Major League Rugby. C’est dans les tuyaux ». Avec une MLR en pleine expansion, une professionnalisation et une structuration à tous les étages, un intérêt populaire croissant, une sélection américaine en nets progrès, le rugby US ne risque plus d’être mineur longtemps !

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