Le Monégasque de 23 ans, Charles Leclerc aura été en 2020 l’éclaircie dans la grisaille du quotidien de la Scuderia. Et si Ferrari a choisi de ne pas établir de hiérarchie en 2021 entre lui et le nouveau venu Carlos Sainz, c’est bien le Monégasque qui part en pole fort de ses deux succès en 2019.
Quand, fin janvier, Charles Leclerc a effectué ses premiers tours de roues de l’année 2021, les émotions ont été fortes. Comme s’il fallait à jamais effacer cette saison 2020. Au terme des 113 tours bouclés à Fiorano, l’intéressé déclarait :
« Remonter dans la voiture aujourd’hui était super, voire génial ! Revoir tous mes mécaniciens, mettre ma combinaison, faire mon échauffement, mettre mon casque, sauter dans la voiture et appuyer sur le bouton pour démarrer… le son d’un moteur Ferrari est toujours magique. Cette journée a simplement été parfaite. Nous avons fait tout le travail que nous avions prévu de faire.
J’ai vraiment pris du plaisir. Quarante-quatre jours, cela peut sembler court, mais c’est en réalité très long surtout quand tu ne fais pas ce que tu aimes le plus au monde. Je suis très content d’avoir retrouvé la piste. Je me suis senti de suite à l’aise. Cette année, nous avons décidé d’effectuer un test dès janvier. Cela aide de tourner comme cela même si c’est avec un modèle de 2018. Mais les procédures sont quasi identiques avec celles de cette année.
Puis le travail effectué avec les mécaniciens et les ingénieurs afin d’essayer d’atteindre le plus haut degré de performance reste pour ainsi dire le même aussi. Et même si ce n’est pas en compétition et que je suis seul en piste, l’envie de faire toujours mieux est toujours présente. Il est évidemment bon de vivre une telle journée avant d’attaquer une saison ».
Faire plus que les deux victoires en 2020 pour le Monégasque
Après une saison 2019 de très belle facture à titre personnel (2 victoires, une à Spa, une autre à Monza, 7 pole positions, et une 4ème place au championnat du monde des pilotes), le Monégasque, à l’image de son équipe, a connu davantage de difficultés lors de l’ultime exercice (aucune victoire, 2 podiums en Autriche et en Grande-Bretagne et une 8ème place au classement des pilotes).
Après une saison d’apprentissage chez Sauber, une autre de confirmation à vitesse grand V chez Ferrari, l’exercice précédent a marqué un certain recul pour lui en termes de résultats. Malgré tout, il a retenu l’attention. Dans une Ferrari pas assez rapide, il s’est battu, s’est accroché. Et surtout sans jamais se reposer sur ses lauriers. Plus le temps s’écoulait et plus il poussait de jour en jour le quadruple champion du monde, Sebastian Vettel, vers la sortie.
Le tout ponctué de sept arrivées consécutives dans le top dix et dix arrivées dans les points. Ainsi, au moment de dresser le bilan, Charles Leclerc a tenu des propos sans détour et ceux d’un leader affirmé.
Leclerc : « 2020 n’a pas été ma meilleure saison »
Même si tout n’a pas été facile : « Personnellement, je pense que cela a été ma meilleure saison en F1. Je suis vraiment satisfait par ma saison et par ce que j’ai montré sur la piste. J’ai pris des risques qui, la plupart du temps, ont eu une issue positive et qui nous ont fait gagner beaucoup de points.
A quelques reprises, cela ne s’est pas passé comme je le souhaitais et nous avons perdu aussi quelques points. Mais ma saison a été très positive pour ma propre performance. Donc je suis très content et j’ai hâte de voir jusqu’à quel point nous allons progresser en 2021. Nous avons beaucoup appris de cette saison. Nous reviendrons plus forts. J’espère que nous pourrons le montrer ».
« Je veux battre tout le monde ! »
On suppose les débats animés entre lui et Carlos Sainz sur la piste. Comme si cette rivalité était déjà attendue : « Ce sera très dur de te battre, déclara avec une fausse modestie l’Espagnol. Mais je vais quand même essayer. Nous allons devoir trouver un compromis. Il faut d’abord mettre l’équipe sur les rails ensemble. Après, si on joue le championnat, il sera temps de parler de la chose ».
Et le Monégasque de lui répondre avec une certaine malice : « Je suis là pour battre tout le monde. Mon équipier en premier car il a le même matériel.
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Cela ne sera pas facile, mais c’est ce qui m’excite. Carlos veut me battre comme je veux le battre. On devra faire attention tion quand on se battra sur la piste. Mais il faudra surtout travailler ensemble dès qu’on quittera la voiture. Carlos est compétitif, mais il est également intelligent ». Tomas Sénécal (Canal +) en salive d’avance !
Sénécal : « Leclerc porte les couleurs de l’écurie la plus prestigieuse »
« Charles Leclerc est Monégasque. On le suit depuis de nombreuses années sur Canal. Il porte les couleurs de l’écurie la plus prestigieuse. On a un traitement éditorial particulier concernant ses prestations et ses performances chez Ferrari. Il a crevé l’écran en 2019. Leclerc n’a pu tout le temps confirmer à son grand regret en 2020. Il reste de la trempe des champions du monde.
On l’a constaté lors de ses deux victoires. Leclerc, on l’a moins vu aux avants-postes en 2020. On espère que Charles Leclerc et Ferrari vont se rapprocher de Mercedes. Le Monégasque va vouloir de suite prendre le dessus sur Carlos Sainz en lui laissant le moins possible de liberté dans leur duel ». La problématique reste toujours la même : être en capacité de conduire une voiture hyper fiable sur tous les plans :
« Malheureusement, Charles n’a pas eu les résultats escomptés avec Ferrari en 2020, souligne Jarno Trulli. Mais cela ne veut pas dire non plus qu’il faut tout jeter. Quand les résultats ne sont pas là, un pilote doit aussi apprendre à souffrir et travailler encore plus pour s’améliorer en collaboration avec l’équipe. Je ne me fais pas de soucis pour Charles Leclerc. C’est un grand talent ». Un talent sur lequel Ferrari base son avenir.