L’ancien pivot du Paris Basketball, drafté en 46ème position par Detroit en 2022 (avant d’être envoyé à Denver), évolue à 23 ans en Italie à Derthona Tortona. Comme d’autres Français draftés, mais qui n’ont pas encore pu goûter à la NBA – Ajinça (2024, 51ème choix par les Knicks puis envoyé à Dallas), Besson (2022, 58ème par Indiana puis envoyé à Milwaukee), Juhann Begarin (2021, 45ème par Boston), Lessort (2017, 50ème par Philadelphie), Cordinier (2016, 44ème par Atlanta)… -, il ne désespère pas.
Comment ça se passe avec Derthona ?
Plutôt bien. On a un bon groupe. C’est une très belle organisation. On a un très bon coach aussi (Walter De Raffaele, Ndlr). On est compétitifs. On veut jouer à haut niveau contre tout le monde. On aimerait aller très loin en BCL ou en championnat.
Vous avez rejoint ce club en janvier jusqu’en fin de saison, prêté par Milan. Vous y êtes finalement resté. Pourquoi un retour à Milan n’a-t-il pas été d’actualité ?
À lireFrédéric Fauthoux : « Le niveau en Europe augmente d’année en année »Je sentais que j’avais plus de chances d’évoluer dans un contexte comme celui de Derthona, qui joue la BCL, qu’avec Milan (qui joue l’Euroligue, Ndlr). Là-bas, j’aurais pu jouer un peu moins et du coup être moins important pour l’équipe. A ce stade de ma carrière (il a 23 ans, Ndlr), il est vraiment important que j’ai du temps de jeu et que je sois responsabilisé. Ce choix m’a donc été plus facile. D’autant que je connais le coach. Je sais bien comment il fonctionne. Il y a beaucoup de tactique. Il m’en demande beaucoup, mais c’est pour me pousser toujours plus loin.
Que représente ce club de Derthona en Italie ?
Notre club est un poil à gratter (sic). On embête tout le monde (sourire). Tout le monde peut battre tout le monde. Cette saison, le championnat est encore plus relevé. C’est fun d’être là.
À lireLa NBA bientôt en Europe ? Le projet prend de l’ampleur !En quoi le championnat italien est-il différent du championnat français ?
C’est davantage athlétique en France qu’en Italie. Par contre, en Italie, c’est beaucoup plus talentueux offensivement. En France, on voit aussi qu’il y a un top 4 qui se dessine avec la présence de Saint-Quentin qui est un autre poil à gratter. En Italie, même les équipes moins bien classées jouent leur meilleur basket contre les meilleures équipes du championnat. Cela réhausse le niveau global. En France, il y a moins de doutes sur les victoires et les défaites de certaines équipes.
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du basket dans votre mag
« Je ne faisais pas ce pourquoi on m’avait drafté »
Votre ambition est-elle de retourner en NBA dès que possible ?
À lireNBA : les Boston Celtics bien partis pour le « back-to-back »Oui, car pour tout basketteur c’est le Graal de jouer en NBA.
Etes-vous confiant ?
Je suis davantage dans l’optique de ne pas me prendre la tête et de jouer mon jeu. Si cela arrive, cela arrive. Sinon tant pis. J’aurai tout donné. Ce n’est pas tant que je ne me donne pas de chances, mais je kiffe surtout le moment présent. Avant, j’étais surtout obnubilé par l’idée d’y aller. C’est ce qui m’a fait régresser.
Que vous manque-t-il pour aller en NBA ?
À lireNBA : pourquoi Zaccharie Risacher et Alex Sarr peuvent prétendre au titre de rookie de l’annéeC’est plus une histoire de constance qu’autre chose. Au final, ma dernière année à Paris ne s’est pas passée comme je le voulais. Je suis arrivé à Milan et j’ai joué quelques fois (11 matches de championnat et 9 d’Euroligue, Ndlr). Débarquant à Derthona, je me suis plus acclimaté au championnat italien, mais je me blesse. Je vais maintenant chercher à être plus régulier. Cela renverra de meilleurs signaux. Ce sera plus attractif.
Qu’avez-vous surtout retenu aux Etats-Unis sur son basket et humainement ?
C’est très différent. J’ai passé toute ma vie en Europe. J’ai eu du mal au début. Aux Etats-Unis, on joue son jeu, point. Si on est bon individuellement, on peut rendre son équipe meilleure. Sans pour autant rentrer dans trop de considérations techniques, j’ai surtout pêché là-dessus. J’essayais plus de jouer comme en Europe. Ce n’est pas ce que je faisais de mieux. Je ne faisais pas ce pourquoi on m’a drafté. En Europe, on est plus dans le respect des consignes tactiques…
Pourquoi avoir fait le choix de jouer désormais pour la Côte d’Ivoire alors que vous avez porté 3 fois le maillot bleu (entre novembre 2022 et février 2023, Ndlr) ?
À lireIl y a 32 ans jour pour jour, le CSP Limoges marquait l’histoire du sport françaisMes parents sont nés et ont grandi là-bas. Ce projet me correspond aussi beaucoup plus. C’est un basket qui grandit. J’ai vraiment envie de faire partie de ce projet intéressant. Ils sont beaucoup plus organisés comparé à d’autres pays africains. Ils ont l’ambition de se hisser au plus haut niveau africain et même mondial.
Le chemin est encore long, mais j’ai envie de croire en ce projet. Ils ont confiance en moi. Alors qu’en équipe de France je n’aurais pas forcément cette opportunité. Dans un projet grandissant comme celui de la Côte d’Ivoire, ce serait beaucoup plus gratifiant à mes yeux de gagner avec eux. J’ai toujours eu aussi cet attachement à ce pays.
