Ancien coureur professionnel, Laurent Madouas reconnaît que son fils possédait des capacités au-dessus de la moyenne pour arriver au plus haut niveau. Entretien réalisé pour Cyclisme Magazine et Le Quotidien du Sport.
Auriez-vous cru voir votre fils, Valentin, suivre vos pas dans le vélo en devenant professionnel ?
Pendant que je faisais ma carrière, ma passion et mon métier, j’étais loin d’y penser. Par contre, c’est le gamin qui a pris l’initiative. Il était sportif. Il avait tout de suite ce besoin de bouger et de transpirer. Dès 5-6 ans, il fallait le chronométrer. Il avait l’envie de pratiquer du sport par rapport à d’autres gamins. Avec mon épouse, on lui a fait faire plein de sports que ce soit du judo, de la natation, du triathlon… Le vélo est venu après. Il a touché à tout avant de prendre l’initiative de faire du vélo. On ne l’a pas forcé.
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N’avez-vous pas craint la comparaison avec vous ?
Quand il était petit, il avait plus de prédispositions pour le vélo. Très top. Il était assez complet. Il avait des facilités sans entraînement. Alors qu’en natation, on voyait que c’était laborieux. Il devait travailler. Et il était trop lourd pour la course à pied. Il se débrouillait bien, mais ce n’était pas inné. Peut-être que, génétiquement, ça devait jouer.
Etes-vous surpris de voir le nombre de coureurs issus de familles de cyclistes et de retrouver des noms comme Gallopin ou Bernard dans le peloton ?
(Sourire) Je ne suis pas surpris. Le vélo est un sport contraignant. La famille doit être imprégnée dedans et passionnée pour accompagner les jeunes coureurs. Le foot, c’est à côté. Nous, en étant dans le milieu, on sait que l’on n’a pas le choix. Il faut aller loin pour les accompagner. Il y a des efforts à faire et des contraintes.
« Valentin a de plus grandes capacités que moi »
Quand avez-vous compris que Valentin allait suivre exemple et faire carrière ?
En Juniors. J’attendais pour voir avant. J’avais vu des grosses capacités en Cadets, mais c’est en Juniors que j’ai vraiment compris. On ne sait toujours pas jusqu’où il allait mais, en Juniors, il a passé le cap. La progression a suivi en Espoirs. Je n’avais plus de doutes après. Il a concilié études et vélo. Il avait le profil, le mental et l’envie. On l’a laissé faire. On l’a accompagné pour faire les deux.
Estimez-vous qu’aujourd’hui, Valentin n’est plus le fils de Laurent et que vous êtes plutôt le père de Valentin ?
(Sourire) C’est sûr. Depuis deux ans et son podium sur le Tour des Flandres. Il a de plus grandes capacités que moi. Il avait déjà été champion de France sur piste ou en amateurs. Je ne l’avais jamais été. Il l’a eu sans être à fond dans le vélo. Ça s’est confirmé qu’il avait plus de possibilités.
Etes-vous heureux de le voir avec le maillot tricolore de champion de France ?
Je suis content pour lui. Il adore ce qu’il fait. Le vélo n’est pas un métier pour lui. C’est sa passion. Il est heureux et épanoui dans sa carrière. On voit qu’il garde cette joie de vivre.