vendredi 22 septembre 2023

Le vrai et le faux de Ryan Cherki (OL)

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Enfin stabilisé par Laurent Blanc dans un rôle de meneur de jeu qu’il affectionne, Rayan Cherki a passé un cap en termes de régularité à Lyon. S’il a encore besoin d’être plus efficace, son profil de joueur éminemment créatif, monstre de technicité, plait à toute l’Europe.

Vrai : il a inscrit le 5000ème but de l’histoire de l’OL

Le 9 février 2021, en 32èmes de finale de la Coupe de France, sa relation à son club s’ancre encore un peu plus dans l’histoire lorsqu’il inscrit le 5000ème but de l’histoire de l’OL face à Ajaccio (5-1).

Faux : c’est Laurent Blanc qui l’a lancé

Le Président n’était pas encore au club lorsque Rayan a fait ses premiers pas chez les pros et que Juninho lui propose de signer son premier contrat pro. En 2019, fort d’un contrat de trois ans prolongé jusqu’en 2025, il débute en L1 sous la direction de Rudi Garcia qui a remplacé Sylvinho, face à Dijon. Un mois après, il faisait ses débuts en Ligue des Champions et impressionnait son monde avec un doublé, deux passes décisives et un penalty provoqué pour une victoire face à Nantes en 16èmes de finale de la Coupe de France qui portait sa marque. Selon lui, c’est la présence de Juninho, son idole de jeunesse, qui l’a poussé à signer à l’OL.

Vrai : il a déjà fait mieux que Di Nallo

S’il n’est pas encore en position de battre le record de Fleury Di Nallo, meilleur buteur de l’histoire de l’OL (222 buts), il peut espérer le faire car ses temps de passage sont meilleurs. A 17 ans et 201 jours, en inscrivant un doublé en 16èmes de finale de Coupe de France face à Sochaux pour une large victoire 5-2, il devenait le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre la barre des 6 buts, Di Nallo ayant réalisé la même performance à 18 ans et 139 jours.

Faux : il a préféré la squadra azzura aux Bleus

International Espoirs français, également susceptible d’être appelé avec l’Algérie de par les origines de sa mère, il n’a pas échappé à Roberto Mancini que le binational Rayan pouvait aussi choisir l’Italie en raison de la présence de son grand-père paternel issu des Pouilles. Au abois et en quête de joueurs de talent, le sélectionneur de la Squadra Azzura fait feu de tout bois pour attirer à lui les meilleurs joueurs possibles. Mais l’exemple de Mateo Retegui, Argentin de 23 ans et international italien grâce à un grand-père sicilien, ne semble pas inciter Rayan à suivre le même chemin. S’il ne devait pas représenter la France, il se tournerait plus naturellement vers l’Algérie.

Vrai : l’OL aura du mal à le garder

C’est une réalité à laquelle l’OL va devoir s’habituer… faire face aux multiples approches des plus grands clubs européens pour son joueur phare. Sous contrat jusqu’en 2025, parce qu’il est déjà considéré comme une star de demain, sa valeur estimée proche des 30 M€ est tout sauf un obstacle pour un transfert rapide. Il en coûtera au moins le double au club intéressé, mais cette perspective n’effraie pas le PSG qui avait fait une offre sèche, rejetée par Aulas, de 16 M€ cet hiver. Cet été, Newcastle va tenter sa chance en proposant 50 M€. D’autres devraient suivre. Sans

Ligue des Champions, l’OL aura-t-il les moyens de les refuser ? La balle est désormais dans le camp de John Textor.

Vrai : il lui a manqué six jours pour entrer dans l’histoire de la C1

Premier joueur né en 2003 à disputer un match de L1, le deuxième dans les cinq grands championnats européens après Harvey Elliot à Liverpool, Rayan a encore en travers de la gorge un record qu’il n’a pas battu… pour six petits jours. Celui du plus jeune joueur à avoir disputé un match de Ligue des Champions, qui appartient toujours au Nigérian Célestine Babayaro et ses 16 ans, 2 mois et 25 jours avec Anderlecht. Le 29 novembre 2019, face au Zénith St-Petersburg, c’était déjà trop tard pour Rayan qui aurait battu ce record s’il n’était pas resté sur le banc une semaine avant face à Benfica.

Vrai : avec Laurent Blanc, au début ça a été chaud !

Conscient du talent hors norme de son jeune joueur, à son arrivée Laurent Blanc ne l’a pas tout de suite intégré dans sa réflexion comme un élément indispensable. Pour redresser la barre, il a d’abord misé sur l’expérience de joueurs moins doués, mais plus tournés vers le collectif. Le chemin a été long avant qu’il en fasse un titulaire indiscutable car il lui reprochait de s’enfermer dans un registre de jeu trop individualiste. Et de reconnaitre « que cela a donné lieu à des discussions souvent très chaudes avec lui ! » Des discussions qui ont apparemment porté leurs fruits car, depuis, Rayan vole !

Faux : il n’aime pas l’entraînement

Comme tous les talents purs, plutôt rétifs aux entraînements difficiles où le ballon se fait rare, Rayan a eu un déclic avec Peter Bosz, l’exigeant coach néerlandais, qui parvenait à proposer des séances combinant effort physique et travail technique. C’est avec lui qu’il a pris conscience qu’il fallait qu’il en fasse davantage pour exploiter le don que la nature lui avait donné. En plus des entraînements collectifs à l’OL, son entourage a donc fait appel à un préparateur physique particulier, à un analyste vidéo pour travailler la spécificité du poste d’ailier qui était le sien à ce moment-là et qu’il ne connaissait pas vraiment. C’est aussi à cette période qu’il commença à faire du rab, après les entraînements ou pendant les jours de repos, pour améliorer son endurance et renforcer son cardio. Et ça paye.

Tom Boissy

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