Depuis six ans, le Stade de Reims s’est installé en Ligue 1 et ne cesse de s’affirmer comme une équipe capable de s’inviter dans la première partie de tableau. Mais pour l’instant, le club du président Caillot a du mal à franchir un nouveau cap, comme espéré en début de saison.
C’est un grand nom du football français qui retrouve petit à petit son rang. Le Stade de Reims, six fois champion de France (1949, 1953, 1955, 1958, 1960 et 1962) et deux fois finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions (en 1956 et Teddy Teuma maître à jouer d’un Stade de Reims sans complexes. 1959), continue sa mue et se construit un avenir ambitieux.
Depuis son retour en Ligue 1, en 2018, la formation rémoise profite pleinement du savoir-faire et de la volonté d’une direction qui a su faire de ses dernières années une force. S’il a fallu plus de 30 ans pour revoir Reims en Ligue 1, le président Caillot, arrivé en 2004, a clairement profité de ces dernières années pour construire les bases solides d’un club qui souhaite grandir sans brûler les étapes. Joueur de Reims entre 2009 et 2011, Ludovic Gamboa a été un témoin privilégié du début de cette nouvelle ère.
« Reims était en National et se relançait. On avait réussi à faire monter le club et il allait enchaîner jusqu’en Ligue 1. C’est un club avec un gros engouement avec de beaux derbys notamment contre Sedan. Il y avait une réelle attente autour. Après la descente de Ligue 2, il se devait de rapidement trouver sa place parmi l’élite. » Ce qui est le cas depuis six ans.
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Reims meilleur avec Will Still
« Depuis la nouvelle montée, le club a su se pérenniser au plus haut niveau, analyse Gamboa. Il a su se structurer pour être un club capable de jouer la première partie de tableau. Will Still fait du bon boulot. Ça réussit de gros coups en allant chercher de bonnes pioches. Ils arrivent à dénicher des talents que l’on ne connaît pas trop. Avec une bonne formation derrière. Maintenant, imaginer le club viser des places européennes, ce n’est pas présomptueux. Bien au contraire. C’est même la suite logique. »
« Il faut être ambitieux quand on arrive à stabiliser et pérenniser un club en Ligue 1. Il y a un centre d’entraînement de haut niveau, une formation exemplaire, le stade s’est modernisé… Tous ces détails permettent de se focaliser sur la suite et sa progression. Quand on est un bon petit club de Ligue 1, l’idéal est de jouer la première partie de tableau. Et, au bout, il y a l’Europe, c’est le top. Ils sont en train de le faire. »
11ème de Ligue 1, la saison dernière, le Stade de Reims poursuit son développement. Son président Jean-Pierre Caillot avait eu l’occasion de le confirmer au moment de se projeter sur cette saison 2023/2024.
« Il faut se remettre un peu dans l’historique récent du Stade de Reims, expliquait-il sur France Bleu. Quand on a reconstruit le club, on a fait un projet qui s’est appelé Horizon 2020. Quand on est arrivé à la fin de ce projet, force est de constater que tout ce qu’on avait écrit, on l’a réalisé. Et tout ça en passant par la case Ligue 2. On est ensuite parti sur une nouvelle ligne qui s’appelait Ambition 2024, qui était d’être entre 8ème et 12ème au classement de la Ligue 1, et d’accrocher pour une fois peut-être une place en Coupe d’Europe. »
« Aujourd’hui, le club est à sa place »
Actuellement en lutte pour les places européennes, le Stade de Reims pourrait ainsi s’offrir une belle récompense.
« On veut être une équipe compétitive tout au long de la saison, affirmait Will Still au moment d’annoncer ses ambitions pour cette nouvelle édition de L1. Le club m’a fait confiance, il m’a donné une opportunité, je suis aussi resté pour cette raison. J’ai envie de rendre quelque chose au Stade de Reims. Le projet est stable, le projet est clair. Tout le monde travaille en harmonie pour avancer et faire progresser le club. »
En 2020, Reims s’était déjà qualifié en Ligue Europa mais, en raison de la Covid, le club n’avait pas profité de cet évènement pour ramener la coupe d’Europe à Auguste Delaune car les phases préliminaires se jouaient sur des matches uniques et Reims avait été éliminé au 3ème tour de qualification en Hongrie, à Fehervar.
« Quand tu peux retrouver ton statut passé et cette grandeur, il ne faut pas s’en priver, souligne Ludovic Gamboa. Le Havre est un peu dans le même cas. Il n’y a pas de raisons de se mettre des barrières. Je serais heureux de voir le retour de la Coupe d’Europe à Reims. En termes de moyens, je ne sais pas s’ils peuvent proposer des choses plus conséquentes, surtout vis-à-vis de la concurrence mais, sportivement, ils arrivent à être un club de première partie de Ligue 1. Ce serait beau de regarder encore plus haut, mais maintenant, il ne faut pas s’éparpiller et être trop gourmand. Aujourd’hui, le club est à sa place. »
Le 9ème budget de Ligue 1
9ème budget de Ligue 1 avec 80 M€, loin des 700 M€ du PSG, des 270 M€ de l’OM ou encore des 220 M€ de l’OL, Reims veut croire encore à une progression dans les années à venir sans pour autant être une obsession démesurée.
« En ce qui concerne les dirigeants, le staff,notre volonté, c’est de faire une équipe compétitive et d’aller côtoyer le plus haut possible et de déranger le plus de monde possible, valide le président Caillot dans la presse régionale. On peut à la fois être ambitieux et avoir une gestion saine qui permettra que l’on ne soit pas en situation de dépôt de bilan comme le sont un certain nombre de clubs en France. »
Et même si l’avenir s’annonce pétillant à Reims, le club ne veut pas prendre de risque et assure sa pérennité financière. Ce qui a poussé le club à vendre Matusiwa à Rennes cet hiver, au grand dam de Will Still. Une politique assumée qui ralentit le retour des Rémois vers le haut de tableau.
(Avec la rédaction)
Même si j’adore mon club, la comparaison perpétuelle avec l’historique du club ne fait aucun sens, surtout quand on parle d’évènements ayant eu lieu il y a 70 ans, dans un monde résolument différent.
Certes, si Reims était en Europa régulièrement, cela pourrait donner une dimension supplémentaire au club. En même temps, certains clubs se sont complètement détruits à vouloir aller chercher à tout prix une place européenne (pour toucher les droits), pour finalement devoir vendre ses meilleurs joueurs après avoir échoué en 8e…
Le club est à sa place, et tant que LVMH ne l’achète pas pour en faire le « FC Moët », il n’ira pas beaucoup plus haut.